ou SEBEN, ou CEBEN, (Géographie moderne) et plus communément Hermanstad, ville de Transylvanie, au comté du même nom, dont elle est le chef-lieu, mais un misérable chef-lieu sans défense et sans murailles. Long. 41. 14. latit. 46. 24. (D.J.)

SEBESTES, s. m. pl. (Histoire des Drogues exotiques) fruits étrangers nommés makeita, par les Arabes ; , par Eginete ; par Aètius, nos Médecins leur ont conservé ces deux noms grecs dans leurs ordonnances.

Ce sont des fruits semblables à de petites prunes noirâtres, faits en forme de poire, pointus à leur sommet, ridés, à demi desséchés ; ils sont appuyés sur un calice, lequel cede facilement ; il est comme un vase concave, presque de couleur cendrée, enveloppé d'une peau mince, membraneuse, et noirâtre.

Les sébestes sont composés d'une pulpe brune, visqueuse, douce au gout, fort adhérente à un petit noyau.

Dioscoride et Galien n'ont rien dit des sébestes ; on ne sait si ce sont les mêmes fruits qu'Athénée appelle ; mais l'on sait du moins certainement que les nouveaux Grecs en ont souvent fait mention.

L'arbre qui porte les sébestes est nommé sebestena domestica, par C. B. P. 446. Mixa, sive sebesten par J. B. 1. 197. sebesten domestica, par P. Alp. 30. Vidimaram, Hort. malab. Ve iv. 77. Prunus malabarica, fructu racemoso, calice excepto. Raii, hist. 1563.

Cet arbre a un gros tronc, médiocrement haut ; son écorce est raboteuse et blanchâtre ; ses branches sont touffues et recourbées vers la terre. Ses feuilles naissent alternativement sur les petits rameaux ; elles sont arrondies, fermes, larges d'environ trois pouces, inégalement dentelées à leur bord supérieur, quelquefois échancrées, d'un verd-gai, lisses et luisantes en-dessus, parsemées de petites nervures endessous, portées sur une queue d'un pouce de longueur, laquelle s'unit aux petits rameaux par une espèce de nœud si faible, qu'on en sépare aisément la feuille.

Les fleurs, selon le témoignage d'Augustin Lippi, dans ses lettres, sont nombreuses, ramassées comme en grappes, placées à l'extrémité des rameaux, blanches, d'une douce odeur, monopétales, partagées en cinq quartiers, formées inférieurement en tuyau, et comme en manière d'entonnoir, semblables pour la grandeur et pour la figure à celle du styrax, excepté que les découpures se recourbent beaucoup en-dehors.

Le calice est d'une seule feuille légèrement découpée, il en sort un pistil attaché à la partie postérieure de la fleur en manière de clou, lequel se change en un fruit ovoïde ou pyriforme, pointu à son sommet, et de la grosseur d'une olive. Sa partie inférieure est recouverte par le calice qui est de couleur grise. Ce fruit est lisse, charnu, mol à demi, transparent, d'abord verd, ensuite noirâtre, plein d'un suc visqueux, doux, fortement attaché à un noyau oblong, tantôt aplati comme un noyau de prune, tantôt relevé par trois côtés ; quelquefois il contient une unique amande, d'autres fois il en renferme deux dans une seule ou dans deux loges séparées ; ces amandes sont triangulaires, oblongues, blanches et douces. L'arbre des sébestes croit en Egypte et en Orient.

On parle encore d'une autre espèce de sébestier nommé sebestena sylvestris dans C. B. P. ses feuilles sont plus petites que celles du précédent ; ses fruits sont aussi plus petits et moins agréables.

Les sébestes sont composées de parties huileuses, salines, acides et terrestres, si intimement unies entr'elles, qu'il en résulte un mixte doux et glutineux, plus tenace que dans les jujubes, et plus empreint de sel alkali, soit volatil, soit fixe ; c'est de ce sel que dépend la vertu d'atténuer et de résoudre qui se trouve dans les sébestes. On les emploie fréquemment contre la toux, qui vient de l'acrimonie d'une pituite tenue et salée, dans l'enrouement et autres maladies qui procédent de la même cause ; on les joint utilement avec les jujubes, dans les tisanes et décoctions pectorales. Leur pulpe pilée et broyée dans de l'eau, sert dans le pays à faire une excellente glu ; cette eau en acquiert une qualité extrêmement visqueuse. (D.J.)