S. m. (Menuiserie et Charpenterie) planche de chêne ou de sapin à l'usage de la Menuiserie : on nomme les ais, entrevouts, lorsqu'ils servent à couvrir les espaces des solives, et qu'ils en ont la longueur sur neuf ou dix pouces de large, et un pouce d'épaisseur. Cette manière de couvrir les entrevouts était fort en usage autrefois : mais on se sert à présent de lattes que l'on ourdit de plâtre dessus et dessous ; cela rend les planchers plus sourds, et empêche la poussière de pénétrer ; ce qu'il est presqu'impossible d'éviter dans l'usage des ais de planches, qui sont sujets à se fendre ou gercer : ces entrevouts de plâtre ne servent même aujourd'hui que pour les chambres en galetas : on plafonne presque toutes celles habitées par les maîtres ; ce qui occasionne la ruine des planchers, les Charpentiers trouvant par-là occasion d'employer du bois vert rempli de flaches et d'aubier ; au lieu qu'on voit presque tous les planchers des bâtiments des derniers siècles subsister sans affaissement ; le bois étant apparent, ayant une portée suffisante, étant bien équarri, quarderoné sur les arêtes et les entrevouts, garni d'ais bien dressés et corroyés, ornés de peintures et sculptures, ainsi que sont celles de la grande galerie de Luxembourg à Paris.

AIS de bois de bateau ; ce sont des planches de chêne ou de sapin qu'on tire des débris des bateaux déchirés, et qui servent à faire des cloisons legeres, lambrissées de plâtre des deux côtés pour empêcher le bruit et le vent, pour ménager la place et la charge dans les lieux qui ont peu de hauteur de plancher. Voyez CLOISON à claire voie. (P)

AIS, outil de Fondeur en sable ; c'est une planche de bois de chêne d'environ un pouce d'épaisseur : cette planche sert aux Fondeurs pour poser les châssis dans lesquels ils font le moule. Voyez FONDEUR EN SABLE, et la fig. 17. Pl. du Fondeur en sable.

AIS, ustensîle d'Imprimerie ; c'est une planche de bois de chêne de deux pieds de long sur un pied et demi de large, et de huit à dix lignes d'épaisseur, unie d'un côté, et traversée de l'autre de deux barres de bois posées à deux ou trois pouces de chaque extrémité. On se sert d'ais pour tremper le papier, pour le remanier, pour le charger après l'avoir imprimé. Il y a à chaque presse deux ais ; un sur lequel est posé le papier préparé pour l'impression, et l'autre pour recevoir chaque feuille imprimée.

Les Compositeurs ont aussi des ais pour desserrer leurs formes à distribuer et mettre leur lettre. Voyez FORME. Mais le plus souvent ils ne se servent que de demi-ais : deux de ces demi-ais sont de la grandeur d'un grand ais.

AIS, terme de Paumier ; c'est une planche maçonnée dans le mur à l'extrémité d'un tripot ou jeu de paume, qu'on appelle carré. L'ais est placé précisément dans l'angle du jeu de paume qui touche à la galerie, et dans la partie du tripot où est placé le serveur. Les tripots ou jeux de paume qu'on appelle des dedans, n'ont point d'ais. Quand la balle Ve frapper de volée dans l'ais, ce qui se connait par le son de la planche, le joueur qui l'a poussée gagne un quinze. Voyez JEU DE PAUME.

AIS à presser ou mettre les livres en presse, outil des Relieurs ; ils doivent être de bois de poirier. Il en faut de différente grandeur, c'est-à-dire pour in-folio, in-4°, in-8°, in-12, et in-18. Voyez Planche I. de la Reliure, fig. 5.

Quand on ne trouve point de poirier, on prend du bois de hêtre.

Ais à endosser ; ce sont de petites planches de hêtre bien polies, dont un des côtés dans la largeur est rond, l'autre est carré. On met une de ces planches entre chacun des volumes, qui sont tous tournés du même sens, lorsqu'ils sont couchés et qu'on se prépare à les mettre en presse pour y faire le dos, le côté carré de la planche tout joignant le bout des ficelles de la couture ; en sorte que ces planches pressant un peu plus le bord des livres, servent à faire sortir le dos en rond. Il y en a pour toutes les formes de livre. Voyez Pl. I. fig. F.

Ais à fouetter ; il y a des planches toutes semblables pour fouetter, mais plus larges que les précédentes. On dit ais à fouetter. Voyez Pl. I. fig. G.

Ais à rogner ; ce sont de petites planches qui servent aux Relieurs à maintenir les livres qu'ils veulent rogner dans la presse. Voyez ROGNER, FOUETTER, DOSSERSSER.

AIS feuillé, en terme de Vitrerie ou Planche à la soudure, est un ais qui sert à couler l'étain pour souder.

AIS du corps, partie du bois du métier des étoffes en soie. Ce sont deux petites planches oblongues percées d'autant de trous que l'exige le nombre des mailles du corps, ou des maillons ou des aiguilles.

Elles ont 400 trous chacune pour les métiers de 400 cordes, et 600 trous pour les métiers de 600 cordes : il y a huit trous dans la largeur pour les métiers de 400, et il y en a 10 pour les métiers de 600. Leur usage est de tenir les mailles de corps et les arcades dans la direction qu'elles doivent avoir. Voyez Planche VI. n° 7. la planche est un des ais du corps.

AIS en Serrurerie ; c'est un outil à l'usage de la Serrurerie en ornement. Sa forme est bien simple ; ce n'est proprement qu'un morceau de bois, d'un pouce ou un pouce et demi d'épaisseur, oblong, porté sur deux pieds, percé à sa surface de trous ronds et concaves, qui servent à l'ouvrier pour emboutir des demi-boules. Voyez Serrur. Pl. XV. fig. M.

AIS à coller, bout de planche d'un bois leger et uni, qui a la forme de la moitié d'un cercle dont on aurait enlevé un petit segment, en sorte que les deux arcs terminés par la corde de ce segment et par le diamètre fussent égaux de part et d'autre. Ces ais sont à l'usage de ceux qui peignent en éventail ; c'est là-dessus qu'ils collent leurs papiers ou peaux ; ces papiers ou peaux ne sont collés que sur les bords de l'ais. Voyez de ces ais, Planche de l'éventailliste, 11. 12. 13. 14.