DÉGRAISSER UNE ÉTOFFE DE LAINE, (Man. en laine.) c’est la faire fouler avec la terre et l’urine, pour en séparer la graisse ou l’huile.

On donne la même façon aux laines avant que de les travailler. On les dégraisse dans un bain chaud fait de trois quarts d'eau claire, et d'un quart d'urine. Ensuite on les dégorge à la rivière. Voyez DEGORGER.

Il est important que les laines et les étoffes aient été bien dégraissées et bien dégorgées. Voyez l'article LAINE.

Les salpétriers dégraissent, dit-on, leur salpetre ; les uns avec la colle forte d'Angleterre, les autres avec le sel ammoniac, le blanc-d'œuf, l'alun, et le vinaigre : mais la colle vaut mieux. Voyez l'article SALPETRE.

DEGRAISSER LE VIN, (Economie rustique) Il y a des vins qui tournent à la graisse en vieillissant. Pour leur ôter cette mauvaise qualité lorsqu'ils l'ont contractée, on prend de la meilleure colle de poisson, deux onces ; on la met en morceaux, on la dissout à froid dans une chopine de vin blanc, on passe la dissolution dans un linge, et on la jette par la bonde dans un tonneau de vin, qu'on remue fortement à deux ou trois reprises avec un bâton, au bout duquel on a attaché une serviette. Cela fait, on le laisse reposer.

Mais cette recette n'est pas la seule qu'on emploie ; il y en a qui se servent de blé grillé sur le feu, et arrosé d'eau-de-vie ; d'autres, de cire jaune fondue et jetée chaude dans le tonneau ; quelques-uns, d'alun blanc pulvérisé et fricassé bien chaud avec du sable ; quelques autres, de blé et de sable rotis ensemble, ou d'un sachet de sel commun, de gomme arabique, et de cendre de sarment, qu'ils attachent au bout d'un bâton, et qu'ils remuent dans le vin.

DEGRAISSER LES CHEVEUX, (Perruquier) c'est frotter à sec avec les mains les meches les unes après les autres, dans du gruau ; le but de cette préparation est d'en ôter la graisse, pour les tirer plus aisément par la tête.