Orfèvre

S. m. terme d'Orfèvre, de Bijoutier, et autres ouvriers en métaux précieux ; se dit du mélange d'un métal précieux avec un autre, dans un certain rapport convenable à la destination du mélange. L'aloi est à l'alliage, comme l'espèce au genre, ou comme alliage est à mélange. Mêlange se dit de toutes matières mises ensemble ; alliage se dit seulement d'un mélange de métaux ; et aloi ne se dit que d'un alliage de métaux fait dans un certain rapport déterminé par l'usage, de la matière ou du mélange, ou ordonné par les règlements. Si le rapport déterminé par l'usage, ou ordonné par les règlements, se trouve dans le mélange, on dit du mélange qu'il est de bon aloi ; sinon on dit qu'il est de mauvais aloi : bon aloi est synonyme à titre, quand il s'agit des matières d'or ou d'argent. Voyez TITRE.
v. n. en terme d'orfèvre en tabatière ; c'est former exactement les moulures dans les plus petits angles d'un contour, à l'aide du marteau et d'un ciselet gravé en creux de la même manière que la moulure en relief, ou gravé en relief de la même manière que la moulure en creux. Voyez CISELET et MOULURE.
S. m. (Chauderier ou Orfèvre) vaisseau de cuivre ou d'argent, à large ventre, étranglé ou retréci au-dessus de ce ventre, et un peu évasé à l'ouverture, fermé d'un couvercle à charnière, auquel on a pratiqué un bec qui dirige l'eau quand on la verse ; c'est un ustencîle domestique et à l'usage des Barbiers. Il sert à faire chauffer de l'eau pour différents besoins.
terme d'Orfèvre en grosserie ; c'est l'extrémité recourbée d'une crosse, et la fin des tours qu'elle fait en-dedans. Le crossillon est terminé ordinairement par une feuille de refente ou autre ornement qui lui donne de la grâce.
v. act. (Orfèvre) Comme il arrive quelquefois que dans les ouvrages montés, quelques pièces d'ornements se dérangent au feu, ou que l'ouvrier ne les trouve pas placées comme il désirerait, il faut alors les dessouder, sans nuire au reste de l'ouvrage. Cette opération se fait en garnissant d'une terre délayée, à laquelle on aura joint un peu de sel, pour lui donner plus de consistance, tous les endroits soudés, à l'exception de celui que l'on veut dessouder. On gratte bien les à-l'entours de cette partie, et on la garnit de borax, comme si on voulait la souder. On place la pièce au feu, et on assujettit tout le corps de l'ouvrage, soit avec un poids, soit avec des liens, de façon qu'il soit difficîle à émouvoir. On donne à sa pièce ensuite tout le feu dont elle a besoin pour mettre la soudure en fusion ; et dès qu'on l'y voit, on happe la partie que l'on veut détacher avec une pince, et on l'enlève : l'action de la soudure qui est en fusion, et qui cherche à se gripper, fait qu'il faut un certain effort pour opérer cette disjonction. Si la partie que l'on veut dessouder n'est pas de nature à pouvoir être happée, on l'attache préliminairement avec un fil-d'archal un peu fort et un peu long, avec lequel on puisse l'enlever commodément.
S. f. (Orfèvre) défaut qui provient de la fonte et du mal forgé des métaux : de la fonte, parce que lorsque l'on coule l'or et l'argent, il arrive souvent qu'ils bouillonnent, et produisent des concavités que le marteau aplatit, et dont on ne s'aperçoit souvent qu'au fini de l'ouvrage, parce qu'alors une des deux épaisseurs se trouvant usée par le travail, dont elle aura plus souffert que l'autre, se détache, et découvre des saletés renfermées entredeux.

Du mal forgé, parce qu'un ouvrier mal-adroit replie souvent avec son marteau une partie de la matière sur elle-même, et continue de la forger jusqu'à ce que ses pièces soient d'épaisseur, sans y faire attention.

v. act. (Orfèvre) opération de la retrainte ; c'est élargir au marteau sur la bigorne, toute pièce d'orfèvrerie dont le haut est à forme et profil de vase, comme gobelet, pot à l'eau, calice, burette, etc. Pour cet effet on a soin en retraignant la pièce, et en la montant droite, de réserver la force en haut ; ensuite quand on a enflé le bas, et formé l'étranglement que l'on appelle collet, on part de ce collet pour élargir le haut, et lui donner le profil évasé.
S. f. en terme d'Orfevrerie, est un morceau de fer creux et long pour recevoir la matière en fusion, ce qui forme le lingot. Le plus grand mérite d'une lingotière est d'être sans paille ; il y en a de différentes grandeurs, avec des pieds ou sans pieds. Il faut qu'elles soient un peu plus larges du haut que du bas pour que le lingot puisse sortir en la renversant. Quand on voit que la matière est bientôt prête à jeter, l'on fait chauffer la lingotière assez pour que le suif fonde promptement ; quand on en met pour la graisser, l'on n'en laisse que ce qui est resté après l'avoir retournée, ensuite l'on jete. Voyez JETTER. Il y en a quelques-unes où il y a une petite élévation pour poser le creuset, afin de faciliter celui qui jete. Voyez nos Pl. d'Orfevr.
S. m. terme d'Orfèvre, petite pincette dont un orfévre se sert pour tenir sa besogne.
S. m. terme d'Orfèvre, c'est l'artisan qui gagne sa vie à planer la vaisselle, c'est-à-dire, à l'unir à force de petits coups de marteau. Ceux que les Orfèvres appellent planeurs, les Potiers d'étain les appellent forgeurs. (D.J.)