S. m. terme de bûcheron ; petite pointe qui reste du bois taillis coupé sur terre, et qui blesse vivement les pieds quand on marche dessus sans y prendre garde.

PICOT, s. m. (Instrument de carrier) ce que les carriers nomment un picot, est une espèce de marteau pointu qui n'a qu'un côté ; il porte environ huit pouces de longueur, et un pouce en carré à l'endroit où il est emmanché. Son manche n'a pas moins de cinq pieds de long ; c'est un des outils qui servent à soulever la pierre.

PICOT, s. m. (Passementerie) c'est la partie qui constitue le bas d'une dentelle ou passement, et qui règne d'un bout à l'autre, où elle forme une petite engrelure ; il y a de l'apparence qu'on lui a donné ce nom à cause qu'elle se termine en petites pointes placées les unes contre les autres ; on estime fort les dentelles dont le picot est bien travaillé et bien serré, parce qu'elles durent plus que les autres. (D.J.)

PICOT, s. m. (Pêche) c'est une sorte de filets qui tire son nom de l'opération que font les Pêcheurs en piquant les fonds voisins du lieu où ils ont tendu leurs filets. La grandeur de la maille et la quantité du plomb dont ils doivent être chargés par le bas sont prescrits par l'ordonnance, liv. V. tit. 2. art. 8.

La pêche des picots commence à la fin d'Avril, et se continue jusqu'au mois de Novembre. Pour faire cette pêche, les Pêcheurs viennent dans leurs bateaux établir leurs filets d'ebe et de basse eau sur des fonds qui ont encore quelquefois cinq à six brasses d'eau. Le filet a 40 à 50 brasses de long, et 2 à 3 de chute. Le bout forain qui est le premier que l'on jette à la mer, est frappé sur une ancre. Ils tendent le filet un peu en demi-cercle et en-travers de la marée. L'autre bout du filet est frappé sur une grosse pierre ou cablière, qu'ils nomment étalon, et sur laquelle est frappée une bouée pour la reconnaître.

Quand ils sont ainsi établis, les Pêcheurs s'éloignent un espace considérable de leurs filets. Après s'en être éloignés suffisamment, ils reviennent en piquant le fond pour faire saillir le poisson et le faire donner dans le filet qu'ils relèvent ensuite, et recommencent la même opération plusieurs fois ; ce qu'ils appellent trajets, tant que dure l'ebe. S'ils n'ont rien pêché, ils continuent de flot en faisant la même manœuvre ; et quand ils ne se servent pas de perches pour piquer le fond, ils ont une grosse pierre ou cablière percée du poids de 60 à 80 livres, amarrée à un cordage ; ils la laissent tomber au fond de l'eau pour épouvanter le poisson plat, et le faire saillir hors du sable et se jeter dans le filet ; ce qui leur réussit surtout si les picots sont tendus sur des fonds durs et de roche, où il se trouve encore un peu de sable dans lequel le poisson plat se puisse enfouir.

On prend principalement avec ce filet, des poissons plats comme turbots, barbues, soles et des flets, que pour cette raison des Pêcheurs nomment des picots frants.