S. f. en terme de Bijoutier, sont des boètes d'or, enrichies de pierres fines ou fausses ; il y en a de toute espèce, unies, gravées, ciselées, incrustées, émaillées, tournées, etc. carrées, rondes, à huit pans, à contour, à bouge, à doussine, en peloton, etc. L'on ne finirait pas si l'on voulait nommer tous les noms qu'on a donnés à la tabatière d'or. Il suffit de dire en général que l'on les a tirés des choses naturelles et communes, auxquelles elles ressemblent, comme artichaux, poires, oignons, navettes, etc.


TABATIERE PLAINE, en terme de Bijoutier, est une boète dont le corps est massif d'or, et enrichie de diverses manières, selon le goût du public et de l'ouvrier.

La partie la plus difficîle à faire dans une tabatière d'or ou d'argent, ou montée en l'un ou l'autre de ces métaux, c'est la charnière : voici comment on l'exécutera. Il faut d'abord préparer le fil de charnière. Pour cet effet, on prend un brin de fil d'or ou d'argent, carré ou rond, qu'on aplatit par-tout excepté à son extrémité, à l'épaisseur d'un quart de ligne, ou à-peu-près, selon la force dont on veut la charnière ; il faut que l'épaisseur de la partie soit bien égale : l'on roule cette partie aplatie, selon sa longueur, sur un fil de fer ou de cuivre rond, et on la passe à la filière. Cette opération assemble et applique exactement les deux bords de la lame l'un contre l'autre, détruit la cavité et allonge le fil. On tire à la filière, jusqu'à ce que le trou soit du diamètre qu'on désire ; et quand il y est, on a un fil d'acier tiré, bien poli, que l'on introduit dans le trou, et l'on remet le tout ensemble dans la filière : cette seconde opération applique les parties intérieures de la charnière contre le fil, et diminue son épaisseur sans diminuer le diamètre. On a soin de graisser le fil d'acier avant de l'introduire, avec du suif ou de la cire. On tire jusqu'à un trou marqué de la filière. On retire le fil d'acier, et comment ? Pour cet effet, on passe son extrémité dans un trou juste de son diamètre de la filière. Alors l'épaisseur du fil de charnière se trouve appuyée contre la filière ; on prend les tenailles du banc, et on tire le fil d'acier qui vient seul. Ou bien on prend le bout du fil d'acier dans un étau à main : on passe le fil de charnière dans un trou plus grand que son diamètre. On prend la pointe resserrée du fil de charnière avec la tenaille du banc, et on tire. Il arrive assez souvent que le fil d'acier se casse dans le fil de charnière, alors on coupe le fil de charnière par le milieu ; on fait en sorte que dans la coupure ou entaille puisse être reçu un fil de fer : on le tord autour ; et on passe et repasse le tout dans une filière, plus grande que le fil de charnière, mais moindre que le fil de charnière avec le fil de fer mis dans la coupure, et on tire. Quand le fil d'acier est tiré de la charnière, on la passe dans son calibre, dont la différence des ouvertures n'étant pas perceptible à la vue, l'entrée est marquée. Il y a très-peu de différence entre le trou de la filière, et le trou du calibre ; c'est pour cela qu'on a marqué le trou de la filière. On tire la charnière plusieurs fois par le calibre, afin qu'il puisse y rentrer plus aisément ; et le fil de charnière est fini : c'est de ce fil qu'on fait des charnons.

Les charnons sont des bouts de fil de charnière. Pour avoir des charnons on commence par couper le fil de charnière par bouts d'un pouce et demi ou deux pouces de longueur. On ébarbe un des bouts, et on le présente dans le calibre du côté de son entrée ; après l'avoir passé, on a un morceau de bois, dans lequel on place le calibre à moitié de son épaisseur. On fait entrer dans le calibre le fil de charnière avec un maillet, jusqu'à ce qu'il soit à ras du trou de sortie, et un peu au-delà. On a une lame de couteau, taillée en scie, qu'on appelle scie à charnon, avec laquelle on coupe le bout de charnière excédant à ras du trou d'entrée. On lime ensuite les deux faces avec une lime douce. Il faut que le calibre soit trempé dans toute sa dureté, afin que les limes ne mordent pas sur ces faces. Cela fait, on fraise les deux entrées du trou du charnon ; puis avec un outil appelé repoussoir, voyez REPOUSSOIR, on fait sortir le charnon, et on le repare. On a une pointe conique, qu'on fait entrer avec force dans le charnon, pour en écarter l'assemblage et l'apercevoir. Il faut observer que la matière dont on a tiré le fil de charnière, est crud et non recuit, afin de lui conserver son élasticité.

On a un burin, et afin de ne plus perdre de vue l'assemblage que la pointe a fait paraitre, on tire un trait de burin dans toute sa longueur, mais qu'on rend plus sensible sur les extrémités. Puis on barre ce trait avec la lime, ou l'on y fait de petites tranchées perpendiculaires ; puis avec le burin, on emporte un peu de la vive-arrête du trou libre, car la pointe est toujours dans le charnon ; puis on ébarbe le bord extérieur, puis on change la pointe de trou, et l'on en fait autant à l'autre bout : pour lors le charnon est prêt à lier, et à former la charnière.

Il faut avoir les porte-charnières. Les porte-charnières sont deux parallélipipedes soudés que les Artistes appellent carrés, que l'on met appliqués l'un au-dessus, et l'autre à la cuvette : celui qui tient à la cuvette est quelque peu profilé. Il faut que les surfaces de ces parallélipipedes s'appliquent l'une contre l'autre, sans se déborder par dehors. Quand cela est fait, on divise la circonférence du charnon en trois parties égales. On prend la moitié de la corde du tiers, et l'on trace la coulisse sur toute la longueur des carrés, prenant sur la hauteur de chaque porte-charnières la moitié de la corde du tiers, et sur la profondeur, les deux tiers du diamètre. Il est évident que quand les charnons seront fixés dans les coulisses, la boète s'ouvrira d'un angle de 120 degrés. Il est évident que voilà les vive-arêtes des coulisses déterminées.

Après cela, je fais sur ces traits qui déterminent les vives-arêtes, autant de traits de parallèles qui servent de tenons aux précédents ; car il est évident que quand on fera la coulisse, les premiers traits disparaitront. Pour faire les cent quatre-vingt coulisses, on commence par enlever les angles ; pour évider le reste, on a des échopes à coulisses. Ce sont des espèces de burins qui ont la courbure même du charnon sur leur partie tranchante. On enlève avec cet outil la matière, et l'on acheve la coulisse ; pour la dresser on a des limes à coulisses. Ce sont des limes cylindres, rondes, du diamètre de la coulisse, ou un peu plus petit, afin que le charnon ne porte que sur les bords de la coulisse. Avant que de souder les charnons, on s'assure que la coulisse est droite au fond par le moyen d'une petite règle tranchante, que l'on pose par-tout, et sur toute la longueur. Il faut que le nombre des charnons soit impair, afin que les charnons des deux bouts qu'on laisse plus longs que les autres, à discrétion, soient tous deux soudés en-haut. On enfîle tous les charnons dans un fil de fer, on pose les deux coulisses l'une sur l'autre, et on y place les charnons ; et l'on marque avec un compas sur les porte-charnières d'en-haut, la longueur des charnons des deux bouts, ou maîtres charnons ; puis avec une pointe on marque au-dessus et au-dessous sur les porte-charnières, les places de tous les charnons. On désassemble le tout, puis dans les coulisses, partout où il doit y avoir un charnon soudé, on donne 2 ou 3 traits de burin transversalement pour donner de l'air à la soudure. On remet les charnons enfilés dans la coulisse du dessous ; on commence par lier les deux charnons du bout avec du fil de fer, puis les autres alternativement. Ensuite on retire le fil de fer passé dans les charnons, et tous les charnons de la coulisse d'en-bas tombent. On les reprend, et on les place et lie dans les intervalles de la coulisse d'en-bas, qui leur ont été marqués par la pointe à tracer, et les coups de burin transversals. Cela fait, on tient avec une pince à charnon, les charnons, et on les range selon l'assemblage marqué par les traits du burin donnés fort sur les bouts, dans le milieu des coulisses ; on commence par faire le couvercle sur la cuvette par le devant, et l'on abaisse les coulisses l'une vers l'autre, jusqu'à ce que les charnons se touchent ; puis avec une pointe on les fait engager les uns entre les autres, puis on pose un des maîtres charnons sur une enclumot perpendiculairement, et l'on frappe sur l'autre maître charnon avec un petit marteau, pour les serrer tous les uns contre les autres : en observant de se régler sur les traits de compas faits au-dessus qui déterminent la longueur des maîtres charnons. On voit bien qu'il y a entre chaque charnon et la coulisse opposée, l'intervalle au-moins du fil de fer ; on frotte les fils de fer de sel de verre, pour empêcher la soudure de s'y attacher, puis on les soude ou ensemble, ou séparément. Si ensemble, on sépare beaucoup les coulisses ; si séparément, on commence par rocher avec une eau de borax, le dedans de la coulisse. On charge les charnons de soudure, coupée par paillons, qu'on ne met que d'un côté ; on roche d'eau de borax, on fait sécher, en posant après sur un feu doux ; et l'on observe que les paillons de soudure ne s'écartent point, jusqu'à ce que le borax ait fait son effet d'ébullition. Il est essentiel qu'une charnière soit proprement soudée. Pour cet effet, il faut mettre une juste proportion de soudure, tant pour ne point porter plusieurs fois au feu, s'il en manquait, que pour éviter d'en charger les coulisses, ou de boucher quelques charnons, ou de souder la cuvette avec le dessus. Si on soude ensemble les deux pièces, on arrange sa pièce sur un pot à souder, où l'on a préparé un lit de charbons plats ; on arrange sur la pièce et autour, d'autres charbons allumés, laissant ou à découvert, ou facîle à découvrir, la partie à souder. On a sa lampe allumée ; on entretient le feu avec un soufflet de loin, pour échauffer également la pièce, en prenant soin de ne lui pas donner trop de chaleur : puis on la porte à la lampe, où on soude au chalumeau. On la tire du feu, on la laisse refroidir, on la déroche, et on la nettoye, c'est-à-dire qu'on enlève exactement toute la soudure, sans toucher au charnon, ni à la coulisse d'aucune façon. Pour cet effet, on a deux échopes plates et inclinées ; l'une pour nettoyer à droite, l'autre à gauche, ou une seule à face droite. La charnière nettoyée, on la rassemble et on y passe une goupille facile. On a eu le soin de frotter les charnons de cire, afin que l'action de la soudure, s'il en est resté sur les charnons, soit moins violente. On fait aller les deux côtés, et si l'on aperçoit des traces sur les charnons, c'est une marque qu'il est resté de la soudure. Il faut tout démonter, et l'ôter ; c'est un défaut préjudiciable : et voilà la charnière montée.

TABATIERE DE CARTON, manière de fabriquer les tabatières de carton, rondes, carrées et ovales. Il faut avoir des moules d'un bois bien sec ; les plus grands moules pour homme sont du numéro 36.

Ils vont toujours en diminuant d'une ligne jusqu'au numéro 30 inclusivement.

Les moules pour femmes sont des numéros 25 et 24, et plus petits si l'on veut, mais les deux premiers numéros sont les plus en usage.

Il faut observer qu'il faut que le bas des cuvettes ait une ligne de plus que le haut.

Il faut que les couvercles aient une ligne de plus que le haut des cuvettes, et le bas deux lignes, ainsi qu'aux boites carrées et aux ovales.

Pour faire la colle il faut avoir de bonne farine de froment que l'on délaye bien avec de l'eau de fontaine ou de rivière ; quand elle est bien délayée et qu'il n'y reste plus de grumeaux, on la met dessus le feu, et on la remue toujours avec une grande spatule de bois de tous côtés, et au milieu du chaudron, afin qu'il n'y ait aucune partie qui s'y prenne, qu'elle ne soit ni trop claire, ni trop épaisse, mais surtout qu'elle soit bien cuite.

Il ne faut point s'en servir qu'elle ne soit froide, et lorsqu'elle l'est, on lève la peau qui s'est formée dessus, que l'on jete.

Il faut que les bandes de papier aient 18 lignes de hauteur, et pour les couvercles 9, et toute la longueur du papier, les feuilles de papier ouvertes en deux.

Les bandes pour les boites pour femmes auront 16 lignes, et pour les couvercles 8, et elles seront de la même longueur que les bandes pour les grandes.

Il faut mettre sous les grandes cuvettes pour homme 20 bandes, et autant aux couvercles.

Pour femmes il faut mettre 16 bandes, et autant aux couvercles. Aux cuvettes pour hommes on mettra 36 carrés, et autant aux couvercles. Aux cuvettes pour femmes on mettra 30 carrés et autant aux cuvettes. On donnera ci-après la grandeur des carrés, et la manière de les arranger.

Pour les boites carrées et les ovales, il faut que les bandes aient 20 lignes de hauteur pour les cuvettes, et 10 pour les couvercles.

Il faut pour celles pour hommes 40 carrés et 20 pour les couvercles.

A celles pour femmes 36 carrés, et 18 aux couvercles.

Il faut avoir attention de donner à chaque coleuse le nombre de bandes et de carrés qu'il lui faut, et prendre bien garde que chacune emploie le nombre qu'on lui aura donné, y en ayant beaucoup qui en cachent pour avoir plutôt achevé leur ouvrage, s'embarrassant fort peu que leurs boites soient fortes ou non ; ce qui cause beaucoup de préjudice à ceux qui entreprennent cette fabrique.

Il faut aussi avoir l'oeil qu'elles ne cassent point leurs bandes et leurs carrés.

Pour mettre les bandes, il faut avoir soin de coller la table, et de mettre les quatre bandes l'une à côté de l'autre, et mettre de la colle sur les bandes ; après quoi l'on prend une bande que l'on tourne au-tour du moule, ayant attention, lorsqu'on la tourne, de bien faire sortir la colle avant de mettre l'autre, et de même jusqu'à la fin des quatre bandes.

Il faut avoir attention que les quatre premières bandes ne surpassent point le haut des cuvettes, ainsi que les bandes des couvercles.

Avant de mettre les bandes aux couvercles, il faut mettre aux cuvettes sept carrés, trois d'abord collés l'un sur l'autre, et croisés, et les quatre autres ensuite, lorsqu'on aura bien fait sortir la colle de dessous les trois premiers, et ensuite faire sortir la colle des quatre autres.

Ensuite vous mettez les cuvettes au four pour les sécher, pendant lequel temps vous mettez les bandes aux couvercles, et ensuite les carrés de la même façon qu'aux cuvettes.

Pour les carrés, il faut mettre aussi de la colle sur la table, et mettre le carré dessus ; ensuite mettre de la colle sur le carré, et ainsi jusqu'à la fin : il faut se souvenir de mettre les carrés en triangle ; il faut que les pointes des carrés soient bien applanies, après avoir bien fait sortir la colle, et fassent bien le rond.

Aux moules pour femmes on mettra 3 bandes pour les quatre premières couches, et quatre à la dernière, ce qui composera les 16 bandes.

On mettra six carrés à chaque couche trois à trois, ce qui composera les 30 carrés.

Manière de monter les boites à l'eau. Il faut commencer par tremper un carré de papier dans de l'eau, et l'appliquer sur le haut de la cuvette et du couvercle ; il faut qu'il déborde, afin qu'il puisse s'abattre un peu sur les côtés de la cuvette ; ensuite vous mettez une bande de la hauteur de la cuvette trempée dans l'eau, que vous serrez le plus que vous pouvez autour de la cuvette, et prendre garde qu'elle ne se casse, de peur de découvrir le bois ; il ne faut pas que la bande soit si longue que celle ci-dessus, il suffit qu'un bout croise de deux ou trois doigts dessus l'autre ; il faut aussi observer que la bande ne doit pas passer le haut de la cuvette, ainsi qu'à la première couche, parce que cela ferait creuser les boites.

Lorsque les boites où l'on aura mis les premières bandes et les carrés, seront seches, il faudra qu'un rapeur, avec une rape à bois, rape les pointes des carrés, et les rende unies aux bandes, et qu'il fasse bien attention s'il n'y a point de vents ou cloches aux bandes ; et au cas qu'il y en ait, qu'il les rape afin qu'il ne reste aucun creux.

Aux quatre dernières couches, on ne mettra que les quatre bandes, que l'on fera un peu passer le haut des cuvettes, et on mettra sécher ; et pendant que les cuvettes sécheront, on mettra les bandes aux couvercles ; quand les cuvettes seront seches, on rapera le dessus des carrés, afin que les bandes qui excéderont les moules soient ôtées, et on mettra les carrés ; on en fera autant jusqu'à la fin ; à la dernière couche on mettra huit carrés, et on observera de ne les mettre que quatre à quatre, et de bien faire sortir la colle.

Le meilleur papier et le plus en usage, est appelé grand carré de Caen ; pour la longueur des bandes, on ouvre une main de papier en deux, et on prend toute la longueur pour les bandes.

Pour les carrés on prend la mesure du haut des moules, et on coupe les carrés de façon qu'ils débordent un tant soit peu les moules, et cela pour les 2 premières couches ; et ensuite on les fait un peu plus grands, à proportion que les boites grossissent.

Ensuite on les donne au tourneur pour les tourner en-dedans et en-dehors ; lorsqu'elles sont achevées et bien seches, il faut faire attention qu'il ne faut point que le rapeur rape les boites lorsque la dernière couche est achevée, parce que c'est l'affaire du tourneur.

Manière de vernir les boites. Quand les boites sont tournées, on y met une couche de vernis à l'apprêt, d'un jaune brun ; et ensuite on les met sur une grille, la cuvette séparée du couvercle, cependant de façon qu'on puisse reconnaître le couvercle de la cuvette ; on les met dessus la grille le cul en haut, et on observe qu'elles ne se touchent point ; on les met dans le four : quand elles sont seches, on y met une autre couche, et on fait de même jusqu'à sept couches, observant de les faire sécher à chaque couche, et qu'elles soient bien seches.

Après la dernière couche, on les donne au tourneur pour ôter ce qu'il pourrait y avoir de graveleux, et les poncer en-dedans et en-dehors avec de la ponce bien fine trempée dans de l'eau ; ensuite on y met sept à huit couches de vernis noir ; et surtout qu'elles soient bien seches à chaque couche ; et il faut observer que le pinceau ne soit point trop chargé de vernis, et que les couches ne soient point épaisses, ni le vernis trop épais.

Quand toutes les couches sont mises, vous les faites poncer par le tourneur en-dedans, et à la main en-dehors avec de la ponce bien fine, et ensuite du tripoli avec de l'eau ; ensuite vous les faites graver, ou guillocher en or creux, ou en or plat ; ou vous en faites poser avec de la nacre, du burgos et des feuilles de cuivre très-minces, il en faut avoir de toute espèce.

Pour mettre en or les gravées, ou guillochées, il faut passer dessus très-légèrement un vernis qu'on appelle mordant, et avant qu'il soit tout à fait sec, avoir de petits livrets de feuilles d'or ; on applique une feuille d'or dessus doucement avec la main ; aux boites gravées et guillochées en or creux, on en met deux feuilles.

Pour les boites en couleur, il faut mettre deux ou trois couches de couleur l'une après l'autre, c'est-à-dire, qu'il faut que l'une soit seche avant que de mettre la suivante ; après quoi on les donne au tourneur pour les polir en-dedans ; ensuite on y met trois ou quatre couches de vernis blanc, l'une après l'autre, la précédente toujours seche avant celle qui suit ; et puis on les lustre avec du tripoli bien fin dans de l'eau.

On se sert du mordant avant de poser la nacre, le burgos ou le cuivre.

On met toutes ces boites dans le four à un feu lent, de peur que l'or ou les couleurs ne noircissent ; il faut faire aussi attention qu'il n'y ait point de fumeron dans le charbon ; quand ce sont des boites gravées, il ne faut mettre de feuilles d'or que sur la gravure ; et l'on ôtera quand la boite sera seche, l'or qui est dans l'entre-deux de la gravure avec un petit outil pointu.

Quand ce sont des boites guillochées à-plat, on ne met point de mordant, mais les couleurs à deux ou trois couches ; après quoi, trois à quatre couches de vernis blanc ; il faut prendre garde que le feu des fours soit bien modéré, de crainte que le vernis ne gerse.

Pour celles que l'on veut mettre en peinture, il ne faut graver qu'autour du couvercle de la cuvette ; la peinture se fait au milieu ; on grave des cartouches aux côtés, dans lesquelles on représente des fleurs ; mais quand elles sont peintes, il ne faut pas les mettre au four, il faut qu'elles sechent d'elles-mêmes.