S. f. sagum, (Littérature) espèce de surtout militaire ; le mot est grec. Les Phocéens de Marseille apportèrent apparemment la mode de cet habit dans les Gaules, d'où vient que les Latins l'ont cru gaulois. Les Romains en adoptèrent l'usage ; c'était leur habit de guerre, et la toge leur habit de ville ; mais ils portaient des sayes d'une seule couleur, au lieu que les sayes des Gaulois étaient rayées ou bariolées, variègatis lucent sagulis, dit Virgile. La saye des Germains différait de celle des Gaulois et des Romains. Cluvier prétend avec assez de vraisemblance, que c'était un petit manteau carré qui s'attachait sur la poitrine ou sur l'épaule, et qu'on tournait du côté de la pluie ou du vent, comme un mantelet hongrois ; elle était ordinairement de peau, et se portait le poil en-dedans. La vulgate donne une saye aux Hébreux, et en fait un vêtement dont ils usaient en temps de guerre. Juges IIIe 16. (D.J.)

SAYE, s. f. (Draperie) sorte de serge ou étoffe croisée très-légère, toute de laine, qui a quelque rapport aux serges de Caen, et dont quelques religieux se servent à faire des espèces de chemises, et les gens du monde des doublures d'habits et de meubles. Les pièces de saye sont plus ou moins longues. On prétend avec vraisemblance que cette espèce d'étoffe est appelée saye, parce qu'elle est fabriquée d'une espèce de laine filée, que les Flamands et les Artaisiens nomment communément fil de sayette. Dict. du Comm. (D.J.)