S. f. (Littérature) manière de donner son suffrage à Athènes par l'élévation des mains. Lorsque les Athéniens voulaient élire leurs magistrats, ils assemblaient le peuple pour les suffrages ; mais comme il était difficîle de recueillir les voix séparément, on introduisit l'élévation de la main, par laquelle chaque particulier marquait son suffrage ; cette manière d'élection, dont Isocrate et Démosthène nous parlent souvent, fut nommée kéirotonie, .

La même méthode passa chez les Romains dans plusieurs conjonctures. Cicéron nous en fournit la preuve dans ce passage de son plaidoyer pour Flaccus : Nec sunt expressa ista praeclara, quae recitantur psiphismata (les decrets), non sententiis, neque auctoritatibus declarata, nec jure jurando constricta, sed porrecta manu.

A la naissance de l'Eglise, lorsqu'il fallut établir des évêques et des prêtres pour remplir les fonctions ecclésiastiques, on assemblait les fidèles, on leur proposait des sujets ou ils en proposaient eux-mêmes, et l'élection se faisait semblablement par l'élévation des mains, ; après quoi l'on ordonnait celui qui avait le plus grand nombre de suffrages. C'est ce que nous apprenons de Zonare : le suffrage, dit-il, des fidèles pour l'élection des évêques, se nommait keirotonia, parce que lorsqu'il s'agissait d'élire les ministres des autels, les fidèles d'une ville ou d'un bourg, s'assemblaient, élevaient leurs mains pour l'élection, afin qu'on put compter les suffrages, et celui qui avait la pluralité, était ensuite ordonné par deux ou par trois évêques.

(Le Chevalier DE JAUCOURT.)