S. f. (Littérature) , l'art de calculer avec les pséphi, , c'est-à-dire de petites pierres ; chez les Grecs, ces petites pierres ainsi nommées étaient plates, polies, arrondies, et toutes de même couleur pour faire leurs calculs. Dans les scrutins, où il s'agissait de donner le prix des jeux publics, elles étaient les unes blanches et les autres noires. L'auteur de l'Apocalypse exhortant les fidèles à éviter les erreurs des Nicolaïtes, fait allusion à cet usage. Je donnerai, dit-il, à celui qui aura vaincu un jeton blanc, , sur lequel sera écrit un nom nouveau, que nul ne connait que celui qui le reçoit.

Ces petites pierres, nommées par les Grecs , furent appelées calculi par les Romains ; et ce qui porte à croire que ceux-ci s'en servirent longtemps, c'est que parmi eux le mot lapillus se trouve quelquefois synonyme avec celui de calculus. Lorsque le luxe s'introduisit à Rome, on commença à employer des jetons d'ivoire, ce qui fait dire à Juvenal :

Adeo nulla uncia nobis

Est eboris, nec tessellae nec calculus eu hac.

Materiâ.

Il est vrai qu'il ne reste aujourd'hui dans les cabinets d'antiques aucune pièce qu'on puisse soupçonner d'avoir servi de ; mais cent expressions, qui tenaient lieu de proverbes, prouvent que parmi les Romains la manière de compter ainsi était très-ordinaire. Voyez JETTONS, Littérat. (D.J.)