S. m. (Littérature et Architecture antique) c'était chez les Grecs et les Romains, un lieu d'exercice consacré à divers usages ; mais quoique le mot grec xystos, désigne un lieu couvert destiné aux exercices de la gymnastique, le mot xystus des Latins signifie d'ordinaire une promenade découverte. Indiquons la forme et la coupe des xystes, car c'est une chose peu connue.

1°. On faisait l'alignement d'une place carrée ayant de circuit deux stades, qui font 250 pas. Trais de ses faces avaient un portique simple, avec des grandes salles dessous, où les Philosophes et autres gens de lettres se rendaient pour discourir et s'entretenir ensemble.

A la face, qui devait être tournée au midi, les portiques étaient doubles, de peur que les pluies d'hiver ou d'orage, ne pussent passer jusqu'au second, et qu'en été l'on eut aussi le moyen de s'éloigner davantage du soleil. Au milieu de ce portique, il y avait une grande salle d'un carré et demi de long, où l'on donnait leçon aux enfants ; à côté de cette salle étaient les écoles de jeunes filles ; sur le derrière était le lieu où les athletes allaient s'exercer : plus avant, tout-au-bout de la façade du portique, on avait les bains d'eau froide.

A main gauche de la salle des jeunes gens, les lutteurs s'allaient frotter d'huile, pour se rendre les membres plus souples et plus robustes, et proche de-là était la chambre froide, où ils venaient se dépouiller. On entrait ensuite dans la chambre tiéde, dans laquelle on commençait à faire du feu et se tenir un peu chaudement, pour entrer après dans l'étuve, où le poêle était d'un côté, et de l'autre le bain d'eau chaude. L'architecte ayant bien considéré que la nature ne passe jamais d'une extrémité à l'autre, que par des milieux tempérés, voulut à son imitation, que pour aller d'un lieu froid en un autre chaud, le passage se trouvât tiede.

A l'issue de tous ces appartements, il y avait trois portiques ; celui du côté de l'entrée était situé vers le levant ou le couchant ; les deux autres étaient à droite et à gauche, tournés l'un au septentrion, et l'autre au midi ; celui du septentrion était double, et large comme la hauteur de ses colonnes. Le portique qui regardait le midi était simple, mais beaucoup plus ample que le précédent. Pour faire son compartiment on laissait, tant du côté du mur, que du côté des colonnes, 10 pieds de largeur. Cet espace donnait un chemin en forme de levée, de laquelle on descendait deux marches par un escalier de 6 pieds, qui entrait dans un parterre couvert ayant au moins 12 pieds de profondeur. C'était-là que les athletes venaient s'exercer en hiver, sans recevoir aucune incommodité de ceux qui s'assemblaient sous le portique pour les regarder : les spectateurs de leur côté avaient aussi l'avantage de bien voir, à cause de l'enfoncement du terrain où combattaient les athletes ; ce portique s'appelait proprement le xyste.

On avait soin en bâtissant les xystes, de ménager entre deux portiques quelques bosquets, et des allées d'arbres pavées à la mosaïque. Proche du xyste, à la face du portique double, on faisait les alignements des promenades découvertes, qu'on nommait péridromides, dans lesquelles les athletes se rendaient en hiver.

A côté de ces édifices était une place, où le peuple venait se ranger pour voir plus commodément les jeux. A l'imitation de ces sortes d'édifices, quelques empereurs romains pour se faire aimer du peuple, bâtirent des thermes magnifiques, où tout le monde pouvait aller et prendre le plaisir des bains. Voyez THERMES. (D.J.)