S. m. (Littérature) est l'art de l'écriture secrète, ou d'écrire en chiffres, de manière que l'écriture ne puisse être lue que par le correspondant. Voyez CHIFFRE.

Aeneas le tacticien inventa il y a plus de 2000 ans, au rapport de Polybe, vingt façons différentes d'écrire de manière que personne n'y pouvait rien comprendre s'il n'était dans le secret.

Mais à-présent il est bien difficîle de rien écrire de cette manière qui ne puisse être déchiffré, et dont on ne trouve le secret. Le docteur Wallis, cet excellent mathématicien, a beaucoup contribué à l'art de déchiffrer. Voyez DECHIFFRER.

La stéganographie, qui est assurément un art fort innocent, n'a pas laissé que de passer dans des siècles peu éclairés, pour une invention diabolique. Tritheme, abbé de Spanheim, ayant entrepris de le faire revivre, et composé à ce dessein plusieurs ouvrages, un mathématicien, sans - doute ignorant, nommé Boville, ne comprenant rien à certains noms extraordinaires que Tritheme n'avait employés que pour marquer sa méthode, publia que l'ouvrage était plein de mystères diaboliques. Possevin l'a copié ; et prévenu de ces imputations, l'électeur palatin Frédéric II. fit bruler l'original de la stéganographie de Tritheme qu'il avait dans sa bibliothèque. Cependant lorsqu'on a été revenu de ces préjugés, divers auteurs ont donné des traités de stéganographie, tels que le Caramuel, Gaspar Schot, jésuite allemand, Wolfang Ernest Eidel, autre savant allemand, et entr'autres un duc de Lunébourg, qui fit imprimer en 1624 un traité sur cette matière, intitulé cryptographia, c'est-à-dire écriture cachée ; c'est aussi ce que signifie stéganographie, qui est un mot formé du grec , caché, et de , écriture. On trouve plusieurs exemples et manières de stéganographie dans les récréations mathématiques d 'Ozannam.