(Littérature) ce mot désigne les jeux ou fêtes que les peuples des côtes de la Palestine célébraient, et que les Grecs et les Romains adoptèrent dans la suite. Les jurisconsultes ont eu tort de dériver ce mot du mois de Mai ; il tire son origine d'une des portes de la ville de Gaza, appelée majuma, du mot phénicien maim, qui signifie les eaux. La fête n'était d'abord qu'un divertissement sur l'eau que donnaient les pêcheurs et les bateliers, qui tâchaient, par cent tours d'adresse, de se faire tomber les uns les autres dans l'eau, afin d'amuser les spectateurs. Dans la suite, ce divertissement devint un spectacle régulier, que les magistrats donnaient au peuple dans certains jours. Ces spectacles ayant dégénéré en fêtes licencieuses, parce qu'on faisait paraitre des femmes toutes nues sur le théâtre, les empereurs chrétiens les défendirent, sans pouvoir néanmoins les abolir entiérement, et les peuples du Nord les continuèrent. Le maicamp des Francs, célébré en présence de Charlemagne, et le campus roncaliae proche de Plaisance où les rois d'Italie se rendaient avec leurs vassaux, conservèrent pendant plusieurs siècles la plus grande partie des usages du majuma. (D.J.)