S. m. (Littérature) l'étoîle de Vénus au point du jour, est appelée eous et lucifer, étoîle du matin ; le soir elle change de nom, et prend celui de vesper, noctifer, étoîle du soir ; c'est pour cela que Catulle appelle l'étoîle du matin vesper mutato nomine, l'étoîle du soir qui a changé de nom.

Nocte latent fures, quos idem saepe revertens,

Vespere, mutato comprendis nomine eosdem.

" Les voleurs se cachent pendant la nuit, et souvent l'étoîle du soir qui a changé de nom, les surprend le matin. "

On a blamé Horace d'avoir employé en commun, ode IXe l. II. le mot vesper, pour signifier l'étoîle qui parait la première au coucher du soleil, et qui disparait la dernière à son lever. Il est vrai que nous venons de dire qu'elle ne s'appelle proprement vesper, que le soir ; et que le matin elle prend le nom d'eous ou de lucifer ; mais est-il raisonnable de vouloir assujettir les poètes à ces précisions ? Ont-ils toujours tellement distingué les différents noms qui conviennent à la sœur d'Apollon, selon ses différentes fonctions, qu'ils n'aient jamais pris l'un pour l'autre ? N'ont-ils jamais confondu ceux d'Apollon lui-même, ceux de Junon, et des autres divinités qui avaient plusieurs semblables dénominations ? C'est une liberté dont les poètes sont en possession de tout temps, et qui suffit pour justifier Horace en particulier, soit dans cette occasion, soit dans toute autre pareille. (D.J.)