S. f. (Littérature) avertissement qu'on met au-devant d'un livre pour instruire le lecteur de l'ordre et de la disposition qu'on y a observé, de ce qu'il a besoin de savoir pour en tirer de l'utilité et lui en faciliter l'intelligence. Voyez LIVRE.

Ce mot est formé du latin prae et fari, c'est-à-dire parler d'avance.

Il n'y a rien qui demande plus d'art, et en quoi les auteurs réussissent moins pour l'ordinaire, que dans les préfaces. En effet, une préface est une pièce qui a son gout, son caractère particulier qui la fait distinguer de tout autre ouvrage. Elle n'est ni un argument, ni un discours, ni une narration, ni une apologie.

Préface est aussi une partie de la messe que le prêtre chante sur un ton particulier et noble avant que de réciter le canon. Voyez MESSE.

L'usage des préfaces est très-ancien dans l'Eglise, et on conjecture qu'il est du temps des Apôtres, par quelques passages de S. Cyprien, de S. Chrysostome et de S. Augustin.

La préface de la messe a eu autrefois et en différentes églises, différents noms. Dans le rit gothique ou gallican on l'appelait immolation ; dans le rit mozarabique, illation ; chez les Francs anciennement, contestation ; dans l'église romaine seule, préface.