S. m. (Littérature) enseigne, étendart qu'on portait à la guerre devant les empereurs romains. C'était une longue lance, traversée par le haut d'un bâton, duquel pendait un riche voîle de couleur de pourpre, orné de pierreries et d'une frange à-l'entour.

Les Romains avaient pris cet étendart des Daces, des Sarmates, des Pannoniens, et autres peuples barbares qu'ils avaient vaincus. Il y eut une aigle peinte, ou tissue d'or sur le voile, jusqu'au règne de Constantin, qui y fit mettre une croix avec un chiffre, ou monogramme, marquant le nom de Jesus-Christ. Il donna la charge à cinquante hommes de sa garde de porter tour-à-tour le labarum, qu'il venait de reformer. C'est ce qu'Eusebe nous apprend dans la vie de cet empereur ? il fallait s'en tenir-là.

En effet, comme le remarque M. de Voltaire, puisque le règne de Constantin est une époque glorieuse pour la religion chrétienne, qu'il rendit triomphante, on n'avait pas besoin d'y joindre des prodiges ; comme l'apparition du labarum dans les nuées, sans qu'on dise seulement en quel pays cet étendart apparut. Il ne fallait pas écrire que les gardes du labarum ne pouvaient être blessés, et que les coups qu'on tirait sur eux, portaient tous sur le bois de l'étendart. Le bouclier tombé du ciel dans l'ancienne Rome, l'oriflâme apporté à Saint Denis par un ange, toutes ces imitations du palladium de Troie, ne servent qu'à donner à la vérité, l'air de la fable. De savants antiquaires ont suffisamment réfuté ces erreurs, que la philosophie désavoue, et que la critique détruit. (D.J.)