S. f. (Littérature) vieille historiette écrite en vers simples, faciles et naturels. La naïveté est le caractère principal de la romance. Ce poème se chante ; et la musique française, lourde et niaise est, à ce me semble, très-propre à la romance ; la romance est divisée par stances. M. de Montgrif en a composé un grand nombre. Elles sont toutes d'un goût exquis, et cette seule portion de ses ouvrages suffirait pour lui faire une réputation bien méritée. Tout le monde sait par cœur la romance d'Alis et d'Alexis. On trouvera dans cette pièce des modèles de presque toutes sortes de beautés, par exemple, de récit ;

Conseiller et notaire

Arrivent tous ;

Le curé fait son ministère,

Ils sont époux.

de description :

En lui toutes fleurs de jeunesse

Apparaissaient ;

Mais longue barbe, air de tristesse

Les ternissaient.

Si de jeunesse on doit attendre

Beau coloris ;

Pâleur qui marque une âme tendre,

A bien son prix.

de délicatesse et de vérité :

Pour chasser de la souvenance

L'ami secret,

On ressent bien de la souffrance

Pour peu d'effet :

Une si douce fantaisie

Toujours revient

En songeant qu'il faut qu'on l'oublie,

On s'en souvient.

de poésie, de peinture, de force, de pathétique et de rithme :

Depuis cet acte de sa rage,

Tout effrayé,

Dès qu'il fait nuit, il voit l'image

De sa moitié ;

Qui du doigt montrant la blessure

De son beau sein,

Appelle avec un long murmure,

Son assassin.

Il n'y a qu'une oreille faite au rithme de la poésie, et capable de sentir son effet, qui puisse apprécier l'énergie de ce petit vers tout effrayé, qui vient subitement s'interposer entre deux autres de mesure plus longue.