ou PROSIMURIUM, (Littérature) était un terrain sacré qui se trouvait au pied des murs de la ville. Les critiques sont fort partagés sur sa situation. Les uns prétendent qu'il ne s'étendait point à la partie voisine des murailles qui était du côté de la campagne, et le réduisent à cet espace qui était laissé entre la muraille et les bâtiments intérieurs de la ville. Les autres au contraire le réduisent au terrain qui était au pied du mur du côté de la campagne, où il n'était point permis de bâtir ni de labourer, de peur d'ébranler les fondements de la muraille. Une troisième opinion a situé le Pomoerium tant au-dedans que dehors les murs.

Tacite semble insinuer que le terrain jusqu'où s'étendait le Pomoerium de Rome, était marqué par des espèces de bornes qui avaient été posées au pied du mont Palatin par l'ordre de Romulus ; et c'était près de ces bornes qu'étaient posés les autels sur lesquels on faisait divers sacrifices : il n'était permis à aucun particulier de faire entrer sa charrue dans l'enceinte comprise sous le nom de Pomoerium. Personne au reste ne pouvait transplanter ces bornes dans la vue d'agrandir la ville, s'il n'avait étendu celles de l'empire par ses conquêtes. Il avait alors la liberté de le faire sous le prétexte de contribuer au bonheur et à l'ornement de la ville, en y recevant de nouveaux citoyens qui y apportaient leurs talents, et qui pouvaient y perfectionner les Arts et les Sciences. Tacite et Aulugelle ont marqué les temps dans lesquels on a étendu l'enceinte de la ville de Rome, et par conséquent reculé le Pomoerium. Histoire de l'acad. des Insc. tom. III. in-4 °. (D.J.)