adj. (Littérature) en latin illustris, titre autrefois des plus honorables.

Il y avait dans la décadence de l'empire trois titres d'honneurs différents, qu'on accordait aux personnes qui se distinguaient sur les autres par leur naissance, ou par leurs charges. Le premier était illustris, le second, clarissimus, et le troisième spectabilis ; mais illustris marquait une prééminence essentielle, de sorte qu'il se donnait seulement aux consuls, et aux grands officiers de l'empire.

Nos rois même dans la première et seconde race, se trouvaient honorés du titre d'illustris, ou illuster. Parmi ce grand nombre d'actes anciens que Doublet a recueillis dans son histoire de l'Abbaye de saint Denis, il y en a plusieurs, où Dagobert joint à la qualité de roi de France, celle de vir illuster. Chilpéric, Pépin et Charles I. ont cru ajouter un nouvel éclat à celui de roi, par l'épithète d'homme illustre. Les maires du palais, après avoir usurpé peu à peu l'autorité souveraine, s'arrogèrent aussi la même qualification. Mais Charlemagne devenu empereur, ayant dédaigné ce titre, il passa tout de suite aux comtes, et aux grands seigneurs du royaume, dans les lettres que ses successeurs leur adressaient. On en décorait semblablement les évêques et les abbés de haute considération ; enfin il est tombé de mode, et s'est changé en superlatif dans le seul usage de la cour de Rome, qui donne le titre de seigneurie illustrissime aux nonces, aux archevêques, évêques, et principaux prélats romains. (D.J.)