S. f. (Littérature) dans la poésie dramatique, est le nom qu'on donne à la fable d'une tragédie ou d'une comédie, ou à l'action qu'on y représente. Voyez FABLE et ACTION.

M. Chambers ajoute que ce mot se prend plus particulièrement pour signifier le nœud ou l'intrigue qui fait la difficulté et l'embarras d'un poème dramatique. Cette acception du mot pièce peut avoir lieu en Angleterre, mais elle n'est pas reçue parmi nous. Par pièce, nous entendons le poème dramatique tout entier, et nous comprenons les tragédies, les comédies, les opera, même les opera comiques, sous le nom générique de pièces de théâtre. Depuis Corneille et Racine, nous avons peu d'excellentes pièces.

On appelle aussi pièces de poésie certains ouvrages en vers d'une médiocre longueur, telles qu'une ode, une élégie, etc. Toutes les pièces de Rousseau ne sont pas d'une égale force : les pièces fugitives qu'on insere dans le Mercure ne sont pas toujours excellentes.

La coutume s'est aussi introduite depuis quelque temps dans le langage familier, d'appeler pièces les ouvrages des orateurs : ainsi l'on dit que tel prédicateur a nombre de bonnes pièces ; que le panégyrique de S. Louis par l'abbé Seguy, est une des meilleures pièces qui aient paru en ce genre.

PIECES, (Jurisprudence) On comprend sous ce terme tous les titres, papiers et procédures qui servent pour quelque affaire.

Pièce adhirée est celle qui se trouve à dire, qui est en deficit.

Pièce arguée de faux ou inscrite de faux, est celle que l'on maintient fausse. Voyez FAUX.

Pièce arguée de nullité, est celle que l'on soutient nulle.

Pièce authentique est celle qui est en forme probante.

Pièce collationnée, voyez COPIE COLLATIONNEE.

Pièce de comparaison est celle dont l'écriture et la signature sont reconnues, et que l'on compare à une pièce arguée de faux, pour voir si l'écriture est la même.

Pièce compulsée est celle dont on a tiré une copie, soit en entier ou par extrait, par la voie du compulsoire.

Pièce contrôlée est celle qui a été visée et enregistrée au contrôle, et duquel il est fait mention sur ladite pièce. Voyez CONTROLE.

Pièce déposée est celle que l'on a mise dans un dépôt public, ou que l'on a remise entre les mains de quelque personne par forme de dépôt.

Pièce inscrite de faux, voyez pièce arguée de faux, et FAUX.

Pièce inventoriée est celle qui est comprise et énoncée dans un inventaire fait par un notaire ou autre officier public, ou qui est produite dans un inventaire de production fait par un procureur.

Pièce paraphée est celle qui est marquée d'un paraphe. Voyez ci-devant PARAPHE.

Pièce par extrait est celle dont on n'a tiré qu'un extrait, et non une copie entière.

Pièce de production est une pièce produite dans une instance ou procès.

Pièce de production principale, voyez PRODUCTION PRINCIPALE.

Pièce de production nouvelle, voyez PRODUCTION NOUVELLE.

Pièces vues, c'est lorsque les pièces ont été remises devant le juge.

Pièce vidimée, c'était la même chose que ce que nous appelons aujourd'hui copie collationnée. Voyez VIDIMUS. (A)

PIECE d'argent des Romains, (Monnaie antique). Les pièces d'argent dans la manière de compter des Romains, étaient ou deniers ou sesterces ; ils comptaient quelquefois par deniers, et le plus souvent par sesterces ; c'est-à-dire que dans leur compte ils se servaient de la plus grande et de la plus petite monnaie qu'ils eussent. Le denier valait 10 as romains, dont la matière était de cuivre, et chacun pesait le poids d'une livre. C'est de-là qu'on l'appelait denarius, et qu'on le marquait avec un X. Le sesterce était une autre pièce d'argent, la quatrième partie du denier, valant deux as et demi, ou deux livres et demie de cuivre, d'où vient qu'on marquait le sesterce L L. I. S. Les deux L L. signifiaient les deux livres que pesaient les deux as ; I. S. voulait dire semi, c'est-à-dire la moitié de l'as ou de la livre. Ces faits sont aisés à prouver par les sesterces d'argent de ce temps-là qui se conservent encore aujourd'hui dans les cabinets des curieux ; mais l'occasion viendra d'en parler ailleurs plus au long. (D.J.)

PIECE DE SAINTE HELENE, (Numismatique) sorte de médaille creuse comme un bassin, ou comme une petite tasse. Scaliger dit qu'il en a Ve plusieurs frappées du temps de Justinien, et même du temps du paganisme. (D.J.)

PIECES HONORABLES, en terme de Blason, est le nom que l'on a donné à certaines pièces qui regardent proprement cette science.

Les pièces honorables sont au nombre de dix, savoir, le chef, le pal, la bande, la barre, la fasce, la croix, le sautoir, le chevron, la bordure et l'orle. Voyez chaque pièce sous son article particulier, Voyez CHEF, PAL, etc.

Les hérauts d'armes alleguent plusieurs raisons pour lesquelles ces pièces ont été appelées honorables, savoir leur antiquité, comme ayant été en usage depuis l'origine des armoiries ; 2°. parce que ces pièces marquent les ornements qui conviennent à des hommes nobles et généreux, de sorte que le chef représente le casque ou la couronne qui couvre la tête d'un vainqueur ; le pal marque sa pique ou sa lance ; la bande et la barre son baudrier ; la fasce son écharpe ; la croix et le sautoir, son épée ; le chevron, ses bottes et ses éperons ; la bordure et l'orle, sa cotte de maille.

A l'égard de l'application ou collation de ces pièces honorables, quelques auteurs ont écrit que lorsqu'un cavalier s'était comporté valeureusement dans une bataille, on le présentait au prince ou au général, qui lui faisait donner une cotte d'armes relative à sa belle action, c'est-à-dire la permission de porter dans ses armoiries un chef lorsqu'il avait été blessé à la tête, un chevron quand il avait été blessé aux jambes, et une croix ou bordure lorsque son épée et son armure avaient été teintes du sang des ennemis.

Quelques blasoneurs se sont avisés de multiplier le nombre des pièces honorables jusqu'à celui de vingt, ajoutant à celles ci-dessus le plein quartier, le giron, l'écusson, la cape dextre et senestre, le point, etc. mais on n'a point encore jugé à-propos de reconnaître ces pièces pour honorables.

PIECE, en Fauconnerie, on dit des oiseaux tout d'une pièce, c'est-à-dire d'une même couleur.

PIECE, (Arpentage) ce mot signifie quelquefois une certaine étendue de terre labourable : ainsi l'on dit une pièce de blé, pour marquer un champ où il y a du blé en semence, en herbe ou en épi, etc. (E)

PIECE, dans le Commerce, signifie quelquefois un tout, et quelquefois une partie d'un tout.

Dans le premier sens, on dit une pièce de drap, de velours, etc. entendant par cette expression une certaine quantité d'aunes que la coutume a réglée. On suppose que la pièce est entière, et qu'elle n'a pas été coupée. Voyez DRAP.

Dans la seconde signification, on dit une pièce de tapisserie, ce qui veut dire une partie distinguée et travaillée séparément, laquelle avec plusieurs autres compose une tenture. Voyez TAPISSERIE.

Une pièce de vin, de cidre, etc. se dit d'un tonneau rempli de ces liqueurs.

Pièces détachées, voyez DETACHE.

PIECES, en fait de monnaie, signifie quelquefois la même chose qu'espèce, comme quand on dit cette pièce est trop légère, etc. Voyez ESPECE et COIN.

Quand on y ajoute la valeur des pièces, on s'en sert quelquefois pour exprimer celles qui n'ont point d'autre nom particulier : comme une pièce de 8 réaux, une pièce de 24 sols, etc.

En Angleterre, le mot pièce pris absolument, signifie quelquefois 20 chelings sterling, et quelquefois une guinée. Voyez GUINEE, LIVRE STERLING, ERLINGLING.

Par 6 G. II. C. 25. les jacobus valant 25 ou 23 chelings, et les pièces qui en étaient les moitiés et les quarts, sont absolument supprimées ; et il est défendu à toutes personnes d'en recevoir à titre de payement ou de payer avec.

Pièce de huit ou piastre, c'est une monnaie d'argent frappée d'abord en Espagne, ensuite dans d'autres pays, et qui a cours présentement dans la plupart des parties du monde. Voyez COIN.

Elle s'appelle pièce de huit, ou réale de huit, à cause qu'elle vaut huit réales d'argent. Voyez REALE.

Sa valeur est presque sur le même pied que l'écu de France, c'est-à-dire quatre chelings et six sols sterling. En 1687 on changea la proportion de la simple réale au piastre ; et au lieu de huit réales, on en donnait dix : à-présent la réduction est conforme à l'ancien étalon.

Il y a deux sortes de piastres ou d'écus d'Espagne : l'un frappé au Potosi, et l'autre à Mexique : ces derniers sont un peu plus pesans que les premiers, mais en retour ou par compensation ils ne sont pas tout à fait d'une matière si pure.

La pièce de huit a ses diminutifs, c'est-à-dire qu'il y a des demi-piastres ou des pièces de quatre réales ; des quarts de piastres, ou des pièces de deux ; des huitiemes de piastre et des seiziemes. Le change entre l'Espagne et l'Angleterre se fait en pièces de huit. Voyez CHANGE.

Pièce est aussi une monnaie de compte, ou plutôt une manière de compter usitée chez les negres sur la côte d'Angola en Afrique. Voyez MONNOIE.

Les prix des esclaves et d'autres marchandises que l'on y négocie, comme aussi les droits que l'on paye aux petits rais, s'estiment en pièces de part et d'autre. Ainsi ces barbares demandant dix pièces pour un esclave, les européens évaluent pareillement en pièces l'argent ou les marchandises qu'ils se proposent de donner en échange. Voyez COMMERCE.

Par exemple, dix anabastes sont une pièce ; un barril de poudre de dix livres pesant, fait une pièce ; une pièce de salempouris bleu vaut quatre pièces ; dix bassins de cuivre, une pièce.

PIECE D'INDE, (Commerce) terme usité dans le commerce de la traite des negres, où l'on appelle negre pièce d'inde, un homme ou une femme depuis quinze jusqu'à vingt-cinq ou trente ans au plus, qui est sain, bien fait, point boiteux et avec toutes ses dents.

Il faut trois enfants au-dessus de dix ans jusqu'à quinze pour deux pièces, et deux au-dessus de cinq ans jusqu'à dix pour une pièce. Les vieillards et les malades sont évalués trois quarts de pièce. Voyez NEGRES. Diction. de comm.

PIECE, s. f. (Comm. d'Afrique) espèce de monnaie de compte ou plutôt de manière de compter, en usage parmi les negres de la côte d'Angola en Afrique, particulièrement à Malimbo et à Cabindo.

Le prix des esclaves, des autres marchandises, et des rafraichissements qui se traitent dans ces deux lieux, aussi-bien que les coutumes qui se paient aux petits rois à qui ils appartiennent, s'estiment de part et d'autre en pièces ; c'est-à-dire, que si ces barbares veulent avoir dix pièces pour un esclave tête d'inde, les Européens de leur côté évaluent pareillement en pièces les denrées et les marchandises qu'ils en veulent donner en échange. Savary. (D.J.)

PIECES DETACHEES, en terme de Fortification, ce sont les demi-lunes, les contrescarpes, les ouvrages à corne et à couronne, et même les bastions quand ils sont séparés ou à quelque distance du corps de la place. En général ce sont tous les ouvrages de la fortification qui n'appartiennent pas immédiatement à l'enceinte de la place.

PIECES DE CAMPAGNE, sont des canons qui marchent pour l'ordinaire avec une armée ; tels sont ceux de huit et de quatre livres de balles, etc. qu'on transporte aisément à cause de leur légèreté. Voyez PIECE. Chambers.

PIECE DE HUIT. Voyez CANON.

PIECES, dans l'Art militaire, signifient toutes sortes de grandes armes à feu, et de mortiers. Voyez FUSIL, CANON, MORTIER, etc.

PIECES DE BATTERIE, se sont de grosses pièces dont on se sert dans les sieges pour faire breche, tels sont les canons de trente trois et de vingt-quatre livres de balles. Voyez CANON. Chambers.

PIECE NETTE, (Artillerie) on appelle pièces nettes, les pièces d'artillerie qui n'ont point d'évent, ni d'autres défectuosités, qui n'ont ni chambre ni fistules, ni soufflures, dont le métal est sain, non poreux, ni venteux, ni grumeleux, et où le foret a eu prise partout. (D.J.)

PIECE, s. f. (Architecture) nom général qu'on donne aux lieux dont un appartement est composé. Ainsi une salle, une chambre, un cabinet, etc. sont des pièces. (D.J.)

PIECE D'EAU, s. f. (Architecture hydraulique) c'est dans un jardin un grand bassin de figure conforme à sa situation, comme par exemple, la pièce d'eau, appelée des suisses, devant l'orangerie ; celle de l'île royale, dans le petit parc ; et celle de Neptune devant la fontaine du dragon, à Versailles. Voyez BASSIN. (D.J.)

PIECES PERDUES, (Hydraulique) ce sont des bassins renfoncés et relevés de gazon, au milieu desquels il y a des jets, dont l'eau se perd à mesure qu'elle vient ; tels sont les fontaines de la couronne à Vaux le Vilars, et trois pièces à Saint-Cloud dont deux sont dans les tapis de gazon, au bas de la grande cascade, et l'autre en face du nouvel amphithéâtre, au bout de la grande allée le long de la rivière.

PIECE DE CHARPENTE, (Marine) c'est tout morceau de bois taillé pour un bâtiment, et qu'on fait entrer dans la construction d'un vaisseau.

PIECES DE CHASSE, ce sont des canons logés à l'avant d'un vaisseau, dont on se sert pour tirer pardessus l'éperon sur les vaisseaux qui sont à l'avant, ou sur ceux qui prennent chasse, mais cette manière de tirer retarde le cours du vaisseau. Tirer des pièces de l'avant.

Pièce, une pièce de corde, c'est un paquet de corde, soit qu'elle soit liée en paquet ou en cerceaux.

Une pièce de cordes est de quatre-vingt brasses.

PIECE DE DETENTE, terme d'Arquebusier c'est un morceau de fer carré, épais d'une ligne, et long de deux pouces ; cette pièce est fendue par le milieu dans sa longueur, pour laisser passer en dehors une partie de la détente, elle se place sous la poignée du fusil.

PIECE DE POUCE, terme d'Armurier, petite plaque de fer, de cuivre, d'or et d'argent, que les Arquebusiers encastillent sur la crosse des fusils et pistolets. On l'appelle pièce de pouce, parce que lorsqu'on se sert de ces armes, elle est couverte du pouce de celui qui veut tirer. La pièce de pouce est ordinairement faite en forme de cartouche, qui renferme un ovale ou écusson, où l'on grave les armoiries, la devise, ou l'effigie du maître à qui sont les armes. (D.J.)

PIECE EN GENERAL, et GRANDES PIECES, (Bas au métier) deux expressions à l'usage des faiseurs de métiers à bas, et de bas au métier. Voyez ces articles.

PIECE, (outil de Chapelier) serte d'outil fait de cuivre avec un manche de même métal qui sert aux Chapeliers à estamper leurs chapeaux. Savary. (D.J.)

PIECE DE CHARPENTE, (Charpentier) c'est tout morceau de bois taillé, qui entre dans un assemblage de charpente, et qui sert à divers usages dans les bâtiments. On nomme maîtresses pièces, les plus grosses pièces, comme les poutres, tirants, entraits, jambes de force, etc. (D.J.)

PIECE DE BOIS, (Charpentier) c'est selon l'usage un bois dont la mesure est de 6 pieds de long sur 72 pouces d'équarrissage ; ainsi une pièce de bois méplat, de 12 pouces de largeur sur 6 pouces de grosseur, et de 6 pieds de long, ou une solive de 6 pouces de gros sur 12 pieds de long, fera ce qu'on appelle une pièce ; à quoi on réduit toutes les pièces de bois de différentes grosseurs et longueurs qui entrent dans la construction des bâtiments, pour les estimer par cent. (D.J.)

PIECE DE PONT, (Charpentier) c'est une grosse solive plus épaisse qu'une dosse, qui traverse une travée de pont de bois, et porte en dehors, dans laquelle à l'endroit des lisses, on amortaise les poteaux d'appui et les liens, pour les entretenir.

PIECE, terme de Cordonnier, morceau de maroquin ou de cuir qui couvre le cou du pied, et qu'on coud au bout de l'empeigne du soulier.

PIECES, (Graveur en bois) petits morceaux de bois qu'on ajuste artistement pour réparer les breches faites en vuidant la gravure en bois. Voyez GRAVURE EN BOIS.

PIECE, (Jardinage) pièce de terre est la même chose qu'un terrain ; on dit une pièce de bois, une pièce de pré ; ce potager est divisé en tant de pièces.

PIECES COUPEES, (Jardinage) on donne ce nom à un compartiment de plusieurs petites pièces figurées ou formées de lignes parallèles et d'enroulements, et séparées par des sentiers, pour faire un parterre de fleurs ou de gazon. (D.J.)

PIECE GRAVEE, (Luthérie) dans les orgues sont des espèces de sommiers sur lesquels on place les tuyaux d'orgue, que leur volume empêche d'être placés sur le sommier proprement dit. Ces pièces sont percées à la face supérieure d'autant de trous que l'on veut y placer de tuyaux. Ces trous communiquent à d'autres percés dans la face latérale de la pièce gravée ; c'est à ces derniers trous qu'aboutissent les porte-vents de plomb qui viennent des endroits du sommier où les tuyaux auraient dû être placés. Les porte-vents sont arrêtés dans les trous de la chape du sommier et dans ceux de la pièce gravée par de la filasse enduite de colle-forte, ce qui doit boucher entièrement le passage à l'air. Voyez SOMMIER d'orgue.

PIECE D'ADDITION, (Luthérie) dans les orgues sont des pièces que l'on ajoute au sommier pour l'élargir lorsqu'il n'y a pas de place pour un jeu que l'on voudrait ajouter à l'orgue. Cette pièce consiste en un fort morceau de bois de la longueur du sommier que l'on perce d'autant de trous dans la face, qui doit s'appliquer au sommier, que celui-ci a de gravures, avec lesquelles ces trous doivent communiquer. Au moyen des ouvertures faites au sommier à l'extrémité des gravures, on perce d'autres trous à la face supérieure de la pièce d'addition, lesquels doivent communiquer avec les premiers, et par conséquent avec les gravures. Sur cette pièce dû.ment collée et assujettie au sommier on met un registre, sur le registre une chape qui roidit le pied des tuyaux qu'on voulait ajouter et qu'on fait tenir de bout au moyen d'un faux sommier qui les traverse. Voyez SOMMIER.

PIECE D'APPUI, (Menuiserie) c'est un châssis de menuiserie, une grosse moulure en saillie, qui pose en recouvrement sur l'appui ou tablette de pierre d'une croisée pour empêcher que l'eau n'entre dans la feuillure.

PIECE QUARREE, (Outil de Menuisier) outil dont se servent les Menuisiers pour voir si les bois de leurs assemblages se joignent carrément. Il est simple, et ne consiste qu'en la moitié d'une planche exactement carrée, coupée diagonalement d'un angle à l'autre.

PIECE DE RAPPORT, (Placage) on appelle ouvrage de pièces de rapport un ouvrage composé de plusieurs petits morceaux de pierres précieuses, des marbres les plus riches, ou de bois de diverses couleurs, disposées et arrangées avec art pour représenter quelque dessein de grotesque, de compartiment, de fleurs, d'oiseaux, etc. ce sont les Menuisiers de placage et de marqueterie, si les ouvrages ne sont que de bois ; ou les Marbriers et les Lapidaires, s'ils sont de marbre ou de pierres précieuses, qui travaillent en pièces de rapport. (D.J.)

PIECE DE RAPPORT, en terme de Bijoutier, a deux sens ; il peut se prendre d'abord pour les corps étrangers, appliqués, incrustés ou enchâssés sur une tabatière, comme les pierres fines, fausses, cailloux, porcelaines, etc. Il s'entend ensuite de toutes les pièces de même métal qui sont ou appliquées ou soudées à la tabatière, et qui font les reliefs, composant les tableaux variés dont elles sont ornées ; on sait qu'on peut faire sortir des reliefs sur une tabatière d'or, par le moyen du ciselet en repoussant par-dessous les formes principales, qui ensuite sont retracées, reformées et terminées par dessus par les ciselets différents dont l'artiste se sert au besoin de son sujet, mais alors cette plaque ciselée est creuse en-dessous, et il faut la recouvrir d'une autre plaque lisse pour cacher cette difformité désagréable à l'oeil ; pour éviter cet inconvénient, on a pris le parti de découper des morceaux de même métal de la forme des reliefs que l'on voulait exécuter, et de les souder sur les plaques des tabatières ; cette opération est même devenue indispensable depuis qu'on fait usage des ors de couleurs, et ce sont ces pièces ainsi découpées et unies par la soudure au corps de la tabatière, que l'on appelle proprement pièces de rapport.

PIECES DE COLLIER, en terme de Metteur en œuvre, ne sont autre chose que des simples parties de collier que l'on porte seules avec une pendeloque qui les termine. Voyez PENDELOQUE.

PIECES DE CORPS sont des ornements en pierreries qui couvrent le devant de la taille des femmes. Les unes sont composées de différents chatons et feuillages, d'autres ne sont que plusieurs nœuds, tous plus petits les uns que les autres, et placés d'étage en étage.

PIECE, terme de marchand de mode, ces pièces sont fort à la mode ; c'est un morceau d'étoffe ou de toîle de figure triangulaire, sur lequel on pose de la blonde, du ruban, de la chenille, de la dentelle, des soucis d'hanneton, des jais noirs ou blancs : cet ajustement sert aux femmes pour couvrir le devant de leur corps ou de leur estomac. Autrefois l'on appelait ces pièces des crevées. On les a appelé aussi échelle, parce que les rubans étaient posés comme des échelons.

PIECES DE PLAISIR, à la Monnaie, sont des pièces d'or que le roi ordonne être fabriquées pour son seul usage, comme des pièces de dix louis, de cinq, quatre, etc. alors il est défendu au directeur d'en répandre aucune dans le public.

PIECE DE FOUR, terme de Patissier, c'est une pâte, une tourte, et toute autre sorte de pièce de pâtisserie un peu considérable. (D.J.)

PIECES DE RAPPORT, en étain, se dit de toutes sortes d'ouvrages d'étain fin ou commun qui n'ont point de moules de leurs formes particulières, tels que des fontaines et cuvettes ovales ou à pans, boites carrées urinales, etc. pour cela le principal est d'avoir un moule de bâtes, autrement plaques d'étain, lesquelles on taille et ajuste de telle figure qu'il convient, et qu'on joint ensuite les unes aux autres en les soudant avec le fer à souder, ou à la soudure légère, suivant les différentes sortes d'ouvrages ; après quoi on repare pour achever. Voyez SOUDER, REPARER et ACHEVER l'étain.

PIECES, terme de Relieur, morceau de marroquin qu'on colle ordinairement sur le dos du livre pour y mettre le titre. (D.J.)

PIECE, (Rubanier) s'entend de toutes les soies de chaîne contenues sur les ensouples de derrière, soit qu'il n'y en ait qu'une ou plusieurs, peu ou beaucoup considérables, d'égale ou d'inégale longueur ; lorsqu'une pièce se trouve achevée la première, on y en substitue une autre qui pour-lors doit être composée d'autant de fils que celle-ci, puisqu'elle en doit remplacer autant que celle qui finit ; il y a plusieurs manières d'attacher ces soies les unes au bout des autres, soit par le souder, les nœuds ou le tord. Voyez ces différents mots à leur article. Pièce se dit encore de toute coupe d'ouvrage de quelqu'aunage qu'elle sait, ainsi on dit une pièce de galon, de ruban, de chenille, etc.

PIECE, roue de, voyez l'article TIREUR D'OR.

PIECE ou LARDON, (Serrurerie) petit morceau d'acier que le forgeron place dans les crevasses qui se font quelquefois aux gros fers lorsqu'on les forge. On fait la pièce d'acier, parce que l'acier se soude plus aisément que le fer.

PIECE DE RENCONTRE, (Tourneur) Les Tourneurs appellent ainsi un morceau de fer attaché au haut de la lunette d'une poupée, qui, par sa rencontre avec la pièce ovale, fait baisser ou hausser l'arbre sur lequel on tourne des ouvrages de figures irrégulières.

Pièce ovale, ou les autres pièces irrégulières de cet arbre, sont ordinairement de cuivre, afin que la rencontre en soit plus douce. (D.J.)

PIECES DE TUILE, (Tuilerie) Ce sont tous les morceaux de tuîle employés à différents endroits, sur les couvertures. On nomme tiercines, les morceaux d'une tuîle fendue en longueur, employés aux battelements ; et nigoteaux, ceux d'une tuîle fendue en quatre pour servir aux sollins et ruillées. (D.J.)

PIECE DE VERRE, (Vitrerie) ils appellent ainsi tous les petits carreaux ou morceaux de verre de différentes figures et grandeurs, qui entrent dans les compartiments des formes et panneaux des vitres. (D.J.)

PIECE QUARREE, terme de Vitrier, c'est un petit morceau de verre en carré, qui est entre deux bornes dans un panneau de verre. (D.J.)

PIECE, (Jeux d'échecs) c'est ainsi qu'on nomme à ce jeu le roi, la reine, les fous, les chevaliers, et les tours. (D.J.)