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Catégorie parente: Beaux-arts
Catégorie : Littérature
S. m. plur. (Histoire, Littérature) nom d'une société de savants qui s'est formée à Rome en 1690, et dont le but est la conservation des Lettres et la perfection de la Poésie italienne. Le nom d'Arcadiens leur vient de la forme de leur gouvernement, et de ce qu'en entrant dans cette Académie, chacun prend le nom d'un berger de l'ancienne Arcadie. Ils s'élisent tous les quatre ans un président, qu'ils appellent le gardien, et ils lui donnent tous les ans douze nouveaux assesseurs : c'est ce tribunal qui décide de toutes les affaires de la société. Elle eut pour fondateurs quatorze savants, que la conformité de sentiments, de goût et d'étude rassemblait chez la reine Christine de Suède, qu'ils se nommèrent pour protectrice. Après sa mort, leurs lois au nombre de dix, furent rédigées en 1696, dans la langue et le style des douze tables, par M. Gravina ; on les voit exposées sur deux beaux morceaux de marbre dans le Serbatojo, salle qui sert d'archives à l'Académie ; elles sont accompagnées des portraits des Académiciens les plus célèbres, à la tête desquels on a mis le pape Clément XI. avec son nom pastoral, Alnano Melleo. La société a pour armes une flute couronnée de pin et de laurier ; elle est consacrée à Jesus-Christ naissant ; et ses branches se sont répandues sous différents noms dans les principales villes d'Italie : celles d'Aretio et de Macerata s'appellent la Forzata ; celles de Bologne, de Venise et de Ferrare, l'Animosa ; celle de Sienne, la Physica-critica ; celle de Pise, l'Alphaja ; celle de Ravenne, dont tous les membres sont ecclésiastiques, la Camaldulensis, etc. Elles ont chacune leur vice-gardien ; elles s'assemblent sept fois par an, ou dans un bois, ou dans un jardin, ou dans une prairie, comme il convient ; les premières séances se tinrent sur le mont Palatin ; elles se tiennent aujourd'hui dans le jardin du prince Salviati. Dans les six premières on fait la lecture des Arcadiens de Rome. Les Arcadiennes de cette ville font lire leurs ouvrages par des Arcadiens. La septième est accordée à la lecture des Arcadiens associés étrangers. Tout postulant doit être connu par ses talents, et avoir, comme disent les Arcadiens, la noblesse de mérite ou celle d'extraction, et vingt-quatre ans accomplis. Le talent de la Poésie est le seul qui puisse ouvrir la porte de l'Académie à une dame. On est reçu, ou par l'acclamation, ou par l'enrôlement, ou par la représentation, ou par la surrogation, ou par la destination : l'acclamation est la réunion des suffrages sans aucune délibération ; elle est réservée aux Cardinaux, aux Princes, et aux Ambassadeurs ; l'enrôlement est des dames et des étrangers : la représentation, des élèves de ces colléges où l'on instruit la noblesse : la surrogation, de tout homme de Lettres qui remplace un Académicien après sa mort : la destination, de quiconque a mérité d'obtenir un nom arcadien, avec l'engagement solennel de l'Académie, de succéder à la première place vacante. Les Arcadiens comptent par olympiades ; ils les célebrent tous les quatre ans par des jeux d'esprit. On écrit la vie des Arcadiens. Notre des Yvetaux aurait bien été digne de cette société ; il faisait passablement des vers ; il s'était réduit dans les dernières années de sa vie à la condition de berger, et il mourut au son de la musette de sa bergère. L'Académie aurait de la peine à citer quelque exemple d'une vie plus arcadienne et d'une fin plus pastorale. Voyez ACADEMIE.
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