S. m. (Architecture) ligne qui marque un repaire ou un coup de niveau. On donne aussi ce nom, dans la coupe des pierres, à toute ligne qui forme quelque figure.

Trait biais. Ligne inclinée sur une autre, ou en diagonale, dans une figure.

Trait corrompu. Trait qui est fait à la main, c'est-à-dire sans compas et sans règle, et qui ne forme aucune courbe déterminée ou régulière.

Trait carré. C'est une ligne qui, en en coupant une autre à angle droit, rend les angles d'équerre. C'est donc la manière de faire une perpendiculaire à une ligne donnée ; si cette ligne est courbe comme un cercle ou une ellipse, la perpendiculaire à sa tangente, s'appelle trait carré sur la ligne courbe, et au bout de la ligne courbe, lorsqu'elle l'est à une de ses extrémités.

Le trait se prend encore en architecture pour le dessein et la coupe artiste des pierres qui sont taillées hors de leurs angles, pour faire des ouvrages biaisés. Philibert de Lorme a écrit le premier dans notre langue du trait, ou de la coupe des pierres ; ensuite le père Derran, jésuite ; et enfin M. Frezier ; Voyez TRAIT, stéréotom.

Le trait est aussi la figure d'un bâtiment projeté, tracé sur le papier, dans laquelle avec l'échelle et le compas on décrit les différentes pièces d'un appartement, avec les proportions que toutes les parties doivent avoir. Il est nécessaire avant de commencer les élévations d'un édifice, de tracer le plan de chaque étage, après quoi il faut faire la coupe ou profil de tout le bâtiment ; ensuite l'on peut, pour se rendre compte de la totalité, rassembler sur un même dessein ce que l'on appelle scenographie ou perspective. (D.J.)

TRAITS, ce sont dans l'Artillerie les cordages qui servent au charroi et transport des pièces et des munitions ; ils se comptent par paires de traits communs ou bâtards ; ils font partie du harnachement des chevaux. (Q)

TRAIT DE COMPAS, ou TRAIT DE VENT, (Marine) Voyez RUMB.

TRAIT QUARRE, (Marine) on sous-entend voîle à : c'est une voîle qui a la forme d'un rectangle.

TRAIT, s. m. terme de Balancier ; c'est ce qui fait pancher un des bassins de la balance, plus que l'autre. Les bonnes balances ne doivent point avoir de trait, et leurs bassins doivent rester en équilibre. (D.J.)

TRAIT, s. m. terme de Boucherie ; fort cordage avec un nœud coulant au bout, qu'on attache aux cornes d'un bœuf que l'on veut assommer : c'est avec ce trait que l'on passe à-travers d'un anneau de fer scellé à terre, dans le milieu de la tuerie, qu'on le force de baisser la tête pour recevoir le coup de massue entre les deux cornes. Savary. (D.J.)

TRAIT, terme de Bourrelier, c'est la partie du harnais des chevaux de tirage, par laquelle ils sont attachés à la voiture qu'ils tirent. Les traits des chevaux de carrosse sont de cuir, et s'attachent aux paloniers du train ; ceux des chevaux de charrette sont de corde, et attachés aux limons : ce sont les bourreliers qui font les premiers, et fournissent les uns et les autres. Voyez les fig. et les Pl. du Bourrelier.

TRAIT de scie, (Charpentier) c'est le passage que fait la scie en coupant une pièce de bois, soit pour la raccourcir ou pour la refendre : les scieurs de long appellent rencontre, l'endroit où, à deux ou trois pouces près, les deux traits de scie se rencontrent, et où la pièce se sépare. On doit ôter ces rencontres et traits de scie, avec la besaiguè, aux bois apparents des planchers, et aux autres ouvrages propres de charpenterie. (D.J.)

TRAIT de buis, (Jardinage) filet de buis nain, continué et étroit, qui forme communément la broderie d'un parterre, et qui renferme les plates-bandes et les carreaux. On le tond ordinairement deux fois l'année, pour le faire profiter, ou l'empêcher de monter plus vite. (D.J.)

TRAIT, s. m. (Lainage) le trait est cette quantité de laine attachée à chaque peigne, laquelle se trouve suffisamment démêlée et couchée de long, après un nombre de voies, ou d'allées et venues d'un peigne sur l'autre. Il y a toujours deux traits, comme deux peignes. (D.J.)

TRAIT en Peinture est la ligne que décrit la plume, le crayon, ou le pinceau : on dit cependant coup de pinceau, et non trait de pinceau ; à moins qu'on ne dise : j'en ai fait le trait au pinceau ; alors c'est dessiner avec le pinceau ; ou, qu'en parlant d'un objet peint, on ne dise : la chose est exprimée d'un seul trait : on dit le trait d'une perspective ; j'ai mis cette figure au trait d'une figure dessinée à l'académie ; ma figure n'est pas avancée, elle n'est qu'au trait ; la vie est dans ce dessein, quoi qu'il ne soit qu'au trait.

Trait se dit encore d'un dessein d'après un tableau pris sur le tableau même : lorsqu'on veut avoir exactement le trait d'un tableau, on passe avec un pinceau pointu, et de la laque, ou autres couleurs très-liquides, et qui aient peu de corps, sur toutes les lignes ou contours des objets de ce tableau ; après quoi on applique dessus un papier, qu'on fait tenir par quelqu'un vers ses extrémités, pour qu'il ne varie point ; puis on frotte sur ce papier avec un corps poli, tel qu'un morceau de crystal, d'ivoire, une dent de sanglier, etc. au moyen de quoi, ce que le pinceau a tracé s'imprime sur le côté du papier qui touche au tableau. Il faut avoir attention à ne pas laisser sécher ce qui peut rester de couleur sur le tableau, et le frotter sur le champ avec de la mie de pain : on dit, voulant copier ce tableau fidèlement, j'en ai pris un trait. Lorsqu'un tableau est nouvellement peint, et qu'on craint qu'il ne soit pas assez sec pour qu'on en puisse prendre ainsi le trait, on applique dessus une glace, sur laquelle on passe un blanc d'œuf battu, et lorsqu'il est bien sec, on trace sur la glace, avec un crayon de sanguine, tous les contours des objets qui s'aperçoivent facilement au - travers de la glace, puis on applique assez fortement sur cette glace, un papier bien humecté d'eau ; on le relève promptement, crainte qu'il ne s'attache au blanc d'œuf, et tous les traits de crayon s'y trouvant imprimés, on a le trait du tableau : on prend quelquefois de ces traits, seulement par curiosité, et pour avoir des monuments fidèles des belles choses, qu'on regarde comme des études, et quelquefois on en fait usage en les copiant ; alors on pique les contours de près à près, avec une aiguille emmanchée dans un petit morceau de bois rond, de la grosseur d'un tuyau de grosse plume, qu'on appelle fiche, après quoi on l'applique sur la toîle ou autre fond sur lequel on veut faire la copie ; et avec un petit sachet rempli de chaux éteinte, de charbons, ou autre matière pulvérisée qui se distingue de la couleur du fond, on passe sur tous les traits, et la matière pulvérisée qui en sort, passant par les trous d'aiguille, imprime le dessein sur le fond où on l'a appliquée. C'est ce qu'on appelle poncer, et ce trait ainsi piqué, s'appelle alors poncé.

TRAIT, s. m. terme de Tireur d'or, ce qui est tiré et passé par une filière. Il se dit de tous les métaux réduits en fil, comme l'or, l'argent, le cuivre, le fer, etc. (D.J.)

TRAIT, s. m. terme de Voiturier par eau, ce mot se dit de plusieurs bateaux vides, attachés et accouplés ensemble qui remontent les rivières, pour aller charger de nouvelles marchandises aux lieux d'où ils sont partis ; quelques-uns disent train de bateaux, mais improprement. (D.J.)

TRAIT, c'est la corde de crin qui est attachée à la botte du limier, qui sert à le tenir lorsque le veneur Ve aux bois.

Trait, on dit en Fauconnerie, voler comme un trait.

TRAIT, s. m. terme de rubrique, espèce de verset que chantent les choristes après l'épitre en plusieurs fêtes de l'année, et notamment le Samedi-saint. Ce trait est différent des répons en ce qu'il se chante tout seul, et que personne n'y répond. C'est au reste un chant lent et lugubre, qui représente les larmes des fidèles et les soupirs qu'ils poussent en signe de pénitence ; et il est ainsi nommé quia tractim canitur. Du Cange. (D.J.)

TRAIT, en termes de Blason, signifie une ligne qui partage l'écu. Elle prend depuis le haut jusqu'au bas, et sert à faire différents quartiers. Ecu parti d'un, et coupé de deux traits.

TRAIT, s. m. terme de jeu d'échecs, c'est l'avantage qu'on donne à une partie de jouer le premier un pion, et de l'avancer d'une ou de deux cases à sa volonté. (D.J.)