S. f. (Architecture) moulure carrée, plus haute que saillante. Dans l'ordre dorique, la plate-bande est la face qui passe immédiatement sous les triglyphes, et qui est à cet ordre ce que la cymaise est aux autres. Ce terme est dérivé des deux mots plat et bande, comme si l'on disait une bande qui est plate.

Plate-bande arasée, c'est une plate-bande dont les carreaux sont à têtes égales en hauteur, et ne font pas liaison avec les assises de dessus.

Plate-bande bombée et réglée, c'est la fermeture ou linteau d'une porte, ou d'une croisée qui est bombée dans l'embrasure ou dans le tableau, et droite par son profil.

Plate-bande circulaire, plate-bande d'un temple ou d'un porche, de figure ronde. Telle est la plate-bande de l'entablement ionique de l'église de S. André sur le mont Quirinal à Rome, qui subsiste avec beaucoup de portée par l'artifice de son appareil.

Plate-bande de baie, c'est la fermeture carrée qui sert de linteau à une porte ou à une fenêtre, et qui est faite d'une pièce, ou de plusieurs claveaux dont le nombre doit être impair, afin qu'il y en ait un au milieu qui serve de clé. Elle est ordinairement traversée par des barres de fer, quand elles ont une grande portée ; mais il vaut mieux les soulager par des arcs de décharge bâtis au-dessus.

Plate-bande de compartiment, c'est une face entre deux moulures qui bordent des panneaux, en manière de cadres de plusieurs figures, dans les compartiments des lambris et des plafonds. Les guillochis sont formés de plates-bandes simples.

Plate-bande de fer, barre de fer encastrée sous les claveaux d'une plate-bande de pierre, dont elle soulage la portée.

Plate-bande de parquet, c'est un assemblage long et étroit, avec compartiment en losange, qui sert de bordure au parquet d'une pièce d'appartement.

Plate-bande de pavé, nom général qu'on donne à toute dale de pierre, ou tranchée de marbre, qui dans les compartiments de pavé, renferme quelque figure. On nomme aussi plates-bandes de pavé, les compartiments en longueur, qui répondent sous les arcs doubleaux des voutes. Daviler. (D.J.)

Après avoir donné la définition des différents ouvrages qui portent le nom de plates-bandes, nous allons parler de la manière dont on les construit, dans l'article suivant qui appartient à l'article de couper les pierres. Voyez donc PLATE-BANDE, coupe des pierres.

PLATE-BANDE, c'est dans la coupe des pierres, une voute droite et plane, de niveau ou rampante, qui sert de linteau ou de fermeture à une porte, à une fenêtre, ou à toute autre baie, comme d'architrave sur les entre-colonnements. Les pierres qui en sont les parties, s'appellent claveaux, et non pas voussoirs, comme aux autres voutes. La longueur de la plate-bande entre les pieds droits, s'appelle portée ; c'est le genre de voute qui a le plus de poussée, c'est-à-dire qui fait le plus d'effort pour renverser les pieds droits. Cet effort est d'autant plus grand que le point E fig. 22. où se réunissent les joints de lits, est plus éloigné de la plate-bande A B, et il est en même proportion que l'aire du triangle A E B.

Comme on ne peut faire les angles C C B, que font les joints avec la plate-bande, aigus que jusqu'à un certain point, parce qu'il pourrait s'y faire des balèvres, et qu'il est d'ailleurs essentiel de diminuer la poussée autant qu'il est possible, on s'est avisé de faire les joints de lits des claveaux de deux parties ; comme on voit du côté A de la même figure, en laissant un repos horizontal à chaque claveau pour recevoir la saillie de son voisin. Ce qui a assez bien réussi, surtout depuis qu'on a remédié à l'inconvénient de ne pas pouvoir facilement ficher les joints, en faisant une grande breche A, au ressaut qui empêchait l'introduction du mortier, ainsi que l'on peut voir à la fig. 2. qui représente un claveau séparé, et un en perspective.

PLATE-BANDE, dans l'Artillerie, c'est une partie de la pièce de canon, qui a un peu plus d'élévation que le reste de la pièce. On peut la considérer comme une espèce de gros ruban de métal, qui tourne autour de l'épaisseur du métal : cette pièce précéde toujours une moulure.

Il y a ordinairement trois plates-bandes sur une pièce régulière ; la plate-bande et moulure de culasse ; la plate-bande et moulure du premier renfort ; et la plate-bande et moulure du second renfort. Voyez CANON. (Q)

PLATE-BANDE, (Jardinage) est une espèce de planche ou grande longueur de terre labourée et fumée pour y élever des fleurs, des ifs et des arbrisseaux odorants.

Les plates-bandes sont formées par un trait de buis, et elles enclavent ordinairement les parterres ; on les place aussi le long d'un bâtiment ; quand elles ne sont que de gazon, on les appelle des massifs.

Il y a quatre sortes de plates-bandes, les unes continuées autour des parterres, sont, tantôt droites, tantôt circulaires ; d'autres sont coupées en compartiment ; les troisiemes sont plates et toutes de gazon ; les quatriemes sont toutes unies et simplement sablées, ainsi qu'on en voit dans les orangeries.

On voit encore des plates-bandes adossées contre des murs, bornées d'un trait de buis et remplies de grands arbres ; d'autres sont isolées, et leur proportion est de cinq à six pieds de large pour les grandes, et de trois à quatre pour les petites.

Dans les premières, on peut arranger quatre rangs d'oignons de chaque côté en lignes tirées au cordeau et recraisées par d'autres, de quatre à cinq pouces de distance ; dans les petites deux rangs d'oignons de chaque côté suffisent, sans oublier de laisser les places du milieu pour les plantes et racines ; en sorte que les oignons soient avec les oignons, et les plantes avec les plantes ; leur beauté est d'être en dos de carpe, bien sarclées, et que la terre en paraisse bien meuble et bien noire.

On doit toujours les distinguer et séparer des autres pièces, par des sentiers ou des allées.

Dans les potagers, les plates-bandes sont souvent formées par des herbes potageres ; telles que le thim, la lavande, l'oseille, le persil, le cerfeuil, etc.

On peut encore dans les parterres les entourer de mignardises, de staticées et de maroutes ; on en voit qui sont bordées de tringles de bois peintes en verd ; d'autres de pierres plates, et d'autres de brique pour y élever des fleurs ; ces bordures, à ce qu'on croit, empêchent la trainasse des taupes, et conviennent mieux aux plates-bandes que le buis, qui ne laisse pas de manger un peu de la terre et d'y attirer du chiendent.

PLATE-BANDE, (Serrurerie) barre de fer plat, étiré de longueur et largeur convenable à une moulure, sur les deux bords. Elle se pose sur les barres d'appui des balcons, rampes d'escalier, etc. Pour étirer les plates-bandes à moulures, on fait une étampe de la figure qu'on veut donner à la plate-bande. On arrête cette étampe sur l'enclume avec des brides, puis on prend une barre de fer carrée ; on la chauffe ; on la place sur l'étampe, la posant sur l'angle, et un ou plusieurs compagnons frappent et étendent la barre dans l'étampe, de manière toutefois qu'elle ne sorte pas des bords de l'étampe. On continue ce travail jusqu'à ce que toute la barre soit étampée et finie.