sub. f. en Architecture, est un lieu vouté dans l'étage souterrain, qui sert à mettre du vin, du bois, et autres choses pour la provision d'une maison, d'un hôtel, etc. du latin cavea. Vitruve appelle hypogæa, tous les lieux voutés sous terre.

CAVE, dans une église, est un lieu souterrain, vouté et destiné à la sépulture. (P)

CAVES. On a cru longtemps que les caves et les autres lieux souterrains étaient plus froids en été qu'en hiver, parce qu'en effet en hiver l'air y parait beaucoup plus chaud que l'air extérieur, et qu'en été il y parait plus froid. De grands physiciens avaient même trouvé des raisons assez plausibles de ce phénomène ; car rien n'est plus facîle que de rendre raison de tout avec des explications vagues. Mais de plus grands physiciens ont trouvé depuis que le fait n'était pas vrai. Le moyen de s'en assurer est de suspendre un thermomètre dans une cave pendant toute une année, on trouvera que la cave est plus chaude en été qu'en hiver, mais qu'il n'y a pas une grande différence entre le plus grand chaud et le plus grand froid. Il s'ensuit de-là que quoique les caves nous semblent être plus froides en été, elles ne le sont pourtant pas, et que cette apparence est trompeuse. Voici la raison qu'en donne M. Musschenbroeck. En été notre corps se trouvant exposé au grand air devient fort chaud, le sang acquiert une chaleur de 92 ou 94 degrés ; la chaleur du grand air est aussi alors de 70 à 80 degrés, au lieu que l'air qui se trouve dans ce temps-là renfermé dans les caves n'a qu'une chaleur de 45 à 50 degrés, de sorte qu'il est beaucoup plus froid que notre corps et que l'air extérieur : ainsi, dès qu'on entre dans une cave lorsqu'on a fort chaud, on y rencontre un air beaucoup plus froid que l'air extérieur, ce qui fait que la cave nous parait alors froide. En hiver au contraire lorsqu'il gele, le froid de l'air extérieur est depuis 30 jusqu'à 32 degrés, au lieu que la chaleur de l'air de la cave se trouve encore de 45 degrés ; ainsi nous trouvant d'abord exposés à l'air froid extérieur, qui fait impression sur notre corps et qui le refroidit en effet, nous n'entrons pas plutôt dans une cave, que nous y sentons un air beaucoup plus chaud, qui ne manque pas de réchauffer aussi notre corps ; ce qui est cause que l'air de la cave nous parait alors chaud. Cependant nous ne pouvons pas savoir, ni juger par la seule impression que l'air fait sur nous, s'il est effectivement alors plus chaud qu'en été ; ce n'est qu'à l'aide du thermomètre, que nous pouvons être assurés si l'air est plus chaud en été qu'en hiver. Mussch. Ess. de Physique. (O)

CAVE, adj. (Lune) Chronol. On appelle lune cave un mois lunaire de 29 jours. Voyez MOIS et LUNE. (O)

CAVE, en Anatomie, est le nom de deux grosses veines qui se déchargent dans l'oreillette droite du cœur ; on dit ordinairement la veine-cave en général : alors on considère la réunion de ces deux veines comme une seule veine. Voyez COEUR et OREILLETTE.

La veine-cave se divise en ascendante et descendante : l'ascendante est celle qui vient des parties inférieures ; elle est ainsi appelée, parce que le sang qui vient au cœur par cette veine, monte : la descendante est celle qui vient des parties supérieures ; elle est ainsi appelée, parce que le sang qu'elle apporte de la tête et autres parties supérieures, descend. Voyez SANG et CIRCULATION.

Il y a des auteurs qui donnent le nom de veine-cave supérieure à la descendante, et de veine-cave inférieure à l'ascendante.

La veine-cave supérieure est formée par la réunion des deux veines souclavières, environ vis-à-vis et derrière le cartilage de la première vraie côte du côté droit. Elle se porte ensuite obliquement vers la gauche, et entre dans le péricarde où elle est placée au côté droit de l'aorte, et occupe la longueur de deux doigts environ ; après quoi, elle entre dans l'oreillette droite. Voyez SOUCLAVIERE, PERICARDE, etc.

La veine-cave inférieure, est cette grosse veine qui parait formée de la réunion des deux veines iliaques ; elle monte de la partie supérieure de l'os sacrum sur les vertèbres des lombes ; elle s'incline un peu à droite, vient passer derrière le foie par sa grande échancrure ; elle perce le diaphragme, entre dans le péricarde, et après un trajet d'environ trois à quatre lignes, elle entre dans l'oreillette droite du cœur. Voyez ILIAQUE, DIAPHRAGME, OREILLETTE, etc.

Elle reçoit dans tout ce trajet les veines sacrées, les veines lombaires, les veines spermatiques, les veines rénales, les veines adipeuses, les veines hépatiques, les veines diaphragmatiques inférieures, ou veines phréniques. Voyez SPERMATIQUE, ADIPEUX, HEPATIQUE, etc. (L)

CAVE, (parmi les Confiseurs) est une pièce portative en manière de caisse, faite de fer blanc, avec quatre ou six pots de même métal, tenant chacun une pinte, et qui s'emboitent toujours dans la caisse ; ils sont retenus par un petit rebord qui est au fond. On s'en sert pour glacer toutes sortes d'eaux et de crêmes. Voyez GLACE, et la Pl. du Confiseur. La fig. 4. représente le corps de la cave qui contient les pots ; 3. est le couvercle général ; 2. est le couvercle d'un des pots qui sont dans la cave. On entoure les pots de glace pêle-mêle avec du sel ammoniac, au défaut de sel ordinaire : on couvre aussi de ce mélange les couvercles des pots et le couvercle de la cave ; ce qui produit un froid si grand, que les liqueurs contenues dans les pots sont glacées en peu de temps.

On donne le même nom de cave, à un coffret au-dedans duquel on a pratiqué, soit en marqueterie, soit en carton et velours, ou autrement, des loges où sont placés des flacons pleins de différentes eaux odoriférantes.

CAVE, (Géographie) une des îles Orcades, au nord de l'Ecosse.