sub. f. en Architecture, est un siège élevé, avec devanture et dossier ou lambris, orné d'architecture et de sculpture, de figure ronde, carrée ou à pans, de pierre, de marbre, de bois ou de fer, couvert d'un dais, et soutenu d'un cul-de-lampe ou d'un pied, en ornements ; où l'on monte par une rampe qui prend la forme du pilier auquel la chaire est adossée : telles sont celles de Saint Nicolas-des-Champs et de Saint Etienne-du-Mont, les plus estimées de Paris. (P)

* C'est dans cette espèce de tribune que montent les prédicateurs dans nos églises, pour annoncer au peuple les vérités de la religion. C'est ce qui a fait prendre le terme chaire, comme le terme théâtre, métaphoriquement ; l'un pour l'éloquence sacrée et qui s'occupe des matières de la religion, l'autre pour la poésie dramatique. Ainsi l'on dit d'un auteur : il a du talent pour le théâtre ; et d'un autre, il a du talent pour la chaire.

Les chaires des Catholiques sont ordinairement placées dans les nefs des églises. Les Italiens les ont oblongues, et les Prédicateurs y ont plus de commodité pour se livrer à toute l'ardeur de leur zèle. Les Protestants ont aussi des chaires, mais moins ornées et plus étroites que les nôtres. Les rabbins dans leurs synagogues n'ont pour chaire qu'un banc plus éminent que les autres, et devant ce banc une espèce de bureau sur lequel ils placent les livres saints qu'ils expliquent, et des lumières, quand le temps le demande. La chaire de Moyse se prend aussi métaphoriquement pour la fonction d'enseigner et pour l'autorité des docteurs de la loi ; écoutez ceux qui s'asseyent sur la chaire de Moyse, mais ne les imitez pas. C'est selon la même métaphore qu'on dit, la chaire de pestilence ; comme si les impies avaient leurs tribunes d'où ils annonçassent leurs erreurs, ainsi que les prêtres du vrai Dieu ont les leurs, d'où ils annoncent la vérité. Il y avait encore chez les Juifs des chaires d'honneur, que les Pharisiens affectaient d'occuper dans les synagogues, et nous avons aussi des places d'honneur dans nos temples.

CHAIRE, se dit non-seulement du lieu d'où les professeurs ou régens dans les universités donnent leurs leçons et enseignent les sciences à leurs disciples, mais il s'attribue encore à leur état ou profession : ainsi nous disons que feu monseigneur le duc d'Orléans a fondé en Sorbonne une chaire de professeur en langue hébraïque, pour expliquer le texte hébreu de l'Ecriture-sainte. On dit également disputer une chaire en Droit, parce qu'elles se donnent au concours ; et obtenir une chaire en Sorbonne ou à Navarre, pour être admis à faire la fonction de professeur en Théologie. Voyez PROFESSEUR, UNIVERSITE. (G)

CHAIRE DE SAINT PIERRE, nom d'une fête qu'on célèbre dans l'Eglise catholique tous les ans le 18 de Janvier : c'est en mémoire de la translation que fit le prince des apôtres de son siège patriarchal d'Antioche, où il fut environ sept ans, dans la ville de Rome, qui était la capitale de l'empire romain, et qui l'est devenue ensuite de tout le monde chrétien. Cette chaire, ou le siège patriarchal de Rome, a toujours été regardé comme le centre de l'unité catholique ; et c'est en ce sens que dès le second siècle de l'Eglise saint Irenée a dit que toutes les églises particulières devaient pour la foi se rapporter à l'Eglise de Rome : Ad hanc Ecclésiastesiam, tanquam principaliorem potestatem, necesse est omnes convenire ecclesias. Sanctus Irenaeus adversus haereses, lib.... (a)