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Catégorie parente: Beaux-arts
Catégorie : Architecture
S. f. terme d'Architecture, du latin columna, qui a été fait, selon Vitruve, de columen, soutien ; l'on entend sous ce nom une espèce de cylindre, qui diffère du pilier en ce que la colonne diminue à son extrémité supérieure en forme de cone tronqué, et que le pilier est élevé parallèlement.

Sous le nom de colonne l'on comprend les trois parties qui la composent : savoir sa base, son fust, et son chapiteau. Nous nous appliquerons ici particulièrement à son fust, après avoir dit en général qu'il est cinq espèces de colonnes, savoir la toscane, la dorique, l'ionique, la corinthienne, et la composite, sans en compter une infinité d'autres qui tirent leurs noms de la diversité de leur matière, de leur construction, de leur forme, de leur disposition, de leur usage, etc. Voyez CHAPITEAU, voyez aussi BASE, renvoyé dans l'errata à la tête du III. volume.

Le fust des colonnes diffère par leur diamètre ; la colonne toscane en ayant sept de hauteur, la dorique huit, l'ionique neuf, la corinthienne et la composite dix. Voyez ORDRE. Les anciens et les modernes s'y sont pris différemment pour la diminution du fust des colonnes : les premiers les ont fait diminuer depuis la base jusqu'au sommet ; ensuite ils les ont seulement conservées parallèles dans leur tiers inférieur, ne les diminuant que dans les deux tiers supérieurs : la plus grande partie des modernes, tels que Philibert, Delorme, Mansart, et Perraut, les ont diminuées haut et bas, c'est-à-dire ont porté leur véritable diamètre à l'extrémité supérieure du tiers inférieur, et les ont diminuées vers les deux extrémités. Cette dernière manière, quoique assez généralement approuvée par nos Architectes français, n'est cependant pas toujours bonne à imiter ; car il résulte de cette manière que le faible porte le fort, ce qui est contre toute règle de vraisemblance et de solidité ; ce qui devrait faire préférer les colonnes parallèles dans leur tiers inférieur, et les diminuer seulement depuis ce tiers jusqu'à leur sommet. Les Architectes ont aussi différé sur la quantité de diminution qu'ils devaient donner au diamètre supérieur des colonnes ; Vitruve a prétendu que plus les colonnes avaient d'élévation, et moins elles devaient avoir de diminution ; parce qu'étant plus éloignées de l'oeil du spectateur, alors par l'effet de l'optique, elles diminuaient d'elles-mêmes. Ce précepte sans-doute est judicieux ; mais il n'en faut pas moins prévoir si ces colonnes sont ou colossales, ou isolées, ou flanquées, ou adossées, ou accouplées ; car, selon ces différentes situations, il convient d'augmenter ou de diminuer le fust supérieur des colonnes ; ce qui exige une expérience fort au-dessus, à cet égard, de la théorie : pour cette raison nous dirons en général, que les Architectes qui ont écrit depuis Vitruve sont assez d'accord, que les colonnes au sommet de leur diamètre supérieur, aient un sixième de moins qu'à leur diamètre inférieur, et cela indistinctement pour les cinq ordres de colonnes dont nous venons de parler ; quoique Vignole, par une contradiction qui n'est pas concevable, ait établi une moindre diminution à la colonne toscane qu'aux autres, qui ont néanmoins un caractère plus leger et plus élégant.

Il faut observer que la diminution des colonnes ne se détermine pas par deux lignes droites, mais par des courbes nommées conchoïdes (voyez CONCHOÏDES) qui donnent beaucoup de grâce à leur fust en empêchant de former des jarrets qui deviendraient inévitables, si leur diminution était déterminée par des lignes droites : on use de ce même moyen pour les colonnes renflées, c'est-à-dire pour celles qui sont diminuées haut et bas, et dont nous avons déjà parlé.

Les fusts des colonnes sont susceptibles de diverses richesses, selon qu'ils appartiennent aux différents ordres. Nous allons en parler en particulier.

Le fust toscan est le plus ordinairement tenu lice, comme ceux du Palais-Royal, de l'orangerie de Versailles, etc. cependant on revêt quelquefois son fust de bossages continus, comme ceux du Luxembourg, ou alternatifs, comme ceux du château neuf de Saint-Germain-en-Laye : ces bossages sont quelquefois vermiculés ou ornés de congelation, tels qu'il s'en remarque de cette dernière espèce à la grotte du jardin du Luxembourg. L'on voit à Paris au guichet du Louvre du côté de la rivière, un ordre toscan revêtu de bossages enrichis de fort beaux ornements ; mais dont le travail délicat et recherché n'a aucune analogie avec la rusticité de l'ordre.

Le fust dorique se tient encore assez ordinairement lice : quelquefois l'on le revêt de bossages alternatifs, comme au Luxembourg ; mais plus communément on l'orne de cannelures (voyez CANNELURES) séparées par des listeaux, comme il s'en voit au portail S. Gervais, dont le tiers inférieur est tenu lice pour plus de simplicité. Vignole a proposé des cannelures à l'ordre dorique sans listeau ; mais ces cannelures sont non-seulement trop fragiles, mais aussi elles sont peu propres à exprimer la virilité, qui est le véritable caractère de l'ordre dorique, ainsi que nous l'avons observé ailleurs.

Le fust ionique est presque toujours orné de cannelures ; mais comme son diamètre est plus élégant que le dorique, au lieu du vingt on en distribue vingt-quatre autour de sa circonférence, et l'on ajoute aux listeaux qui les séparent, des filets ou d'autres moulures pour les enrichir, ainsi qu'on l'a observé aux colonnes ioniques des galeries du château des Tuileries, du côté des jardins, à celle des colonnes du vestibule du château de Maisons, etc. Ces cannelures règnent ordinairement dans toute la hauteur du fust des colonnes ; mais dans leur tiers inférieur l'on ajoute des roseaux ou rudentures (voyez RUDENTURES), qui par leurs formes convexes altèrent moins la solidité inférieure de la colonne : de ces roseaux sortent le plus souvent des graines, des feuilles, et des fleurons, qui forment un agréable effet ; ainsi qu'on l'a pratiqué aux colonnes des Tuileries, dont les tiges de quelques-unes sont fuselées d'une manière inimitable. Au reste on doit observer que ce genre de richesse devrait être réservé pour l'ordre corinthien, malgré l'exemple célèbre que nous citons ; et malgré celle du vestibule du château de Maisons, qui étant d'ordre dorique, en sont encore moins susceptibles, quoique renfermées dans l'intérieur du bâtiment.

L'on voit des colonnes ioniques au palais des Tuileries, où au lieu de cannelures, on a introduit des bossages à bandelettes, enrichis de membres d'architecture et d'ornements assez précieux : mais il n'est pas moins vrai que cette sorte d'enrichissement est peu convenable à cet ordre, par la raison que les hommes intelligens, accoutumés au genre de beauté qui se remarque en général dans le rapport de la hauteur d'une colonne avec son diamètre, croient qu'il est détruit, lorsque par des bossages horizontaux (voyez BOSSAGE) l'oeil ne peut sans obstacle parcourir son fust sans distraction.

Les fusts corinthien et composite sont susceptibles des mêmes ornements dont nous venons de parler, c'est-à-dire de cannelures que l'on orne plus ou moins de listeaux, de rudentures, etc. Mais nous remarquerons qu'aujourd'hui où il semble qu'on porte en général toute son attention à la décoration intérieure des bâtiments, l'on fait peu d'usage des cannelures dans les dehors, même jusque dans nos édifices sacrés : exemple, les portails de saint Roch, des Petits-Peres, de l'Oratoire, etc. où le fust des colonnes qui y sont employées est sans cannelures, et où l'on a supprimé presque tous les ornements des entablements.

Quelquefois l'on fait le fust des colonnes en spirale, qui pour cette raison sont nommées torses (voyez TORSE) ; telles que celles qui se voient au maître autel de S. Pierre à Rome, celles de l'abbaye S. Germain-des-Prés, des Invalides, et du Val-de-Grace à Paris : ces colonnes sont ornées de feuillages, de rinseaux, de pampres, et autres ornements arbitraires, allégoriques, ou symboliques.

En général, lorsqu'une colonne surpasse deux ou trois pieds de diamètre, on la nomme colossale ; telles que celle de Trajan à Rome, d'ordre toscan, qui en a huit, et qui est ornée de bas-reliefs qui représentent les principales actions de cet empereur dans la guerre qu'il eut contre les Daces : ces bas-reliefs ont été expliqués par plusieurs savants, et Louis XIV. les a fait mouler en plâtre pour en avoir des modèles ; preuve incontestable de la beauté de cet ouvrage célèbre. Il se voit encore à Rome une colonne colossale, nommée celle d'Antonin, ainsi qu'à Paris celle nommée de Médicis, dans l'emplacement de l'ancien hôtel de Saissons, qui servait d'observatoire à la reine de ce nom, après l'avoir fait élever près de son palais, dont cette colonne est la seule chose qui ait été conservée. Ces trois colonnes colossales dont nous venons de parler, ne sont couronnées d'aucun entablement, mais seulement élevées sur des piés-d'estaux, leur extrémité supérieure étant couronnée de figure colossale ; à l'exception de celle de l'hôtel de Saissons, où l'on voit les armatures de fer, propres à porter les instruments astronomiques dont cette reine faisait usage. (P)

COLONNE, (Histoire ancienne) Dans la première antiquité les colonnes ont servi de monuments historiques. Josephe, liv. I. des antiq. jud. ch. IIIe rapporte que les enfants de Seth érigèrent deux colonnes, l'une de pierre et l'autre de brique, sur lesquelles ils gravèrent les connaissances qu'ils avaient acquises dans l'Astrologie ; et il ajoute que de son temps on voyait encore celle de pierre dans la Syrie. Les Hébreux se servaient de colonnes pour borner leurs héritages, et les Perses et les Grecs pour marquer les limites des provinces. On écrivait sur les colonnes les lais, les coutumes, les traités de paix, et les alliances. Les Grecs en posaient ordinairement sur les tombeaux, avec des inscriptions ou des figures relatives aux morts qu'ils renfermaient ; et les Latins imitèrent cet usage. Ils en érigeaient encore aux vainqueurs, aux empereurs, ornées de bas-reliefs et de sculptures qui représentaient leurs exploits. Telle est la colonne trajane, monument élevé à la gloire de Trajan. On en mettait encore sur les grands chemins de mille en mille pas, qu'on nommait par cette raison colonnes milliaires. Les Romains désignaient ces milles par ces deux lettres, M. P. avec un chiffre qui marquait le nombre des milles ; par exemple, M. P. XXII. millia passuum viginti duo. Et les Gaulois qui comptaient par lieues, exprimaient les distances par la lettre L. avec le nombre des lieues : ainsi dans les colonnes milliaires découvertes en France, L. VII. signifie leugae ou leucae septem, sept lieues. (G)

* COLONNE ANTONINE : elle fut élevée à l'honneur de M. Aurele Antonin. Elle est creuse : on a pratiqué en-dedans un escalier de 206 marches. Elle a 175 pieds de hauteur, mesure ancienne, ou 160 mesure romaine d'aujourd'hui : cinquante-six petites fenêtres l'éclairaient. Le temps et le feu l'avaient beaucoup endommagée. On la répara sous Sixte V. Ce pontife fit placer au haut une statue de S. Paul fondue en bronze et dorée, ornement assez barbare : car qu'y a-t-il de plus mauvais gout, pour ne rien dire de pis, que la statue d'un apôtre du Christianisme au haut d'un monument chargé des actions militaires d'une empereur payen ? On y voit la légion fulminante ; un orage épouvantable conserve l'armée romaine prête à périr de soif, et met en fuite l'ennemi. Elle est placée en-deçà et à droite della strada del Corso. On y entre par une porte pratiquée à son piédestal : une plate-forme carrée portant une grille de fer lui sert de chapiteau. On lit sur les faces de la plate-forme, sur la première, Sixtus V. sur la seconde, S. Paulo ; sur la troisième, apost. sur la quatrième, pont. A. IIII. Sur l'une des faces du piédestal on a placé l'inscription suivante : Sixtus V. pont. max. columnam hanc ab omni impietate expurgatam, S. Paulo apostolo aerea ejus statua inaurata à summo vertice posit. D. D. an. M. D. LXXXIX. pont. IV. Sur la seconde face : Columnam hanc cochlidem, imp. Antonino dicatam, misere laceravit, ruinosamque primae formae restituit, an. M. D. LXXXIX. pont. IV. Sur la troisième : M. Aurelius imp. Armenis, Parthis, Germanisque bello maximo devictis, triumphalem hanc columnam rebus gestis insignem, imp. Antonino pio patri dicavit. Et sur la quatrième : Triumphalis et sacra nunc sum Christi verè Pium discipulumque ferents, qui per crucis praedicationem de Romanis Barbarisque triumphavit. C'est une erreur que d'avoir attribué cette colonne à Antonin le Pieux ; celle-ci a été trouvée dans la suite sous des maisons, d'où Clement XI. la fit tirer. Elle est de marbre tacheté de rouge, et semblable à celui qui vient de Sienne en Egypte : elle a cinquante-cinq pieds de hauteur. On lit sur un de ses côtés : Divo Antonino Augusto Pio, Antoninus Augustus, et verus Augustus, filii. On voit ailleurs l'apothéose d'Antonin et une pompe funèbre conduite par des gens à pied, à cheval, en chars ; ce furent ses fils qui firent sculpter ces bas-reliefs après la mort de leur père.

COLONNE BELLIQUE, columna bellica, petite colonne placée devant le temple de Bellone à Rome derrière le cirque Flaminien, où est maintenant le couvent di Tor de specchi. Quand on déclarait la guerre à des peuples, le consul lançait de dessus ou contre cette colonne un dard vers la contrée qu'ils habitaient.

Hinc solent hasta belli praenuntia mitti ;

In regem et gentes, cum placet arma capi. Ov.

COLONNE DE CESAR, columna Caesaris : elle était de marbre de Numidie ; elle avait vingt pieds de hauteur : on l'avait élevée in foro Romano, à l'honneur de Jules César. On y lisait l'inscription parenti patriae. Le peuple l'avait en telle vénération qu'il y faisait des sacrifices, qu'il y terminait ses différends, et qu'il y jurait par César. Dolabella la fit abattre, et Cicéron l'en loue. Il y en a qui prétendent que ce ne fut dans les commencements qu'un autel, que le peuple et le faux Marius avaient fait construire, qu'Antoine éleva la colonne sur cet autel, et que l'inscription était parenti optime merito.

COLONNE DE FEU et COLONNE DE FUMEE, c'est la même qui obscure pendant le jour, lumineuse pendant la nuit, servit de signe au peuple juif pendant sa marche au sortir d'Egypte, et pendant les quarante ans de son séjour dans le désert.

COLONNES DU TABERNACLE, columnae atrii, piliers sur lesquels les rideaux furent tendus autour du tabernacle : les uns disent qu'ils étaient de bronze ; d'autres, de bois : il y en avait vingt du côté du nord, vingt du côté du midi, dix à l'occident, dix à l'orient, ce qui fait soixante ; à moins qu'en comptant les piliers des angles pour deux, cela ne réduise le nombre à cinquante-six. Ces piliers avaient des appuis d'airain.

* COLONNE D'HERCULE. On dit qu'Hercule arrivé à Gades, aujourd'hui Cadix en Espagne, se crut aux extrémités de la terre ; qu'il sépara deux montagnes qui se touchaient, Calpé et Abyla, l'une en Afrique et l'autre en Europe ; qu'il fit communiquer l'Océan et la Méditerranée ; et qu'il éleva sur ces montagnes deux colonnes, avec cette inscription : Non ultra. Quoi qu'il en sait, on nomma cet endroit portae Gaditanae, portes de Gadira. Charles V. successeur de Ferdinand et d'Isabelle, sous qui la découverte de l'Amérique s'était faite, changea l'inscription, et substitua plus ultra au non ultra d'Hercule.

COLONNE LACTAIRE, columna lactaria : elle était dans la onzième région de Rome ; toutes les mères y portaient leurs enfants par superstition ; quelques-unes les y laissaient exposés par indigence ou par inhumanité : on appelle maintenant le lieu de cette colonne la Piazza Montanara.

COLONNES LEGALES, (Histoire ancienne) étaient chez les Lacédémoniens des colonnes élevées dans les places publiques, où étaient gravées sur des tables d'airain les lois fondamentales de l'état.

COLONNE MAENIENNE, columna Maenia ; elle était dans la huitième région ; elle fut élevée, selon quelques-uns, à l'honneur du consul Maenius, après une victoire remportée sur les Antiates ; selon d'autres, par un certain Maenius qui s'était réservé ce droit en vendant sa maison aux censeurs Caton et Flaccon, afin de voir de-là le combat des gladiateurs ; comme la forme en était particulière, on donna dans la suite aux édifices semblables le nom de Maeniana, dont on a fait le nom mignani. Il est fait mention de deux colonnes maeniennes ; c'est au pied d'une de ces colonnes que les triumvirs surnommés capitales, jugeaient les voleurs et autres bandits.

COLONNES ROSTREES, columnae rostratae ; c'était là qu'on attachait les éperons des vaisseaux pris sur l'ennemi. La première fut élevée à l'occasion de la victoire sur mer de C. Duillius sur les Carthaginois. Elle était dans le marché romain ; on la trouva en 1260 près de l'arc Septimien. Le cardinal Alexandre Farnese la fit porter au capitole ; elle est de marbre blanc. Auguste en avait fait construire au même lieu quatre autres semblables des éperons des navires qui furent pris sur Cléopatre.

COLONNE TRAJANE, (Histoire anc. Arch.) monument à l'honneur de Trajan, mort l'an 117 de J. C. à l'âge de 64 ans, dans une ville de Cilicie alors nommée Selinunte, depuis la ville de Trajan, Trajanopolis, et que les Turcs appellent à-présent Islenos.

Un des plus superbes restes de la magnificence romaine est la colonne Trajane ; qui a plus immortalisé l'empereur Trajan, que toutes les plumes des historiens n'auraient pu faire.

Elle avait 128 pieds de haut, et l'on y montait par un escalier de 185 degrés, éclairé de 45 fenêtres : on y voyait tout-autour en bas-reliefs tous les exploits de Trajan, dont après sa mort les cendres furent placées au haut de cette colonne dans une urne d'or.

Un prince qui le premier avait ajouté de son ordre cette expresse condition aux vœux publics qu'on ferait pour sa personne, " que ce ne serait qu'autant qu'il veillerait à la conservation de la patrie ; et que s'il faisait rien qui y fût contraire, les dieux détournassent de dessus lui leurs regards et leur protection " : Ut Trajanum dii sospitem incolumenque praestarent, si bene rempublicam ex utilitate omnium rexerit ; sin contra, ut ab illius custodia oculos dimovèrent : un prince qui pensait que le souverain bonheur était de pouvoir faire tout le bien qu'on veut, et le comble de la grandeur, de pouvoir faire tout le bien qu'on peut : un prince enfin qui, comme le remarque Pline le jeune son ami, n'avait point de plus grand modèle à se proposer que lui-même ; un tel prince méritait sans-doute les plus sublimes efforts de l'Architecture, pour célébrer sa gloire et ses vertus.

Aussi le sénat et le peuple romain lui érigèrent avec zèle ce mausolée, si l'on peut parler ainsi, en reconnaissance de ses rares qualités, et des grands services qu'il avait rendus à la république.

De plus, dit M. Rollin, dont je ne puis m'empêcher de transcrire ici les réflexions, " le sénat et le peuple réunis voulant que la mémoire de Trajan fût présente à tous les siècles, et qu'elle durât autant que l'empire, ils ordonnèrent que ses actions seraient gravées sur le marbre du plus riche style qui ait jamais été employé ".

L'Architecture fut l'historiographe de cet ingénieux genre d'Histoire ; et parce qu'elle devait préconiser un romain, elle ne se servit pas des ordres grecs, quoiqu'ils fussent incomparablement plus parfaits et plus en usage dans l'Italie même, que les deux autres originaires du pays, de peur que la gloire de ce monument admirable ne se trouvât en quelque façon partagée, et pour faire voir aussi qu'il n'y a rien de si simple que l'art ne sache perfectionner. Elle choisit donc la colonne de l'ordre toscan, qui jusqu'alors n'avait eu place que dans les choses grossières et rustiques ; et de cette masse informe elle en fit naître le plus riche et le plus noble chef-d'œuvre du monde, que le temps a épargné et conservé tout entier jusqu'à présent, au milieu d'une infinité de ruines dont Rome est remplie.

C'est en effet, ajoute M. Rollin, une espèce de merveille, de voir que le colisée, le théâtre de Marcellus, ces grands cirques, les thermes de Dioclétien, de Caracalla, et d'Antonin, ce superbe mole de la sépulture d'Adrien, le septizone de Sévère, le mausolée d'Auguste, et tant d'autres édifices qui semblaient être bâtis pour l'éternité, soient maintenant si caducs et si délabrés, qu'à peine peut-on remarquer leur ancienne forme, pendant que la colonne Trajane, dont la structure paraissait beaucoup moins durable, subsiste encore en son entier.

Tout le monde sait que le pape Sixte V. a relevé cette colonne sous son pontificat, et a fait mettre au-dessus la statue de S. Pierre : on en trouve par-tout des estampes. Voyez celles qui ont été gravées à Rome, et copiées dans nos beaux ouvrages des antiquités romaines. Article de M(D.J.)

Observations sur la force des colonnes. Comme on ne bâtit pas seulement avec le bois, mais aussi avec la pierre et le marbre, il serait à souhaiter pour le bien de l'Architecture, que nous eussions des expériences bien faites sur la force des colonnes de pierre.

M. Van Musschenbroeck a déjà là-dessus fait quelques expériences, qu'il rapporte dans ses Ess. de phys. Il a pris une colonne carrée faite de terre glaise, et aussi dure que la brique rouge durcie par le feu : cette colonne qui avait onze pouces et demi de long, et dont chaque côté était de 5/12 d'un pouce, fut rompue par 195 livres : une pierre de brême longue de douze pouces 10/12, et dont chaque côté était de 5/12 d'un pouce, fut rompue par 150 livres : un marbre blanc un peu veiné, long de treize pouces 1/4, épais d'un côté de 4/12 d'un pouce, et qui avait de l'autre côté l'épaisseur de 5/12 d'un pouce, fut rompu par 250 liv.

Si l'on prend un pilier de pierre fait de demi-pierres posées les unes sur les autres, ayant l'épaisseur de trois pouces, la largeur de sept pouces, et la hauteur de dix pieds ; on demande quelle charge pourra supporter ce pilier de pierre, en supposant qu'il soit bâti de briques rouges durcies par le feu.

Si ce pilier était de la même épaisseur que celle qu'avait la colonne dans l'expérience précédente, et qu'il fût de la hauteur de dix pieds, il ne pourrait supporter deux livres, parce que les forces sont en raison inverse des carrés des hauteurs : mais si l'on compte qu'une pierre est de la longueur de 7 pouces, c'est-à-dire dix-sept fois plus large que n'est la colonne dans l'expérience ; alors ce même pilier de mur qui a l'épaisseur de 5/12 de pouce, et la largeur de sept pouces, pourra supporter trente livres. Mais la pierre est de l'épaisseur de trois pouces, qui est le côté courbé par le poids dont il est chargé ; ce côté est donc à celui de la colonne rompue comme 36 à 5, dont les carrés sont comme 1296 à 25 : c'est pourquoi le pilier de mur qui est de la hauteur de dix pieds, ne pourra être chargé que de 1555 livres, mais s'il était de l'épaisseur d'une pierre entière, il pourrait supporter un fardeau quatre fois plus pesant.

Par conséquent un mur qui sera de l'épaisseur d'une demi-pierre, et qui aura dix pieds de haut, pourra être chargé de 1555 livres, autant de fois qu'il sera de la longueur des pierres entières ou de sept pouces. Il est certain que s'il était fait de pierres plus dures, il pourrait supporter une charge encore plus pesante avant que d'être renversé. Si l'on compare la force d'un pilier de pierre avec celle d'un pilier de bois de chêne, qui soit aussi de la hauteur de dix pieds, et dont les côtés aient trois pouces et sept pouces, on trouvera que le bois de chêne pourra supporter presque davantage, et même presque 2800 livres.

Comme on élève dans les églises plusieurs colonnes qui soutiennent tout le bâtiment, si l'on prenait une colonne de marbre blanc de la hauteur de quarante pieds, et dont le diamètre serait de 4 pieds, elle pourrait supporter à peu-près le poids de 105, 011, 085 livres. Ainsi l'on est en état de calculer quel poids étaient capables de soutenir les 127 colonnes du temple de la Diane d'Ephese, qui étaient toutes d'une pièce de soixante pieds de hauteur.

Comme on bâtit souvent des maisons à deux portes qui donnent sur le coin des rues, de sorte que tout le poids de la façade repose sur le poteau de ce coin, il n'est pas indifférent de savoir l'épaisseur qu'il convient de donner à ce poteau ; mais il serait encore bon de calculer les avantages ou les désavantages qu'il y aurait à le former en colonnes de pierre par préférence, parce que ce poteau doit supporter sans aucun danger le poids de la façade qui repose sur lui. Voyez RESISTANCE DES SOLIDES. Cet article est de M(D.J.)

COLONNE, en terme militaire, est un corps de troupes rangé sur beaucoup de hauteur et peu de front, qui marche d'un même mouvement, en laissant assez d'intervalle entre les rangs et les files pour éviter la confusion.

Une armée marche sur une, deux, trois, ou un plus grand nombre de colonnes, suivant la nature du terrain, et le but que le général se propose.

Il ne convient point à une armée de marcher en bataille, hors le moment d'un combat, quand même, ce qui est fort rare, le terrain le permettrait ; souvent même la marche ne se fait point en-avant de l'armée : il est donc nécessaire de rompre l'armée pour faire passer les troupes les unes après les autres. Comme il y en a un grand nombre, ce ne serait pas assez si on ne la rompait que pour faire passer toutes les troupes dans un même endroit ; il faut, pour la facilité de la marche, diviser l'armée en plusieurs portions ou parties, qui prennent des chemins différents pour aller se rassembler au lieu où l'on a résolu de le faire : l'exécution de cette manœuvre s'appelle mettre l'armée en colonnes.

La méthode de bien distribuer une armée sur un nombre de colonnes convenable, tant par rapport à l'armée considérée en elle-même, que par rapport au pays qu'elle a à traverser, est un objet des plus considérables et des plus importants, qui mérite toute l'attention des plus habiles généraux. Ceux qui voudront voir ce que l'on a de meilleur sur ce sujet, pourront consulter l'art de la guerre par règles et par principes de feu M. le maréchal de Puysegur, imprimé chez Jombert à Paris en 1748.

La colonne est encore un corps d'infanterie serré et suppressé, c'est-à-dire un corps rangé sur un carré long, dont le front est beaucoup moindre que la hauteur, qui n'est pas moins redoutable par la pesanteur de son choc, que par la force avec laquelle il perce et résiste également par-tout, et contre toutes sortes d'efforts. Les rangs et les files doivent être tellement serrés et condensés, que les soldats ne conservent qu'autant d'espace qu'il leur en faut pour marcher et se servir de leurs armes.

Cette colonne est celle de M. le chevalier de Folard, et c'est sa propre définition ou description qu'on vient de donner. Elle est composée de plusieurs bataillons à la queue les uns des autres, depuis un bataillon jusqu'à six, sur plus ou moins de files et de rangs, selon la situation du pays où l'on se trouve obligé d'agir et de combattre. On a prétendu qu'à la bataille de Fontenoy, gagnée par le Roi en personne le 11 Mai 1745, les Anglais avaient combattu en colonne ; mais on sait que leur colonne s'était trouvée formée sans dessein : plusieurs de leurs bataillons voulant éviter le feu des François qui les prenait en flanc, se postèrent, pour l'éviter, les uns derrière les autres ; ce qui forma ainsi la colonne de M. de Folard. Au reste les plus habiles militaires conviennent que cette colonne est excellente dans plusieurs cas, mais qu'on ne doit pas la regarder comme devant être employée indifféremment dans toutes sortes d'attaques. Voyez le traité de la colonne du chevalier de Folard, tome I. de son comment. sur Polybe, et le livre intitulé sentiments d'un homme de guerre sur le nouveau système du chevalier de Folard, par rapport à la colonne, etc. (Q)

COLONNE MILITAIRE, était chez les Romains une colonne sur laquelle était gravé le dénombrement des troupes d'une armée romaine par légion, selon leur rang. Voyez COLONNE. (Q)

COLONNE, MARCHER EN COLONNE, (Marine) c'est lorsqu'une armée navale marche sur deux ou trois lignes, et que les vaisseaux de chaque ligne se suivent les uns derrière les autres. Voyez ORDRE DE MARCHE. (Z)

COLONNES DU CHATELET, (Jurisprudence) ne sont autre chose que des divisions ou distributions que l'on fait de cinquante-six conseillers au châtelet de Paris en plusieurs services différents, que chaque colonne ou division remplit alternativement et successivement de mois en mois.

Ce terme de colonnes vient sans-doute de ce que le tableau ou liste qui marque cet arrangement est divisé en autant de colonnes qu'il y a de services différents.

La distinction de ces colonnes est fort ancienne ; mais elle n'a pas toujours été faite de la même manière : pour mieux faire entendre les changements qu'il y a eu à cet égard, il faut expliquer séparément d'abord la distinction de différents services, ensuite le nombre des conseillers qui y est employé, et enfin la durée de chaque service.

Premièrement pour ce qui est de la différence des services, anciennement il n'y en avait que deux au châtelet, savoir le civil et le criminel.

La conservation des privilèges royaux de l'université qui avait été démembrée du châtelet, y fut réunie par édit de 1526, registré au parlement en 1532 : mais nonobstant cette réunion, et quoique les juges de la conservation fussent transférés au châtelet, ils continuèrent à connaître seuls des causes de l'université, et les juges de la prevôté continuèrent à connaître seuls des matières de la prevôté ; ce ne fut qu'en 1543 qu'on ordonna le mélange des conseillers des deux siéges, et qu'à cet effet ils seraient tous inscrits dans un même tableau par ordre de réception.

Au moyen de ce mélange il y eut alors trois services au châtelet ; savoir celui de la prevôté pour le civil ordinaire, celui de la conservation pour les causes de l'université, et le service de la chambre criminelle.

Les choses demeurèrent en cet état jusqu'à l'établissement des présidiaux en 1551 ; alors le châtelet étant érigé en présidial, il continua d'y avoir trois services, celui du présidial ayant pris la place de celui de la conservation qui fut supprimé ; et il est à présumer que la chambre du conseil fut alors établie, et forma un quatrième service pour juger ; comme il parait par une délibération de 1678, qui porte que suivant l'ancien usage, les conseillers demeureront divisés en quatre colonnes.

Au mois d'Avril 1627, il y eut un édit portant augmentation de quelques officiers en chaque présidial, pour être avec les anciens divisés en deux services semestres, et suivant un autre édit du mois de Février 1643, on avait créé plusieurs nouveaux officiers au châtelet de Paris, pour avec les anciens former deux semestres ; mais ces deux édits ne furent point vérifiés.

En 1674 le châtelet fut divisé en deux siéges, sous le nom d'ancien et de nouveau châtelet : on observa dans chaque tribunal la distinction des quatre services ; les affaires de rapport, tant de la prevôté et du présidial, que de la police, ce qui vraisemblablement n'avait point encore eu lieu ; le service civil de la prevôté, ayant pu avant 1543 juger les affaires d'audience et de rapport de la prevôté, comme celui de la conservation depuis 1543 pouvait juger les affaires d'audience et de rapport de la conservation, en supposant que ce fût à des jours différents ou à des heures différentes ; et les deux châtelets ayant été réunis en 1684, les huit services furent réduits à quatre, comme ils étaient avant la division du châtelet ; et tel est encore le dernier état confirmé par l'édit du mois de Janvier 1685.

2°. Pour le nombre des conseillers employés à chaque service, il a dû nécessairement varier à proportion que le nombre total des conseillers a été augmenté.

On ignore de quelle manière les conseillers étaient distribués, du temps qu'il n'y avait que le service du civil et du criminel ; il y a néanmoins apparence qu'ils étaient distribués également pour ces deux services.

Quand la conservation eut été réunie à la prévôté, et que l'on eut fait le mélange des conseillers des deux siéges, ce qui n'arriva, comme on l'a déjà dit, qu'en 1543, il n'y avait plus que vingt conseillers, dont dix servaient à la prévôté, et dix à la conservation ; on en prenait alternativement un certain nombre de ceux qui servaient à la prevôté, et ensuite de ceux de la conservation, pour faire le service du criminel.

Le nombre des conseillers n'étant plus que de dix-neuf, lorsque le châtelet fut érigé en présidial en 1551, on en ajouta alors cinq, pour faire le nombre de vingt-quatre porté par l'édit, dont il y en avait quatre seulement pour le service du criminel, et les vingt autres étaient distribués pour les trois autres services : ils avaient néanmoins la liberté d'assister et d'opiner au criminel. Il y a apparence que de ces vingt conseillers six servaient à l'audience de la prevôté, six à celle du présidial, et les huit autres en la chambre du conseil.

Il fut arrêté en 1668 qu'il y aurait à l'avenir huit conseillers au criminel : il y avait alors en tout trente-quatre conseillers.

En 1671 on arrêta qu'il y en aurait pareil nombre de huit à l'audience, ce qui se doit entendre du parc civil et autant pour le présidial, et que le surplus des conseillers qui n'étaient point de service à l'audience ni au criminel, servirait ès chambres du conseil et de la police. Il n'y avait toujours que trente-quatre conseillers ; ainsi il y en avait dix à la chambre du conseil, et huit pour chacun des trois autres services.

Il est bon de remarquer à cette occasion que la chambre de la police n'a jamais formé une colonne particulière pour les conseillers, mais qu'ils rapportent en la chambre du conseil toutes les affaires criminelles qui sont du ressort de la police.

Le nouveau châtelet qui fut établi en 1674 étant composé du même nombre d'officiers que l'ancien, et les services divisés de même dans les deux siéges, il y a lieu de croire aussi que le nombre de conseillers employé à chaque service était aussi le même dans les deux siéges, si ce n'est que la chambre du conseil de chaque siège devaient être composée de onze conseillers, attendu qu'ils étaient alors en tout trente-cinq.

En 1678 il fut arrêté dans l'un des deux châtelets, qu'au lieu de huit conseillers au criminel il y en aurait dix, et que les deux d'augmentation seraient pris de la chambre du conseil ; ce qui dut nécessairement réduire le service de la chambre du conseil de onze à neuf : ainsi de trente-cinq conseillers il y en avait huit à l'audience du parc civil, huit à celle du présidial, dix au criminel, et neuf à la chambre du conseil.

Il y a lieu de croire que le même arrangement fut observé dans l'autre châtelet.

Depuis la réunion du nouveau châtelet à l'ancien, fait en 1684, le nombre des conseillers ayant été réduit de soixante et dix à cinquante-six, chacune des quatre colonnes ou services a été fixée à quatorze conseillers, suivant l'édit du mois de Janvier 1685.

3°. Quant à la durée du temps pendant lequel les conseillers sont employés à chaque service, il est à présumer qu'au commencement, lorsqu'il n'y avait que le civil et le criminel, les conseillers servaient tour-à-tour, de mois en mois.

Lorsque la conservation fut réunie au châtelet, les conseillers servaient un an en la prevôté, et l'année suivante à la conservation ; et l'on prenait alternativement un certain nombre de conseillers de la prevôté, et ensuite de la conservation, pour faire de mois en mois le service du criminel.

Depuis 1551 le service de la chambre criminelle fut fixé à deux mois ; les trois autres services étaient probablement de même durée.

En 1668 le service criminel fut fixé à trois mois ; ce qui fait encore juger que les autres services étaient aussi chacun de trois mois.

Mais en 1678 on remit le service criminel à deux mois, pour être fait alternativement par les quatre colonnes ; et il fut arrêté que les trois colonnes qui ne seraient point de service au criminel, serviraient par semaine à l'audience aussi successivement l'une à l'autre.

A l'égard de la chambre du conseil, il y a apparence que le service s'en faisait alors par semaine alternativement par chacune des colonnes qui n'étaient pas de service au criminel.

Il est aussi à présumer que l'on observait alors la même chose dans le nouveau châtelet pour la durée des services.

Enfin l'édit de 1685 qui confirme la division des conseillers en quatre colonnes, ordonne qu'elles serviront le premier mois à la prevôté, le second au présidial, le troisième à la chambre du conseil, et le quatrième à la chambre criminelle.

Suivant ce même édit l'arrangement des colonnes se fait selon l'ordre de réception ; en sorte que le premier de la liste est le doyen de la première colonne ; le second est le doyen de la seconde colonne ; le troisième l'est de la troisième ; et le quatrième l'est de la quatrième colonne ; le cinquième est le second de la première colonne, et ainsi des autres.

Quand il arrive une mutation par le décès d'un conseiller, ou que l'un d'eux est reçu dans un autre office, ou qu'ayant vendu sa charge le nouveau titulaire a obtenu sur ses provisions une ordonnance de soit montré : alors tous ceux qui sont postérieurs en réception à celui qui opère la mutation, changent de colonne, et vont de la première à la quatrième, de la seconde à la première, de la troisième à la seconde, et de la quatrième à la troisième.

Ces quatre colonnes ou services se réunissent dans les occasions, soit pour les affaires de la compagnie, réception d'officiers, ou autres matières importantes ; et alors l'assemblée se tient dans la chambre du conseil.

COLONNES CHARNUES, en terme d'Anatomie, appelées quelquefois lacertuli et columnae cordis, sont plusieurs petits muscles des ventricules du cœur qui sont comme détachés de leurs parais, et joints par des extrémités tendineuses aux valvules du cœur. Voyez COEUR.

Ces petites colonnes ou piliers étant attachés d'un côté aux parois du cœur, et de l'autre aux valvules tricuspides et mitrales, se raccourcissent dans la systole du cœur, poussent les valvules, et ferment par ce moyen non-seulement les orifices des veines, mais encore les ventricules dans leur systole. Voyez SYSTOLE, DIASTOLE, RCULATIONTION. (L)

COLONNE, (Hydraulique). On distingue dans l'Hydraulique deux sortes de colonnes, la colonne d'air et celle de l'eau.

La colonne d'air est l'air même qui entoure une fontaine ; c'est l'atmosphère qui nous environne jusqu'à la plus haute région de l'air. Le poids de cet atmosphère est égal à une colonne d'eau de base égale, et de trente-deux pieds de haut, ou à une colonne de mercure de vingt-huit pouces de haut et de même base, ce que l'on connait par le baromètre.

Une colonne d'eau est le contenu d'un tuyau qui monte l'eau d'une rivière ou d'un puits dans un réservoir, par le moyen d'une machine hydraulique : c'est de même le volume d'eau du tuyau qui descend d'un réservoir, et qui à la sortie de l'ajutage tend à regagner la hauteur dont il est parti, en formant un jet-d'eau : ce même jet-d'eau est une véritable colonne d'eau qui résiste à la colonne d'air dont il est environné. Voyez AIR et ATMOSPHERE. (K)




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