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Catégorie parente: Beaux-arts
Catégorie : Architecture
en Architecture, est un ornement de sculpture, de pierre, de marbre, de bois, plâtre, etc. composé de membres d'Architecture, au milieu duquel est une espèce de forme régulière ou irrégulière, dont la surface est quelquefois plane, concave, convexe, ou tous les deux ensemble. Ces cartouches servent ordinairement à annoncer le nom des grands hôtels, ou à recevoir des inscriptions, des chiffres, des armoiries, des bas-reliefs, pour la décoration extérieure et intérieure des églises, communautés, ou pour la décoration des appartements. Ce mot vient de l'italien cartoccio, qui signifie la même chose.

On appelle aussi cartouche le dessein qu'on met au bas des plans ou cartes de Géographie, et qui sert à renfermer le titre ou le blason de celui à qui on le veut présenter. Ces cartouches sont susceptibles d'attributs ou d'allégories qui doivent être relatives à celui à qui l'on présente ces desseins, ou à leur objet.

On appelle cartel les petits cartouches qui servent dans les décorations des frises ou panneaux de menuiserie, et généralement ceux qu'on emploie dans les bordures des tableaux aux couronnements des trumeaux, cheminées, pilastres, etc.

En général il faut éviter le genre tourmenté et trop pittoresque dans ces sortes de sculptures ; leur composition demande de la retenue, aussi-bien que toutes les autres productions analogues à l'Architecture. Voyez ce qui a été dit au sujet des amortissements. (P)

CARTOUCHE, (Peinture) est une espèce de bordure d'ornements peints ou sculptés, qui renferment des tableaux, des bas-reliefs, des trophées, des inscriptions ou devises, etc.

On fait des cartouches de toutes sortes de formes, et on les compose de tout ce que le caprice ou la mode peut suggérer : on les appelle cartouches, parce qu'ils ont quelquefois des parties qui ressemblent à des cartons roulés et entortillés. Aujourd'hui même ils conservent encore quelques parties de ces cartons qui leur ont donné nom, et dont ces ornements ont été composés dans leur origine. (R)

CARTOUCHE, en Jardinage, est un ornement régulier en forme de tableau, avec des enroulements, qui se répète souvent aux deux côtés ou aux quatre coins d'un parterre ; le milieu se remplit d'une coquille de gason, ou d'un fleuron de broderie. (K)

CARTOUCHES, GARGOUGES, GARGOUCHES, ou GARGOUSSES : on se sert presque également de ces mots dans l'Artillerie, pour signifier une espèce de boite faite d'un parchemin ou d'un papier en plusieurs doubles, ou d'une feuille de fer-blanc, ou même de bois, qui renferme la charge de poudre et le boulet, et qui se met dans une pièce lorsque l'on est tellement pressé de tirer, que l'on n'a pas le temps de s'ajuster.

Quand on n'y met pas de boulet, l'on y met des balles de plomb, des clous, des chaînes, et de la mitraille de fer, afin que le coup écarte davantage.

Sur-tout les cartouches à grappes de raisin, qui sont des balles de plomb jointes avec de la poix, enfermée dans une toîle claire, et disposées sur une petite planche en forme pyramidale autour d'un piquet de bois qui s'élève du milieu de la planche, sont d'une grande utilité dans un combat ou dans une bataille.

Il y a des moules de bois dont on se sert pour serrer ces gargouges et cartouches, afin de pouvoir les faire avec plus de propreté et de justesse.

On fait aussi des cartouches à mousquetaires, qui portent la charge de poudre et la balle au bout ; et le soldat n'a autre chose à faire quand il veut charger son fusil ou son mousquet, que de déchirer avec la dent cette cartouche, qui est très-bien collée partout, par le bout qui doit répondre à la lumière et au bassinet du canon du fusil ou du mousquet où il amorce ; et cette invention abrège beaucoup de temps.

Il faut encore observer que quoique bien des officiers, et des auteurs même fort habiles, confondent la cartouche avec la gargouge ; il est certain néanmoins que l'usage nous apprend que la gargouge ne doit s'entendre que de ce qui renferme la poudre seule ; et que la cartouche est ce qui renferme les clous, chaînes, balles de plomb, et autres mitrailles et ferrailles que l'on met dans la pièce au lieu de boulet, soit sur une breche, ou sur un retranchement, soit lorsque l'on se trouve près des ennemis dans une bataille : on dit alors tirer à cartouche.

Les gargouges sont de papier, parchemin, ou toîle : les meilleures et les plus sures sont celles qui sont faites de parchemin, parce que le feu ne s'y attache point ; le parchemin ne fait que griller, sans s'attacher à la pièce. Le papier et la toîle ont cette incommodité, qu'ils laissent presque toujours quelque lambeau accroché au métal de l'âme de la pièce avec du feu ; ce qui a souvent causé de fort fâcheux accidents, et ordinairement ces malheurs arrivent quand on est près de l'ennemi et pressé : car quand il faut servir une pièce, les canoniers négligent d'écouvillonner ; la nouvelle gargouge que l'on fourre dans la pièce rencontrant ce papier ou cette toîle allumée, prend feu, et en ressortant de la pièce, brise avec la hampe de la lanterne ou de l'écouvillon les bras et les jambes de ceux qui chargent, et les tue fort souvent.

Lorsque l'on sera obligé de se servir de papier ou de toîle dans l'occasion, il ne faut pas oublier d'écouvillonner à chaque coup, et pour celles de parchemin, de trois coups en trois coups.

La longueur des gargouges sera de quatre calibres de la pièce où elles devront servir, dont un demi-calibre servira à fermer le cul, et un autre pour fermer le dessus quand la poudre y sera ; cette poudre doit être charge ordinaire. Celles de parchemin ne feront qu'un tour, avec un peu plus de largeur pour la couture : elles seront trempées dans le vinaigre, afin de les coudre plus facilement. A celles de toîle la largeur de la couture doit être en-dedans la gargouge ; les ourlets seront froncés avec de la ficelle.

L'on pourra aux gargouges de toîle laisser deux calibres de plus, au-dessus de ce qui sera froncé quand elles seront pleines de poudre : cela sert à y mettre des balles de plomb ou de la mitraille, le tout bien fermé : l'on en pourra faire autant avec le parchemin, et alors elles se nomment cartouches. Elles sont bonnes pour tirer promptement et de près. Quand on pourra avoir des cartouches de fer-blanc, elles vaudront mieux ; elles portent plus loin : elles auront de longueur un calibre demi-quart, le diamètre comme les gargouges, fermées par un bout de fer-blanc ainsi qu'une mesure ; et lorsqu'on aura rempli la cartouche de balles à la hauteur d'un calibre, l'on y fera entrer un tampon de bois long d'un demi-calibre, sur lequel on attachera avec des clous les bords de la cartouche. En les fourrant dans l'âme des pièces, il faudra prendre garde que le côté du tampon soit mis le premier dans la pièce.

L'on fait encore des cartouches en pomme de pin : c'est un boulet de même fer que les autres, qui fait le noyau de la cartouche : sa figure est en pyramide ronde ; la base est égale au calibre d'un boulet proposé pour la pièce avec laquelle on voudra la tirer ; sa hauteur est d'un calibre et demi. On le trempe dans la poix goudronnée, ensuite on le roule sur des balles de plomb ; et quand il est bien couvert de balles de plomb, on le trempe dans le même goudron, après quoi on peut s'en servir, en poussant le gros bout devant dans la pièce.

Mais les cartouches de fer-blanc valent mieux sur terre, et coutent moins de temps à faire : les pommes de pin sont bonnes pour tirer sur mer : car outre que les balles qui y sont attachées en s'écartant blessent bien des gens sur le grand pont, le noyau fait encore bien du fracas où il touche.

L'on peut aussi remplir les cartouches de fer-blanc de toutes sortes d'espèces de ferraille. Si l'on manque de matières dans les occasions pour faire des gargouges et cartouches, l'on pourra charger le canon à l'ordinaire, et y mettre par-dessus le fourrage de la ferraille, des balles de plomb, ou des petits boulets ; même jusqu'à de petits cailloux ronds ; de cette façon les pièces en souffriront davantage ; mais dans l'occasion le génie doit suppléer au défaut de ce qui manque. Mém. de l'Artill. de Saint Remy. (Q)

CARTOUCHE : on appelle ainsi toutes sortes de boites de carton, cubiques, sphériques, cylindriques, ou mixtes, dans lesquelles on renferme les matières combustibles des artifices, pour en déterminer et varier les effets ; les cylindriques sont les plus ordinaires. Ce mot est masculin chez les Artificiers, et féminin pour les charges des armes à feu : on dit dans l'exercice, déchirez la cartouche avec les dents.

On peut faire les cartouches de différentes matières, comme de bois, de toile, de parchemin, de carton, et de papier. Ceux de bois ne sont plus en usage, à cause des inconvénients qu'on y a trouvés : premièrement, tous les bois n'y sont pas propres ; il faut en choisir de liants, de doux, et de legers, comme le tilleul, le saule, et autres semblables : secondement, il faut des ouvriers accoutumés à les creuser et tourner proprement, et d'une figure très-uniforme ; ce qu'on ne trouve point par-tout : troisiemement, ils sont sujets à se fendre pendant qu'on les charge, ou à crever lorsque l'artifice s'enflamme, de sorte qu'ils lancent des éclats qui peuvent blesser les spectateurs. Les cartouches de toîle ne sont propres qu'à renfermer les artifices destines pour l'eau ; parce qu'on a soin de les goudronner pour empêcher qu'elle ne penetre au travers. Le parchemin serait assez bon pour faire les cartouches : mais c'est une matière trop chère, difficîle à manier, et qui se tourmente aisément ; il vaut donc mieux se servir de carton ou de bon papier.

On trouve à Paris du carton pour les fusées, qu'on appelle carte de moulage, dont les épaisseurs sont désignées par le nombre des feuilles du gros papier collé dont il est composé, comme un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit ; on achète de gros papier gris, qui est très-commun ; on en colle deux ou trois feuilles ensemble, plus ou moins suivant la force et l'épaisseur qu'on veut donner au carton, eu égard à l'emploi qu'on en veut faire. Pour les petits cartouches, celui de deux feuilles suffit ; pour les plus gros, on en met trois, et même quatre, cinq, et six.

Pour les coller, on prépare de la pâte de farine liquide qu'on fait un peu cuire, ayant soin de la bien délayer, à laquelle on peut ajouter, si l'on veut, de la colle-forte. On l'étend avec une brosse sur la première feuille de papier, pour y en appliquer une seconde ou une troisième qui forme la feuille du carton ; on arrange ensuite toutes les feuilles de carton qu'on vient de faire en une pile, comme celles d'un livre, sur laquelle on met un bout de planche unie qu'on charge d'un poids capable de les presser et applanir, afin que les feuilles ne laissent aucun vide entr'elles, et que la colle prenne également partout.

Après avoir ainsi laissé les feuilles de carton en presse pendant quelques heures, on les disperse dans un lieu couvert pour les faire sécher doucement ; et supposé qu'elles viennent à se tourmenter, on les remet encore sous la presse. De cette manière on a du carton uni, et d'une épaisseur convenable à la grandeur des cartouches qu'on veut faire.

Les cartouches les plus usités sont de figure cylindrique, parce qu'après la sphérique, il n'y en a point de plus simple, ni de plus propre à contenir les matières : elle a même cet avantage sur la sphérique, qu'on peut les y fouler autant qu'on veut, et d'une égale compression ; ce qui est nécessaire à la formation de la plupart des artifices.

Pour former ces sortes de cartouches, il faut avoir un rouleau de bois tourné et également épais, suivant la grosseur déterminée pour la pièce d'artifice qu'on veut faire. Les rouleaux étant faits, on coupe le carton ou le papier qu'on veut employer, de la grandeur convenable à la pièce qu'on veut faire ; et parce que le développement d'un cylindre est un parallélogramme ou carré long, il n'y a point de façon dans cette coupe.

Les épaisseurs des cartouches doivent être proportionnées, non-seulement à la grosseur des artifices, mais encore à la force du feu que produisent les matières dont ils sont remplis, laquelle vient de leur qualité plus ou moins vive, et d'un volume de flamme plus ou moins grand. Premièrement ils sont plus ou moins forts, suivant la qualité et la force du papier ou du carton dont ils sont faits. Secondement, ils dépendent encore d'une exacte application de chaque feuille dans toute l'étendue de la révolution sur le rouleau qui sert à les former ; car lorsqu'elles ne laissent pas de vide entr'elles, leur résistance n'est pas divisée par parties interrompues, mais répandue sur toute la circonférence, en sorte qu'elle en devient plus grande.

Les cartouches étant bien faits, et en tel nombre qu'on veut, on les range proprement sur une planche, de manière qu'ils ne se touchent pas, pour les faire secher doucement à l'ombre, parce qu'ils se décollent et se courbent lorsqu'on les fait secher trop vite au soleil, ou trop près du feu : là on a soin de les tourner de temps en temps, pour qu'ils sechent également de tous côtés, et qu'ils ne se défigurent pas.

Lorsque les cartouches sont à-peu-près à moitié secs, il faut les étrangler par un bout, c'est-à-dire, en resserrer tellement l'ouverture, qu'il n'y reste qu'un trou de grandeur à recevoir une branche de fer qui doit y entrer ; quelquefois il faut les fermer tout à fait pour les remplir de matières combustibles.

Il n'y a qu'un temps propre pour cette opération ; parce que si les cartouches sont trop humides, ils se chiffonnent et se coupent, s'ils sont trop secs, ils font trop de résistance ; on ne peut les étrangler qu'avec une grande force, qui fait souvent casser la corde ou la ficelle dont on se sert.

La manière ordinaire d'étrangler un cartouche, est de le comprimer si fort par un tour de ficelle, que le carton s'enfonce dans lui-même par de petits plis rentrants qui en bouchent l'orifice, ou en tout ou en partie, suivant l'usage qu'on en doit faire.

Pour cet effet, on a une petite corde ou ficelle faite exprès de grosseur proportionnée aux cartouches qu'on veut étrangler, appelée filagore, qu'on attache par un bout à un poteau solide, à la hauteur de trois à quatre pieds ; et à l'autre bout on fait une boucle, dans laquelle on introduit le milieu d'un bâton d'environ dix-huit à vingt pouces de long, qu'on fait passer sous les fesses, comme si l'on voulait s'asseoir dessus.

On frotte la filagore de savon, et l'on prend d'une main le cartouche dans lequel on a mis le rouleau jusqu'à un demi-pouce près du bout qu'on veut étrangler plus ou moins, suivant la grosseur du cartouche, et de l'autre on tient dans son orifice un bout de rouleau avancé seulement en-dedans de quelques lignes ; en sorte qu'il reste un certain intervalle vide entre les deux bouts de bois, dans lequel le carton pressé par la ficelle, puisse s'enfoncer et resserrer en cet endroit son ouverture, ou tout à fait, ou seulement autant qu'il faut pour y introduire une broche de fer de la grosseur convenable à la lumière par laquelle on doit donner le feu à l'artifice.

Sur cet espace vide, on fait passer deux tours de la ficelle qu'on tend fortement en se reculant, comme pour s'asseoir sur le bâton dont on vient de parler ; de sorte qu'elle fait un tel effort sur le cartouche, qu'elle l'enfonce et y grave sa trace : mais comme elle s'enfoncerait plus d'un côté que de l'autre, on a soin de tourner le cartouche pour exposer successivement sa circonférence au point où se fait la plus grande pression de la ficelle ; par ce moyen, elle se grave également tout-autour, et il se forme à l'orifice une gorge fort régulière en façon d'écuelle. Lorsque l'orifice est fermé au point qu'on le demande, on dégage le cartouche de la filagore, et on lui substitue aussi-tôt un lien de plusieurs tours de gros fil ou de ficelle à paumier, qu'on arrête avec un nœud coulant, pour empêcher que le ressort du carton ne fasse r'ouvrir la partie étranglée. Ceux qui désireront s'instruire plus à fond sur cette matière, n'ont qu'à consulter le traité des feux d'artifice de M. Frezier, où ils trouveront un détail qui n'eut aucunement convenu à un Dictionnaire.




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