Architecture civile

S. m. (Architecture civile) face d'un bâtiment orné de huit colonnes ; c'est une ordonnance de huit colonnes disposées sur une ligne droite, comme le temple pseudo-diptère de Vitruve, et le portique du Panthéon à Rome, ou sur une ligne circulaire, comme le monoptère rond ou temple d'Apollon Pythien à Delphes, et toute autre tour de dôme ayant huit colonnes en son pourtour. Le mot octostyle est dérivé de deux mots grecs, dont l'un signifie huit, et l'autre colonne.
S. f. (Architecture civile) c'est un bâtiment dans les grands jardins qui sert en hiver à préserver du froid les orangers, et en général toutes les plantes exotiques. Sa forme la plus ordinaire est celle d'un grand salon ou plutôt d'une galerie, dont le côté de l'entrée est exposé au midi, et qui n'a point d'ouvertures du côté du nord ; et afin que le froid ne puisse pas pénétrer de ce côté, il y a de petits appartements ; ces appartements peuvent même servir à échauffer l'orangerie sans y faire du feu, et cela en y faisant passer des tuyaux de poile, ou en pratiquant un poîle dans l'ouverture du mur mitoyen aux appartements et à l'orangerie. Une des plus magnifiques orangeries qui ait été bâtie, est celle de Versailles, avec ailes en retour, et décorée d'un ordre toscan.

S. m. (Architecture civile) c'est une moulure ronde, dont le profil est ordinairement un quart de cercle : Vitruve l'appelle échine, et lui donne une convexité plus petite que celle d'un demi-cercle. Sa hauteur est de 3 à 6 minutes d'un module, et sa saillie 2/3 de la hauteur. On met les oves dans les moulures des corniches pour y servir d'ornement ; et dans le chapiteau d'une colonne on place l'ove sous l'abaque. Voyez les édifices antiques de Rome par Desgodets. (D.J.)
S. m. (Architecture civile) lieu environné de colonnes isolées en son pourtour intérieur, c'est par-là qu'il diffère du périptère, comme est le temple d'hypetre de Vitruve, et comme sont aujourd'hui quelques basiliques de Rome, plusieurs palais en Italie, et la plupart des cloitres.

On entend encore par péristyle un rang de colonnes, tant au-dedans qu'au-dehors d'un édifice, comme le péristyle corinthien du portail du louvre, l'ionique du château de Trianon, et le dorique de l'abbaye de Ste Génevieve à Paris. Ce dernier est du dessein du père de Creil.

S. f. (Architecture civile) assemblage de plusieurs maisons disposées par rues, et fermées d'une clôture commune, qui est ordinairement de murs et de fossés. Mais pour définir une ville plus exactement, c'est une enceinte fermée de murailles, qui renferme plusieurs quartiers, des rues, des places publiques, et d'autres édifices.

Pour qu'une ville soit belle, il faut que les principales rues conduisent aux portes ; qu'elles soient perpendiculaires les unes aux autres, autant qu'il est possible, afin que les encoignures des maisons soient à angles droits ; qu'elles aient huit taises de large, et quatre pour les petites rues. Il faut encore que la distance d'une rue à celle qui lui est parallèle, soit telle qu'entre l'une et l'autre il y reste un espace pour deux maisons de bourgeois, dont l'une a la vue dans une rue, et l'autre dans celle qui lui est opposée. Chacune de ces maisons doit avoir environ cinq à six taises de large, sur sept à huit d'enfoncement, avec une cour de pareille grandeur : ce qui donne la distance d'une rue à l'autre de trente-deux à trente-trois taises. Dans le concours des rues, on pratique des places dont la principale est celle où les grandes rues aboutissent ; et on décore ces places en conservant une uniformité dans la façade des hôtels ou maisons qui les entourent, et avec des statues et des fontaines. Si avec cela les maisons sont bien bâties, et leurs façades décorées, il y aura peu de choses à désirer.