S. f. en Musique, est une des deux consonnances imparfaites, appelée par les Grecs hexacorde, parce que son intervalle est formé de six sons, c'est-à-dire, de cinq degrés diatoniques. Il y en a de quatre sortes : deux consonnantes et deux dissonnantes.

Les consonnantes sont 1°. la sixte mineure, composée de trois tons et de deux semi - tons majeurs, comme de mi à ut : son rapport est de 5 à 8. 2°. La sixte majeure, composée de quatre tons et un semi-ton majeur, comme sol, mi : son rapport est de 3 à 5.

Les sixtes dissonnantes sont 1°. la sixte diminuée, composée de deux tons et trois semi-tons majeurs, comme ut dièse, la bémol ; et dont le rapport est de 125 à 192. 2°. La sixte superflue, composée de quatre tons, un semi-ton majeur, et un semi-ton mineur ; le rapport de cette sixte est de 72 à 125.

Ces deux dernières intervalles ne s'emploient jamais dans la mélodie, et la sixte diminuée ne s'emploie point non plus dans l'harmonie.

Il y a sept accords qui portent le nom de sixte : le premier s'appelle simplement accord de sixte. C'est l'accord parfait dont la tierce est portée à la basse ; sa place est sur la médiante du ton, ou sur la note sensible. Le second s'appelle accord de sixte quarte ; c'est encore l'accord parfait dont la quinte est portée à la basse ; il ne se fait guère que sur la dominante ou sur la tonique. Le troisième est appelé accord de petite sixte ; c'est un accord de septième, dont la quinte est portée à la basse. La petite sixte se met ordinairement sur la seconde note du ton et sur la sixième. Le quatrième est l'accord de sixte et quinte ou grande sixte, qui est encore un accord de septième, mais dont la tierce est portée à la basse ; si l'accord de septième est dominant, alors l'accord de grande sixte perd ce nom, et s'appelle accord de fausse quinte ; la grande sixte ne se met communément que sur la quatrième note du ton. Enfin, le cinquième est l'accord de sixte ajoutée, qui est un accord fondamental composé, ainsi que celui de grande sixte, de tierce, quinte, sixte majeure, et octave, et qui se place de même sur la tonique, ou sur la quatrième note du ton. On ne peut donc distinguer ces deux accords que par la manière de les résoudre sur l'accord suivant ; car si la quinte descend, et que la sixte reste en place, c'est l'accord de grande sixte, et la basse fondamentale fait une cadence parfaite. Mais si la quinte reste et que la sixte monte, c'est l'accord de sixte ajoutée, et la basse fondamentale fait une cadence irrégulière. Or, comme après avoir frappé cet accord, on est maître de le sauver de l'une de ces deux manières ; cela tient l'auditeur en suspens sur le vrai fondement de l'accord jusqu'à ce que la suite l'ait déterminé ; et c'est cette liberté de choisir que M. Rameau appelle double emploi. Enfin, le cinquième accord de sixte, est celui de sixte superflue ; c'est une espèce de petite sixte, qui ne se pratique jamais que sur la sixième note d'un ton mineur, descendant sur la dominante ; comme alors la sixte de cette sixième note est naturellement majeure, on la rend quelquefois superflue en y ajoutant encore un dièse. Voyez au mot ACCORD. (S)

SIXTE, (Jeu du) le sixte a beaucoup de rapport au jeu de la triomphe : le nom de sixte lui a été donné parce qu'on y joue six, qu'on donne six cartes, et que la partie Ve en six jeux. L'on joue les cartes à ce jeu comme à la triomphe. Après être convenu de ce qu'on doit jouer, on voit à qui mêlera, et celui qui doit faire bat et donne à couper à sa gauche, et distribue ensuite six cartes à chacun par deux fois trois ; après quoi il tourne la carte du fond qui lui revient, et dont il fait la triomphe, lorsque le jeu n'est composé que de trente-six cartes, comme il doit être ordinairement ; et lorsqu'on veut qu'il y ait un talon, on joue avec les petites cartes ; en ce cas, on tourne la carte de dessus le talon qui fait la triomphe ; cela dépend de la volonté des joueurs. Le jeu est plus beau, et il faut plus de science à le jouer, lorsqu'on le joue avec trente-six cartes. Nous allons donner quelques règles qui acheveront de donner une intelligence plus complete de ce jeu.

Celui qui donne mal perd un jeu qu'il démarque, et remêle ; lorsque le jeu se trouve faux, le coup où il est découvert faux ne vaut pas, mais les précédents sont bons, et celui-là aussi si le coup était fini, et les cartes brouillées : qui tourne un as marque un jeton pour lui ; l'as emporte le roi, celui-ci la dame, la dame le valet, et ainsi des autres cartes, suivant leur ordre naturel.

Celui qui joue jetant une triomphe, ou telle autre carte que ce sait, on est obligé d'en jeter si on en a ; sinon on renonce, et l'on perd deux jeux dont on est démarqué, si on les a ; ou on le fera d'abord qu'on en aura de cette partie.

Celui qui jette d'une couleur jouée doit lever, s'il est possible, la carte la plus haute jouée ; autrement il perd un jeu qu'on lui démarque ; celui qui fait trois mains marque un jeu ; si deux joueurs ont fait chacun trois, c'est celui qui les a plutôt faites qui marque un jeu. Si tous les joueurs avaient fait une main chacun, celui qui aurait fait la première marquerait le jeu ; de même que quand le prix est partagé par deux mains, celui qui a le plutôt ses deux mains marque le jeu.

Celui qui fait seul six mains gagne la partie : voilà de quelle manière se joue le jeu de sixte : celui qui est le premier en carte a l'avantage, puisqu'il commence à jouer la carte qui lui est plus convenable.