S. m. (Musique) manière rapide de rendre un rôle de chant. Le débit ne doit jamais prendre sur l'articulation ; il est une grande partie du chant français : sans le débit, la scène la mieux faite languit et parait insipide.

La lenteur est un des grands défauts du chant français de scène, qu'on nomme aussi déclamation. Il faut cinq minutes pour débiter en expression trente vers, voyez RECITATIF. On parle ici pour les chanteurs qui possèdent le mieux le débit. Voilà le principe de l'ennui que cause une trop grande quantité de récitatif. Quelque bien modulé qu'on le suppose, s'il a quelquefois en sa faveur l'expression, il a aussi contre lui une sorte de monotonie dont il ne saurait se défaire, parce que les traits de chant qui le composent sont peu variés. Le plaisir et l'ennui ont toujours des causes physiques : dans les arts agréables, le moyen sur de procurer l'un et d'éviter l'autre, est de rechercher ces causes avec soin, et de se régler en conséquence lorsqu'on les a trouvées.

Le débit diminue la langueur du chant, et jette du feu dans l'expression ; mais il faut prendre soin d'y mettre beaucoup de variété. Le débit sans nuances est pire que la lenteur qu'on aurait l'art de nuancer. Mademoiselle Lemaure n'avait point de débit, la lenteur de son chant était excessive ; mais l'éclat, le timbre, la beauté de son organe, la netteté de son articulation, la vérité, le pathétique, les grâces de son expression, dédommageaient de cette lenteur. Voyez RECITATIF. (B)

DEBIT, terme de Teneur de livres, il se dit de la page à main gauche du grand titre ou livre d'extrait ou de raison, qui est intitulé doit, où l'on porte toutes les parties ou articles que l'on a fournis ou payés pour un compte, ou tout ce qui est à la charge de ce compte ; ainsi l'on dit : Je vous ai débité, je vous ai donné débit, j'ai passé à votre débit une telle somme que j'ai payée pour vous. Voyez les dictionn. de Comm. et de Trév. et Chambers. (G)

DEBIT, (Commerce) se dit aussi de la vente prompte et facîle des marchandises : quelquefois leur bonne qualité, et quelquefois aussi le bon marché, en facilite le débit. Id. ibid. (G)

* DEBIT DU BOIS, (Economie rustique) c'est l'art de connaître sa destination, et de le couper, fendre, tailler, façonner en conséquence. On débite le bois ou pour la charpente, ou pour le sciage, ou pour le charronnage, ou pour le foyer, ou pour le four à charbons. Le taillis peut donner la falourde, le fagot, du charbon, du coteret, de la bourrée ; rarement des pièces de fente, de sciage ou de charpente : c'est des futayes qu'on les tire. Le tronc des arbres de haute-futaye se débite en bois de fente, de sciage et de charpente ; sa tige en falourdes, bois de corde, bois de coteret, bois de charbon, bourrées ; et les grosses branches quelquefois en bois d'équarrissage, de sciage, de fente, etc. Il y a des échantillons auxquels il faut s'assujettir, de quelque manière qu'on débite le bois ; sans cette attention il ne serait pas de vente. Il faut aussi consulter la consommation ; c'est cette connaissance qui déterminera en tel endroit et en telle circonstance à débiter son bois d'une manière ; et dans un autre endroit et dans une autre circonstance, à le débiter autrement.