S. m. (Musique ancienne) en latin sistrum ; instrument de musique qui était employé dans les cérémonies religieuses des Egyptiens, et principalement dans les fêtes qui se célébraient lorsque le Nil commençait à croitre. Cet instrument était de métal, à jour et à-peu-près de la figure d'une de nos raquettes. Ses branches percées de trous à égales distances, recevaient trois ou quatre petites baguettes mobiles de même métal, qui passaient au - travers, et qui étant agitées, rendaient un son aigu, plus propre à étourdir qu'à flatter l'oreille.

Le sistre était ovale, fait d'une lame de métal sonnant, dont la partie supérieure était ornée de trois figures ; savoir de celle d'un chat à face humaine, placée dans le milieu ; de la tête d'Isis du côté droit ; et de celle de Nephtys du côté gauche. Plusieurs verges de même métal, terminées en crochet à leurs extrémités, et passées par des trous, dont la circonférence de l'instrument était percée de côté et d'autre, en traversaient le plus petit diamètre. L'instrument avait dans sa partie inférieure, une poignée par laquelle on le tenait à la main ; et tout son jeu consistait dans le tintement ou le son qu'il rendait par la percussion des verges de métal, qui à chaque secousse qu'on lui donnait, le frappaient à droite et à gauche.

Dans nos pierres gravées, Isis est représentée tenant un vase d'une main, et le sistre de l'autre ; mais la bibliothèque de Ste. Genevieve de Paris conserve un de ces instruments tout de cuivre : c'était leur matière ordinaire, ainsi qu'on l'apprend d'Apulée qui en a donné la description. Jérome Bosius en a fait un traité exprès, intitulé Isiacus de sistro. En effet les prêtres d'Isis furent nommés sistriaci.

L'usage du sistre dans les mystères de cette déesse, était comme celui de la cymbale dans ceux de Cybèle, pour faire du bruit dans les temples et dans les processions ; ces sistres rendaient un son à-peu-près semblable à celui des castagnettes. Les Hébreux se servaient aussi de cet instrument dans leurs réjouissances ; car nous lisons au I. Rais, XVIIIe 6. que quand David revint de l'armée, après avoir tué Goliath, les femmes sortirent de la ville en chantant et en dansant avec des tambours et des sistres. (D.J.)