adj. (Musique) tétracorde conjoint, est dans l'ancienne musique, celui dont la corde la plus grave est à l'unisson de la corde la plus aiguë du tétracorde, qui est immédiatement au-dessous de lui. C'est ainsi que dans le système des Grecs, le tétracorde Synnemenon était conjoint au tétracorde Meson. Voyez TETRACORDE. (S)

Le système de la musique ancienne était composé de quatre tétracordes, si ut re mi, mi fa sol la, si ut re mi, mi fa sol la, dont le premier et le second, ainsi que le troisième et le quatrième, étaient conjoints, c'est-à-dire avaient la corde mi commune ; au lieu que le second et le troisième étaient disjoints, c'est-à-dire n'avaient point de cordes communes, puisque le second finissait par le son la, et le troisième commençait par le son si. Voyez GAMME. (O)

Dans la musique moderne on appelle par degré conjoint, la marche d'une note à celle qui la suit immédiatement, sur le plus voisin degré au-dessus ou au-dessous d'elle. Voyez DEGRE. (S)

Ainsi le chant ut re mi re mi fa mi re mi fa sol fa mi re ut, est par degré conjoint. Voyez DISJOINT. (O)

CONJOINTS, adj. pris subst. (Jurisprudence) on appelle de ce nom ceux qui sont unis par le lien du mariage.

On considère leur état avant et après le mariage.

Avant le mariage, les futurs conjoints peuvent se faire tels avantages qu'ils jugent à-propos.

Depuis le mariage, ils n'ont plus la même liberté ; dans les pays de droit écrit, ils ne peuvent s'avantager que par testament ; dans la plupart des pays coutumiers, ils ne peuvent s'avantager ni entre-vifs, ni à cause de mort.

On considère aussi l'état des conjoints par rapport à la communauté de biens, quand elle a lieu entre eux ; par rapport à l'autorisation de la femme, et à la faculté d'ester en jugement ; et enfin pour les reprises des conjoints en cas de décès de l'un d'eux. Voyez COMMUNAUTE, DOUAIRE, PRECIPUT, REPRISES, DONATION ENTRE CONJOINTS.

CONJOINTS : on donne aussi cette qualité à ceux qui ont quelque droit ou quelque titre commun, tels que sont des collégataires ; ils peuvent être conjoints en trois manières différentes, savoir re, verbis, ou bien re et verbis.

Ils sont conjoints re seulement, lorsque la même chose est léguée à chacun d'eux nommément, comme si le testateur dit : je legue ma maison de Paris à Titius, je legue ma maison de Paris à Maevius.

Ils sont conjoints verbis tantum, lorsque la même chose leur est léguée par une même phrase, mais divisément : par exemple, je legue à Titius et à Maevius ma maison de Paris, à chacun par moitié.

Enfin ils sont conjoints re et verbis, lorsque le testateur dit : je legue à Titius et à Maevius ma maison de Paris.

Le droit d'accroissement a lieu entre ceux qui sont conjoints re, ou re et verbis ; mais non pas entre ceux qui ne sont joints que verbis tantum. Voyez institut. lib. II. tit. IIe et au mot ACCROISSEMENT (Jurisprudence) (A)