Gravure

S. m. (Gravure antique sur métal) que les Latins appellent coelator, était parmi les anciens une sorte d'orfèvre qui travaillait à ciseler le métal avec le ciselet, le burin et le marteau, et qui y formait avec ces outils toutes sortes de fleurs et de figures agréables, et tout ce que l'adresse et la justesse de l'art prescrit. Ces sortes d'artistes étaient fort en vogue parmi les Grecs et les Romains. Pline, l. XXXIII. ch. XIIe fait mention des plus habiles ciseleurs, et de leurs meilleurs ouvrages. Il s'étonne de ce que plusieurs ont excellé à graver sur l'argent, et qu'il ne s'en était pas trouvé un seul pour ciseler sur l'or : Mirum, dit-il, in auro caelando inclaruisse neminem, argento multos. Ensuite il parle des plus célèbres ciseleurs, comme de Mentor, de Varron ; après ceux-là il met Acragas, Mys, et Boethus. Ensuite il parle de Calamis, d'Antipater, et de Stratonique. Il nomme encore Ariston et Eunice, tous deux de Mitylene ; Hécate, Possidonius d'Ephèse ; Ledus, Zopire. Il n'oublie pas le fameux Praxitele qui vivait vers le temps du grand Pompée. Voyez Saumaise sur cet endroit de Pline.

S. m. (Gravure en bois) c'est dans la nouvelle manière de préparer le bois pour graver les lointains, etc. l'action de le creuser aux places nécessaires avec la gouge, et de le polir avec le grattoir à creuser. Voyez CREUSER et GRAVURE EN BOIS. Article de M. PAPILLON.
S. f. (Gravure) On appelle estampe, une empreinte de traits qui ont été creusés dans une matière solide. Pour parvenir à m'expliquer plus clairement, je vais remonter à la Gravure, comme à la cause dont l'estampe est l'effet ; et j'emploierai dans cette explication les secours généraux qui m'ont été fournis par M. Mariette. Cet illustre amateur travaille à l'histoire de la Gravure, et à celle des fameux artistes qui ont gravé. Cet ouvrage, dont on peut juger d'avance par les connaissances de l'auteur, nous fournira sans doute des matériaux pour enrichir un second article que nous donnerons au mot GRAVURE, comme un supplément nécessaire à celui-ci.

GRAVEUR en cuivre, en acier, au burin, à l’eau forte, en bois, en manière noire, et en clair-obscur, (Arts modernes.) ce sont-là autant d’artistes qui par le moyen du dessein et de l’incision sur les matières dures, imitent les lumières et les ombres des objets visibles.

Les glorieux monuments du savoir des anciens ont presque tous péri : mais si à tant d'avantages qu'ils semblent avoir sur nous ils avaient joint l'art de graver, que de richesses nous en reviendraient ? elles tromperaient notre douleur, tanti solatia luctus ! et peut-être nous apercevrions-nous moins de nos pertes. Il serait sans-doute échappé quelques empreintes de tant de rares productions de leur génie ; nous aurions du-moins quelques images des grands hommes que nous admirons, ce patrimoine de la postérité, et qui la touche si fort. Cependant loin de nous affliger davantage, cherchons dans ce que nous avons, des motifs de consolation sur ce que nous n'avons plus. Ne songeons désormais qu'à tirer parti de la découverte admirable de la Gravure, moyen sur de faire passer d'âge en âge jusqu'à nos derniers neveux, les connaissances que nous avons acquises.

ou AMATIR, (Gravure) en terme de Ciseleur, Graveur en creux et en relief, c'est rendre mate une partie de l'ouvrage en la frappant avec le matoir (voyez MATOIR), qui répand sur l'ouvrage un grain uniforme qui détache les parties matées des autres qui sont polies.

MATIR, LIME A, c'est un outil dont se servent les Graveurs en relief et en creux pour former les grains du matoir, voyez MATOIR. En le frappant dessus, les grains du matoir sont plus ou moins serrés, selon que la lime dont on s'est servi pour les former est plus ou moins grosse.