Imprimer
Catégorie parente: Beaux-arts
Catégorie : Lutherie
BASSON DE HAUTBOIS ou simplement BASSON, (Lutherie) est un instrument de Musique à vent et à anche, représenté fig. 40. et 41. Pl. IX. de Luth.

Il est composé de quatre pièces de bois A, B, D, C, perforées dans toute leur longueur. La première pièce D d, qui est percée intérieurement d'un trou conique, qui Ve en s'élargissant de D vers d, a un épaulement a b que l'on a ménagé en tournant l'extérieur de la pièce. Cet épaulement est percé de trois trous, qui communiquent au canal intérieur de la pièce. Ces trous notés 1, 2, 3, suivent pour gagner le canal ou tuyau D d, la direction des petites lignes ponctuées que l'on voit auprès des trous. Aux deux extrémités de cette pièce sont deux tenons D d garnis de filasse, pour les faire joindre exactement. Le tenon D entre dans le trou du bocal E ; comme on voit dans les figures qui représentent le basson tout monté. L'autre tenon d entre dans le trou K de la partie inférieure, qu'on appelle le cul, lequel est la seconde partie. Cette pièce est percée de deux trous K C : le premier K reçoit, comme nous avons dit, la pièce D d ; et le second C, qui est plus grand, reçoit la pièce B b par le tenon b. Les deux trous K C de la pièce K L vont dans toute sa longueur ; savoir, le trou K en s'élargissant de K vers L, et le trou C au contraire de L vers C : ces deux trous communiquent l'un à l'autre vers L, en sorte qu'ils forment un tuyau recourbé. On perce les trous comme ceux de tous les autres instruments à vent. Voyez FLUTE. Ces deux trous K C qui traversent d'outre en outre la pièce K L lorsqu'on fabrique l'instrument, sont ensuite rebouchés en L par un tampon de liège, ou autre bois garni de filasse, pour fermer exactement : or avant de reboucher le trou L, on abat un peu de la cloison qui sépare les deux trous K C ; en sorte que du côté de L ils ne forment qu'une seule ouverture ; et que la communication que laisse la breche de la cloison, lorsque la pièce L est rebouchée, soit à-peu-près égale à l'ouverture des tuyaux en cet endroit, en sorte que les deux canaux K C forment un tuyau recourbé en L. On garnit de frettes de cuivre ou d'argent les deux extrémités de cette pièce K L, pour qu'elle ne fende point lorsqu'on met en L le bouchon, et dans les trous K C, les pièces D d et B b, appelées petite et grosse pièces. Le cul est percé de six trous ; les trois marqués 4, 5, 6, communiquent au tuyau K de la petite pièce, en suivant la direction des lignes ponctuées qui partent des ouvertures de ces trous. Le trou marqué 7, et qui est fermé par une clé que son ressort tient appliquée sur ce trou comme celle du mi-b de la flute traversière. et qui ne débouche que lorsqu'on appuie avec le petit doigt sur la patte de cette clé, communique aussi avec le tuyau K. Le trou marqué 8, au contraire, communique avec le tuyau C, et est toujours ouvert quoiqu'il ait une clé d 8, fig. 51 et 52. Cette clé est composée de deux pièces principales ; de la bascule A C, a c, et de la soupape C D, c d. La bascule A C, a c, fait charnière dans un tenon fg, fig. 53. où elle est traversée par une goupille ou une vis h, qui lui laisse la liberté de se mouvoir. La soupape est de même articulée dans un tenon, fig. 54. par le moyen d'une vis qui traverse ses oreilles k k. Les tenons sont fixés sur le corps de l'instrument par le moyen de quelques vis qui le traversent, et vont s'implanter dans le corps de l'instrument. Ces tenons doivent être tellement éloignés les uns des autres, que le crocher de la bascule puisse prendre dans l'anneau de la soupape. Au-dessous de la patte A de la bascule, est un ressort qui la renvoye en en-haut ; en sorte que le crochet de la bascule est toujours baissé, et par conséquent l'anneau de la soupape, dont le cuir D est par ce moyen tenu éloigné du trou e. Voyez la fig. 52. Mais lorsqu'on tient le doigt appliqué sur la patte de la bascule, on fait hausser son crochet et l'anneau de la soupape, et par conséquent baisser cette même soupape D d, dont le cuir s'applique et ferme exactement le trou e. Les trois clés du basson qui ferment les trous 8, 10, 12, sont construites de même ; elles ne diffèrent que par les différentes longueurs de leurs bascules.

La grosse pièce B b, comme la petite D d, est percée dans toute sa longueur d'un trou qui Ve en s'élargissant de b en B, et terminée de même par deux tenons B b. Le premier qui est garni de filasse, entre dans le trou C, et l'autre B aussi garni, reçoit le bonnet a A, qui est entouré d'une frette de cuivre ou d'argent, selon que les clés et les autres frettes en sont faites. Le bonnet est percé d'un trou dans toute sa longueur, lequel est la continuation de celui de la grosse pièce. La grosse pièce est percée de trois trous 10, 11, 12, qui communiquent avec le trou intérieur B b. Ces trous marqués 10 et 12, se ferment avec les clés brisées C 10, C 12, lorsqu'on appuie le doigt sur la patte de leurs bascules.

A l'extrémité D de la petite pièce, on ajuste le bocal e E, qui est un tuyau de cuivre ou d'argent courbe, comme on voit dans la figure ; on fait entrer le tenon E du bocal dans l'ouverture D de la petite pièce, qui est garnie d'une frette comme toutes les parties qui en reçoivent d'autres. A l'extrémité e du bocal on ajuste l'anche e F, composée de deux lames de roseau liées sur une broche de fer de la grosseur du bocal en e : on fait entrer l'extrémité de cette partie à la place de la broche de fer qui a servi de moule à l'anche, à-l'entour de laquelle on fait encore une autre ligature g, qui peut couler le long des lames dans l'espace de deux ou trois lignes. Cette ligature ou anneau, qu'on peut appeler rasette par analogie à celles de l'orgue, sert à déterminer la longueur g F des lames de l'anche qui doivent battre, et par conséquent à la mettre au ton. Voyez ANCHE. La longueur du basson prise depuis l'extrémité e de l'anche a c du bocal jusqu'à l'extrémité A du bonnet, est de huit pieds, réduits à quatre à cause de la courbure en i l. Les trous sont percés dans la longueur de ce tuyau qui s'élargit toujours depuis la pointe e du bocal jusqu'à l'extrémité A du bonnet, où ce trou peut avoir deux pouces 1/4 ou 1/2 de diamètre, selon les distances qui conviennent aux tons que ces trous doivent rendre, lesquels sont d'autant plus graves que les trous sont plus éloignés de l'anche. L'ordre des nombres 1, 2, 3, 4, 5, etc. marqués vis-à-vis des trous du basson dans la figure, suivent l'ordre des distances, qui sont d'autant plus grandes, que le nombre qui est vis-à-vis est plus grand. Voyez la figure. Pour jouer de cet instrument, que l'on tient debout devant soi avec les deux mains, il faut d'abord tourner le côté représenté par la figure A B C D, vers soi : on accroche ensuite le ruban qui passe dans l'anneau X, qui est à la frette supérieure du cul C L, à un des boutons de l'habit qui répondent à la partie supérieure de la poitrine, en sorte que le trou 9 réponde vis-à-vis la région ombilicale. L'instrument doit pancher un peu du côté gauche, pour que l'extrémité e du bocal garnie de son anche, se présente à la bouche avec facilité : c'est pour cela que le bocal est mobile, et peut se tourner de différents sens. On porte ensuite la main gauche vers la partie moyenne de l'instrument, avec laquelle on embrasse la grosse pièce ; en sorte que le pouce de cette main bouche le onzième trou, et les doigts index, medius, et annulaire de cette main, les trous 1, 2, 3, fig. A D et I qui répondent à la petite pièce. Le pouce de la main gauche qui sert à boucher le 11e trou, lequel répond à la grosse pièce, sert aussi à toucher les deux clés brisées, avec lesquelles on ferme le 10 et le 12e trou. Ce pouce doit pouvoir tout-à-la-fais appuyer sur les deux clés pour les fermer, et boucher le 11e trou.

A l'égard de la main droite que l'on porte vers la partie inférieure de l'instrument, le pouce doit boucher le 9e trou ; le doigt index le 4e ; le doigt medius le 5e, et le doigt annulaire de cette main le 6e. Pour le petit doigt, on s'en sert pour toucher les deux clés du 7e et 8e trou, observant que lorsqu'on touche celle du 7e trou on l'ouvre, et qu'au contraire on ferme le 8e lorsqu'on touche sa clé, à cause de la bascule qui précède la soupape.

Après avoir posé les doigts, on soufflera dans l'anche, comme il sera expliqué à l'article HAUT-BOIS, et on observera d'augmenter le vent à mesure que l'on monte sur cet instrument. Cette règle est générale pour tous les instruments à vent. Quant à son étendue, voyez la table du rapport de l'étendue de tous les instruments. Tous ceux qui jouent du basson ne peuvent pas faire cette étendue, soit qu'ils ne ménagent pas assez leur vent, ou que l'instrument n'y soit pas propre. Ainsi ils se contentent de descendre en b fa si, b et , lesquels tons se forment sans déboucher aucun trou, par la seule manière de pousser le vent dans l'instrument. Voyez la tablature suivante, où les notes de Musique font connaître quelle partie sonne cet instrument, et les caractères noirs et blancs qui sont dessous, quels trous il faut fermer et ouvrir pour faire le ton de la note qui est dessus.




Affichages : 1979