S. f. (Peinture) Ce mot est francisé de l'italien caricatura, et c'est ce qu'on appelle autrement charge. Il s'applique principalement aux figures grotesques et extrêmement disproportionnées soit dans le tout, soit dans les parties qu'un peintre, un sculpteur ou un graveur fait exprès pour s'amuser et pour faire rire. Calot a excellé dans ce genre. Mais il en est du burlesque en Peinture comme en Poésie ; c'est une espèce de libertinage d'imagination qu'il ne faut se permettre tout au plus que par délassement. (O)

CARIE, s. f. terme de Chirurgie, solution de continuité dans un os, accompagnée de perte de substance, laquelle est occasionnée par une humeur acre et rongeante. Voyez Os.

La carie est une sorte de corruption ou putréfaction particulière aux parties dures et osseuses du corps, qui y produit le même effet que la gangrene ou la mortification sur les parties molles ou charnues ; ou qui, comme s'expriment d'autres auteurs, y fait ce que font aux parties molles l'abcès ou l'ulcère. Voyez GANGRENE, MORTIFICATION, ABCES, ULCERE.

La carie provient de l'affluence continuelle d'humeurs vicieuses sur l'os, ou de l'acrimonie de ces humeurs ; de fracture, de contusion, de luxation, d'ulcère, de mal vénérien, de médicaments corrosifs, de ce que l'os est resté longtemps à nud et dépouillé de chair, exposé à l'air extérieur, etc.

Les remèdes usités dans la carie sont les teintures d'euphorbe, de myrrhe et d'aloès, ou les mêmes substances en poudre avec une addition d'iris, d'aristoloche d'une ou d'autre sorte, de gentiane, etc. et singulièrement la poudre de diapenté. Après qu'on a fait usage de la teinture ; on met sur l'os un plumasseau saupoudré des mêmes substances pulvérisées. On applique aussi fort souvent avec succès sur l'os carié le cautère actuel, qu'on passe à-travers une canule, pour ne point endommager les parties voisines. Voyez CAUTERE.

Les Anatomistes, en disséquant des corps, trouvent souvent des os cariés, singulièrement ceux des mâchoires, des jambes, etc. quoique pendant que les personnes étaient vivantes on ne soupçonnât rien de semblable, et qu'elles n'en ressentissent aucun mal.

Lorsque les caries sont causées par un virus vénérien, scorbutique, écrouelleux, etc. il faut tâcher de détruire la cause avant que d'employer les remèdes locaux capables de produire l'exfoliation de la carie. Voyez EXFOLIATION.

Les caries avec vermoulure ne se peuvent guérir, il faut en venir à l'amputation du membre. Voyez AMPUTATION.

La carie des os du crane oblige souvent à multiplier l'application des couronnes de trépans. On trouve dans le premier volume des mém. de l'académie royale de Chirurgie, plusieurs observations importantes sur la guérison des caries du crane, à l'article de la multiplicité des trépans. Il y en a une entr'autres de Mr. de la Peyronie, qui enleva une carie considérable, et qui employa à cette opération les trépans, les élévatoires, les tenailles, les scies, les limes, les vilebrequins, les maillets de plomb, les gouges, les ciseaux de presque toutes les espèces, etc. Cette observation, qui fournit un des plus grands faits de Chirurgie, tant par la grandeur de la maladie et la constance du malade, que par l'intrépidité du chirurgien, est un de ces exemples extraordinaires dû. à l'humanité, qui dans le cas désespéré a porté de grands chirurgiens à des entreprises audacieuses, qui ont servi à faire connaître de plus en plus les forces de la nature et les ressources de l'art.

La carie des dents cause des douleurs considérables, qui ne cessent ordinairement que par l'extirpation. Voyez ODONTALGIE, DENT, MAL DE DENT. (Y)

CARIE, (Géographie ancienne et moderne) province d'Asie en Natolie, au midi de l'Archipel, appelée aujourd'hui Alidinelli.