(Géographie) est un nom qu'on donne par distinction au fameux détroit par où la mer Germanique communique à la mer Baltique.

Il est situé entre l'île de Zélande et la côte de Shonen ; il a environ 16 lieues de long et 5 de large, excepté auprès du fort de Cronembourg, où il n'en a qu'une ; de sorte que les vaisseaux ne peuvent passer que sous le canon de ce fort.

Cela a donné lieu aux Danois de mettre un impôt sur tous les vaisseaux, et on prétend que c'est un des plus beaux revenus de la couronne de Danemarck : et depuis ils empêchent les pilotes de passer par le petit ou le grand Belt, qui sont deux autres passages de la mer Baltique, quoiqu'un peu moins commodes que le Sond.

Toutes les Nations qui trafiquent dans cette partie du nord, sont sujettes à ce droit ; cependant les Suédais en étaient exempts par le traité de 1644 : mais ce privilège leur a été ôté par le traité de 1720, qui les a remis au niveau de leurs voisins.

Par le traité de Spire, fait entre les Danois et Charles-Quint ; le droit de passage fut fixé à deux nobles à la rose pour un vaisseau de deux cent tonneaux ; cependant en 1640 cet impôt fut augmenté jusqu'à 500 rixdales.

La connivence de Jacques I, roi d'Angleterre, qui épousa une princesse de Danemarck, et les guerres que les Hollandais ont été contraints de faire pour leur liberté, ont donné lieu à une exaction si considérable ; depuis bien des années ce droit a été remis sur un pied plus modéré.

Cromwel avait résolu d'enlever ce passage aux Danois, et il y aurait réussi sans-doute, s'il n'était pas mort, auparavant que la flotte qu'il y envoya pour cet effet fût arrivée.

L'origine et le progrès de cet impôt (qui d'une petite contribution volontaire que les Marchands payaient pour entretenir des fanaux dans certains endroits de la côte, et dont le roi de Danemarck n'était que le trésorier et le dépositaire, devint à la longue un pesant fardeau pour le commerce, aussi-bien qu'une espèce de reconnaissance servîle de sa souveraineté sur ces mers) est rapportée dans l'histoire de Danemarck, ch. IIIe p. 11. et seq. Voyez SUND.