(LA) Géographie petite ville de l'île de France dans le Gatinais, sur le ruisseau de Juine, à 7 lieues S. de Paris. Long. 20d. 2'. lat. 48d. 26'. Le nom de Ferté, commun à plusieurs places de France, signifie un lieu fort bâti sur quelque roche ferme.

En effet on voit dans l'histoire de notre nation, que les François avaient des places fortes, plutôt destinées à se mettre à couvert de l'incursion des ennemis, qu'à loger des habitants. L'auteur des annales de Mets les appelle Firmitates. Nous lisons dans l'histoire ecclésiastique d'Orderic. Vital. page 738. Tales tantique hostes ad pontem ferreum castra metati sunt, et firmitatem illam confestim expugnaverunt. Brompton, historien anglais, s'est servi de ce terme que Somner explique ainsi dans son glossaire : " Un lieu, dit-il, fortifié, un donjon, une espèce de citadelle " ; et il le dérive du saxon. Nos anciens poètes ont dit fermeté dans le sens de firmitas.

Li ont tolu par la guerre

Et ses castiaux, et ses cités ;

Et ses bourgs, et ses fermetés.

dit Philippe Mouskes. Et dans la vie de Bertrand du Guesclin, pag. 18. " Et n'y avait audit chastel guère de gens qui puissent garder la fermeté ". De fermeté on a fait ferté, pour signifier une forteresse, une place de guerre. Dans le roman de Garin,

Le siège a mis environ la Ferté.

Ce terme subsiste encore : car il y a plusieurs villes et châteaux que l'on appelle la Ferté, en y ajoutant un surnom pour les distinguer ; comme la Ferté-Alais qui a donné lieu à la remarque qu'on vient de transcrire, la Ferté-Bernard, la Ferté-Milon, et tant d'autres qu'on trouvera dans les dictionnaires géographiques, ainsi que dans Trévoux.

Dans le cartulaire de Philippe-Auguste, fol. 23, on joint le nom de celui qui a fait bâtir la forteresse ; comme dans la Ferté-Milon, la Ferté -Baudouin.

La Ferté-Alais, en latin Firmitas Adelaidis, tire son nom, suivant Adrien de Valais, de la comtesse Adelaïde femme de Gui le Rouge, ou de la reine Adelaïde épouse, de Louis VII. et mère de Philippe-Auguste. Voyez sur tout ce détail ce savant écrivain, Notit. Gall. pag. 194. Pasquier, recherch. lib. VIII. chap. xxxviij. etc. (D.J.)

FERTE-BERNARD, (Géographie) petite ville de France dans le Maine sur l'Huisne, à six lieues du Mans. Elle est la patrie de Robert Garnier poète français, né en 1534, mort vers l'an 1595, et dont les tragédies ont été admirées avant le règne du bon gout. Long. suivant Cassini, 18d. 10'. 5". latit. 48d. 11'. 10". (D.J.)

FERTE-MILON, (la) Géographie petite ville de l'île de France sur l'Ourque, uniquement remarquable par la naissance du célèbre Racine, qui après avoir partagé le sceptre dramatique avec Corneille, est mort à Paris le 22 Avril 1699, âgé de 60 ans, et comblé de gloire dans la carrière qu'il a courue. Heureux s'il eut été aussi philosophe que grand poète ! Long. 20d. 40'. lat. 49d. 8'. (D.J.)