(Géographie) vaste et magnifique bourg de la Chine, dans la province de Kiansi, et dans la dépendance de Feuleangi. C'est ce lieu qui lui-seul fournit presque toute la belle porcelaine de la Chine. Quoiqu'il ne soit pas entouré de murailles, il vaut bien une grande ville pour la beauté de ses rues qui sont tirées au cordeau, pour le nombre de ses habitants que l'on fait monter à un million, et pour le commerce qui y est prodigieux.

Kim-Te-Tchim est placé dans une plaine environnée de hautes montagnes ; et peut-être cette enceinte de montagnes forme-t-elle une situation propre aux ouvrages de porcelaine. On y compte trois mille fourneaux qui y sont destinés ; aussi n'est-il pas surprenant qu'on y voie souvent des incendies ; c'est pour cela que le génie du feu y a plusieurs temples : mais le culte et les honneurs que l'on prodigue à ce génie, ne rendent pas les embrasements plus rares. D'un autre côté un lieu si peuplé, où il y a tant de richesses et de pauvres, et qui n'est point fermé de murailles, est gouverné par un seul mandarin, qui par sa bonne police, y établit un ordre et une sûreté entière. Voyez de plus grands détails dans les lettres édifiantes, tome XII. page 255. et suiv.

(Le Chevalier DE JAUCOURT.)