(Géographie) ville d'Italie en Piémont, capitale du Canavez, avec une forteresse, un évêché suffragant de Turin, et titre de marquisat qui commença sous Charlemagne, et qui ne subsiste plus. Cette ville est très-ancienne : Velleius Paterculus, l. I. c. XVIe rapporte que sous le consulat de Marius et de Valerius Flaccus, les Romains y envoyèrent une colonie. Brutus en parle dans ses lettres à Ciceron, et Antonin en fait mention dans son itinéraire ; elle appartient au roi de Sardaigne, et est plus remarquable par son ancienneté que par sa beauté et par sa grandeur, ne contenant que cinq ou six mille ames.

La Doria qui l'arrose, y est fort rapide ; on la passe sur un pont qui n'a qu'une arche. Le nom latin d'Eporedia qu'avait cette ville, s'est changé avec le temps en Eborcia, Ivorcia, jusque-là qu'on est parvenu à dire Ivrée.

Les Romains lui donnèrent le nom d'Eporedia, parce qu'au témoignage de Pline, les Gaulois appelaient Eporedicos, ceux qui s'entendaient à dompter et à dresser les chevaux, soit que les habitants d'Ivrée s'occupassent de ce métier, soit que les Romains entretinssent dans ce pays-là un grand nombre de chevaux aux dépens du public, et les y fissent exercer. Dans le théâtre du Piémont on écrit Ivrée : elle est située en partie dans la plaine, en partie sur une colline d'une montée douce, à 8 lieues N. E. de Turin, 13 S. E. de Suze, 10 S. O. de Verceil. Long. 25. 23. lat. 45. 12. (D.J.)