S. (Géographie) Ptolémaïde, S. Jean d'Acre, ville d'Asie, qui appartient aux Turcs, proche de Tyr. Long. 57. lat. 32. 40.

ACRE, s. f. (Commerce) mesure de terre, différente selon les différents pays. Voyez MESURE, VERGE et PERCHE.

Ce mot vient du Saxon accre, ou de l'Allemand acker, lequel vraisemblablement est formé d'acer, et signifie la même chose. Saumaise cependant le fait venir d'acra, qui a été dit pour akena, et signifiait chez les anciens une mesure de terre de dix pieds.

L'acre en Angleterre et en Normandie est de 160 perches carrées. L'acre Romaine était proprement la même chose que le jugerum. Voyez ARPENT.

Il y a en Angleterre une taille réelle imposée par Charles II. à raison du nombre d'acres que possèdent les habitants.

Le chevalier Petty a calculé dans l'Arithmétique politique, que l'Angleterre contient 39038500 acres ; les Provinces-Unies 4382000, etc.

L'acre des bois est de quatre vergées, c'est-à-dire, 960 pieds. Voyez VERGEE. (E et G)

ACRE, adj. (Chimie) se dit de ce qui est piquant, mordicant, et d'un goût desagréable. Tout excès et toute dépravation de salure fait l'acre. C'est en Médecine qu'on emploie plus communément ce terme.

Il y a autant de différentes espèces d'acres que de différentes espèces de sels. Il y a des acres aigres, des acres alkalis, et des acres moyens, qui tiennent de l'acide et de l'alkali en différentes proportions ; et on peut éprouver les acres pour en connaître l'espèce, comme on éprouve les sels pour savoir s'ils sont acides ou alkalis, ou neutres. Voyez SELS.

On peut aussi distinguer les acres en acre scorbutique, acre vérolique, etc. Lorsque les différents sels qui sont naturellement dans les liqueurs du corps, sont en quantité disproportionnée, ou lorsque la dépuration de ces liqueurs est troublée, et leur chaleur naturelle augmentée, il se fait des acres de différentes espèces. Certaines gangrenes font voir que les liqueurs du corps humain peuvent devenir si acres, qu'elles en sont caustiques. Les alkalis urineux qui se forment naturellement dans les corps vivants, sont dissolvants des parties animales, non-seulement des humeurs et des chairs, mais aussi des nerfs et des cartilages ; et les acres acides des animaux, comme est l'acide du lait, amollissent et dissolvent les os les plus durs. On peut en faire l'expérience avec du lait aigre ; on verra qu'il dissout jusqu'à l'ivoire.

Souvent un acre contre nature se trouve confondu dans les humeurs, et ne produit point de mal sensible tant qu'il n'y est pas en assez grande quantité, ou qu'il est plus faible que ne le sont les liqueurs qui n'ont qu'une salure naturelle. On a Ve souvent des personnes qui portant un levain de vérole dans leurs humeurs, paraissaient se bien porter tant que le virus n'avait pas fait assez de progrès pour se rendre sensible. Il y a des goutteux qui se portent bien dans les intervalles des accès de goutte, quoiqu'ils aient dans eux de l'humeur acre de la goutte : c'est pour cette raison-là que les Médecins sages et habiles ont égard à la cause de la goutte dans toutes les maladies qui arrivent aux goutteux, comme aux autres hommes.

Des charbons de peste ont sorti tout d'un coup à des personnes qui paraissaient être en parfaite santé ; et lorsque ces charbons pestilentiels sortent de quelque partie intérieure du corps, ceux à qui ce malheur arrive, meurent sans garder le lit ; et quelquefois même ils tombent morts dans les rues en allant à leurs affaires : ce qui prouve bien qu'on peut porter dans soi pendant quelque temps un levain de maladie, et d'une maladie très-dangereuse, sans s'en apercevoir. C'est ce qu'ont peine à comprendre ceux qui ayant la vérole conservent cependant toutes les apparences d'une bonne santé, n'ont rien communiqué, et ont des enfants sains.

Souvent des personnes sont prêtes d'avoir la petite vérole, et semblent se porter bien ; cependant elles ont en elles le levain de cette maladie, qui quelques jours après les couvrira de boutons et d'ulcères. Ces choses sont approfondies et clairement expliquées dans la Chimie medicinale. (M)