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Catégorie : Géographie
ou MEISSEN, en latin Misnia, (Géographie) province d'Allemagne avec titre de marggraviat.

Elle est bornée au nord par le duché de Saxe et par la principauté d'Anhalt ; à l'orient par la Lusace ; au midi par la Bohème et la Franconie ; à l'occident par la Thuringe.

Elle fut anciennement habitée par les Hermundures, et ensuite par les Misniens ; ces derniers étant opprimés par des Sorabes, eurent recours aux Francs, qui les aidèrent à recouvrer leur liberté ; mais pour la conserver plus facilement, ils s'unirent avec les Saxons, et donnèrent le nom de Misnie au pays qu'ils occupaient. Ce pays fut érigé en marggraviat en faveur de la maison de Saxe, cette maison, après avoir été dépouillée plusieurs fais, est enfin rentrée dans l'ancienne possession de ce patrimoine.

La Misnie, telle qu'elle est actuellement, a 18 lieues de long sur 17 de large. Elle est fertîle en tout ce qui est nécessaire à la vie ; mais ses principales richesses viennent de ses mines.

On la divise en huit territoires ou cercles ; savoir, le cercle de Misnie, le cercle de Leipsick, le cercle des Montagnes d'airain, le territoire de Weissenfels, le territoire de Mersebourg, le territoire de Zeitz, de Voigtland et l'Osterland ; l'électeur de Saxe en possède la plus grande partie, et les autres princes de Saxe possèdent le reste. Meissens en est la capitale, et Dresde la principale ville.

Parmi les gens de lettres nés en Misnie, il n'en est point qui lui fasse plus d'honneur que Samuel Puffendorf, l'un des savants hommes du XVIIe siècle, dans le genre historique et politique. On connait son histoire des états de l'Europe, celle de Suède depuis Gustave Adolphe jusqu'à l'abdication de la reine Christine, et celle de Charles Gustave écrite en latin ; mais c'est surtout son droit de la nature et des gens qui fait sa gloire. Il établit dans cet ouvrage, et développe beaucoup mieux que Grotius, les principes fondamentaux du droit naturel, et il en déduit par une suite assez exacte de conséquences, les principaux devoirs de l'homme et du citoyen, en quelqu'état qu'il se trouve. Il étend et rectifie tout ce qu'il emprunte du grand homme qui l'a précédé dans cette carrière, et s'écarte avec raison du faux principe de Grotius, je veux dire, de la supposition d'un droit des gens arbitraire, fondé sur le consentement tacite des peuples, et ayant néanmoins par lui-même force de loi, autant que le droit naturel. Enfin, l'ouvrage de Puffendorf est, à tout prendre, beaucoup plus vrai et plus utîle que celui de Grotius. M. Barbeyrac y a donné un nouveau prix par sa belle traduction française, accompagnée d'excellentes notes. Cette traduction est entre les mains de tout le monde. Puffendorf mourut à Berlin en 1694, âgé de 63 ans. (D.J.)




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