(Géographie) belle, grande et ancienne ville d'Italie sur un petit golfe. On sait qu'elle est la capitale et la métropole du royaume auquel elle donne son nom, avec un archevêché, une université et des châteaux pour sa défense.

L'avantage de sa situation et la douceur de son climat l'ont toujours faite regarder comme le séjour des délices et de l'oisiveté ; otiosa Neapolis, c'est l'épithète que lui donne Horace : In otia natam Parthenopem, dit Ovide. Les Napolitains étaient autrefois ce qu'ils sont aujourd'hui, épris de l'amour du repos et de la volupté.

Le nom grec de Naples, , veut dire la nouvelle ville, pour la distinguer de la petite ville Paloepolis, c'est-à-dire l'ancienne ville, qui en était peu éloignée ; ou plutôt les Chalcidiens originaires de l'Attique, envoyèrent des colonies en Italie, qui fondèrent la ville de Cumes, dont une partie des habitants se détacha bien-tôt après pour élever une autre ville qu'ils nommèrent la ville neuve. Elle fut appelée Parthénope, à cause, disent quelques-uns, de Parthénope fille d'Euméléus roi de Thessalie, qui y mena une colonie des états de son père. Quoi qu'il en sait, Naples passe pour être plus ancienne que la ville de Rome, à laquelle neanmoins elle se soumit. Elle lui garda toujours inviolablement la fidélité, et en reconnaissance, la république et les empereurs la mirent au nombre des villes libres et confédérées.

Malgré les assauts terribles que Naples a essuyés, c'est encore une des belles villes du monde, et une des plus également belles. Elle est toute pavée d'un grand carreau d'échantillon. La plupart de ses maisons sont à toits plats, et d'une structure uniforme. La mer y fait un petit golfe qui l'arrose au midi, et vers le nord elle a de riches coteaux, qui montent insensiblement à la campagne-heureuse. Plusieurs de ses églises sont magnifiques, et enrichies des ouvrages des grands peintres. Le dôme de l'église des Jésuites est de la main de Lanfranc : la Nativité, du Guide, et en outre quatre tableaux de la cène, qui sont de l'Espagnolet, d'Annibal Carrache et de Paul Véronese, ornent le chœur de l'église de S. Martin.

Mais les richesses prodigieuses ensevelies dans les églises de Naples, les dépenses excessives que fait cette ville pour l'entretien du prince et des garnisons, enfin le nombre exorbitant de couvens, de monastères, de prêtres, de religieux et de religieuses qui fourmillent dans cette ville, la consument et l'appauvrissent tous les jours davantage. Si l'on y compte près de trois cent mille âmes, il y en a cinquante mille qui ne vivent que d'herbes, et qui n'ont pour tout bien que la moitié d'un habit de toile. Ces gens-là également pauvres et misérables, tombent dans l'abattement à la moindre fumée du Vésuve. Ils ont la sottise de craindre de devenir malheureux, dit l'auteur de l'Esprit des lois ; cependant il est difficîle de ne pas appréhender que la ville de Naples ne vienne à crouler, et à disparaitre un jour comme Herculanum. Cette ville est toute creusée par-dessous, et bâtie sur un grand nombre de vastes cavernes, où se trouvent des abîmes d'eau et de matières combustibles, qui ne peuvent à la fin que s'enflammer, et renverser Naples de fond en comble, par quelque affreux tremblement de terre ; ajoutez-y le voisinage du volcan et ses terribles éruptions.

Naples arrosée par la petite rivière que les anciens nommaient Sebethus, aujourd'hui le Fornello, est à 43 lieues S. E. de Rome, 70 N. E. de Palerme, 86 S. E. de Florence, et 120 S. E. de Venise. Long. suivant Cassini, 32. 11. 30. lat. 40. 48.

C'en est assez sur la Parthénope moderne ; parlons à présent de quelques gens célèbres dans les lettres et dans les arts dont elle a été la patrie ; car leurs noms embellissent l'article de cette ville.

Paterculus Caïus (d'autres disent Publius ou Marcus) Velleïus, historien latin du premier ordre, naquit, selon les apparences, l'an de Rome 735. Il occupa les emplois qu'il pouvait se promettre par ses talents distingués et par son illustre naissance. Il fut tribun des soldats, commanda la cavalerie des légions en Allemagne sous Tibere, suivit ce prince pendant neuf ans dans toutes ses expéditions, en reçut des récompenses honorables, et devint préteur de Rome l'année de la mort d'Auguste ; c'est ce qu'il nous apprend lui-même avec une tournure qui montre la finesse et la délicatesse de son esprit : Quo tempore, dit-il, mihi fratrique meo, candidatis Caesaris proximè à nobilissimis ac sacerdotibus viris, destinari praetoribus contigit ; consecutis ut neque post nos, quemquam D. Augustus, neque ante nos Caesar commendaret Tiberius. lib. II. cap. CXXIV.

Il était éclairé par des voyages dans les provinces de Thrace, de Macédoine, d'Achaie, de l'Asie mineure, et d'autres régions encore plus orientales, principalement sur les deux bords du Pont-Euxin ; on peut juger de-là combien nous devons regretter la perte de l'histoire entière et étendue qu'il promet si souvent, et qui devait renfermer toutes ces choses, dont il avait été non-seulement témoin oculaire, mais en partie exécuteur ; cependant dans l'abrégé incomplet de l'Histoire romaine qui nous reste de cet homme célèbre, on y apprend beaucoup de particularités, d'autant plus estimables, qu'elles ne se trouvent point ailleurs, soit par le silence des autres historiens, soit par la perte trop ordinaire d'une partie de leurs travaux. Il y marque avec exactitude l'origine des villes et des nouveaux établissements, et tous ses portraits des grands hommes sont de main de maître.

Son style enchanteur est du beau langage du siècle d'Auguste. Il excelle surtout quand il blâme ou loue ceux dont il parle ; c'est toujours dans les plus beaux termes et avec les expressions les plus délicates. J'aime beaucoup le discours qu'il met dans la bouche du fils de Tigranes à Pompée pour se le rendre favorable ; mais entre toutes les figures de rhétorique dont il se sert, il emploie l'épiphonème à la fin de ses narrations avec tant de grâce et de jugement, que personne ne l'a surpassé dans cette partie ; comme personne n'a jamais loué plus dignement Ciceron, qu'il le fait dans ce bel endroit de ses écrits, où il avoue que sans un tel personnage, la Grèce vaincue par les armes romaines, aurait pu se vanter d'être victorieuse par la force de l'esprit.

On blâme néanmoins Velleïus Paterculus, et avec raison, d'avoir prostitué sa plume aux louanges d'un Tibere et d'un Séjan ; mais voilà ce qui doit toujours arriver aux écrivains qui travailleront pour donner pendant leur vie l'histoire de leur temps, celle des princes, ou de ceux de qui les fils règnent encore.

L'ouvrage de Velleïus Paterculus a été publié pour la première fois par Rhénanus en 1520, et depuis lors on en a fait grand nombre d'éditions : je ne les citerai point ici, c'est assez de remarquer que celle de Dodwelt à Oxfort en 1693, in -8°. est d'autant meilleure que ses Annales velleïani qu'il a mises à la tête, sont un morceau précieux de littérature, par la vaste connaissance de l'antiquité qui s'y rencontre. Mais si nous avons d'excellentes éditions de Paterculus, nous n'avons point de bonnes traductions en aucune langue de cet habîle historien. M. Doujat en donna une version française en 1679, et suppléa à ce qui manque dans l'original. Il devait plutôt songer à perfectionner sa traduction, car il siérait mal à un chinois, dans mille ans d'ici, de remplir les vides de l'Histoire de Louis XIV. de Pélisson.

Stace, célèbre poète, né et mort à Naples, fleurissait sous l'empereur Domitien ; nous réservons son article au mot POEME EPIQUE.

Entre les modernes, je trouve d'abord Majus (Junianus) qui vivait dans le XV. siècle, et qui ne dédaigna point, quoique gentilhomme, d'enseigner les belles-lettres dans sa patrie. Il eut entr'autres disciples le célèbre Sannazar, qui en poète reconnaissant, élève jusqu'au ciel les talents de son maître. Il est sur qu'il contribua par ses leçons et par ses livres, à rétablir le bel usage de la langue latine. Son traité de proprietate priscorum verborum, parut à Naples en 1475, et nous apprenons par cette édition, que celui qui commença d'exercer l'imprimerie dans cette ville, était un allemand nommé Matthias le Morave. Mais Majus se distingua sur tout par l'explication des songes. Ce fut le plus grand oneirocritique de son siècle, et l'on recourait à lui de toutes parts, pour savoir ce que présageait tel ou tel songe. C'est une triste et ancienne maladie des hommes, d'avoir imaginé qu'il y a des songes qui présagent l'avenir ; car la plupart des personnes qui sont une fois imbues de cette extravagance, se persuadent que les images qui leur passent dans l'esprit pendant leur sommeil, sont autant de prédictions menaçantes, et pour un fou qui les envisage du côté favorable, il y en a cent qui les considèrent comme des augures malheureux.

Sannazar (Jacques) né en 1458, s'est fait un nom considérable par ses poésies latines et italiennes : il a composé en latin des élégies, des églogues, et un poème sur les couches de la sainte Vierge, qui est estimé malgré le mélange qui s'y trouve des fictions de la fable avec les mystères de la religion. Son Arcadie est la plus célèbre de ses pièces italiennes : les vers et la prose de cet ouvrage plaisent par la délicatesse des expressions, et par la naïveté des images. Il mourut en 1530. Ses œuvres latines ont été publiées à Amsterdam en 1689, et plus complete ment à Naples en 1718, avec l'éloge de l'auteur à la tête. Il se fit appeler Actius Syncerus Sannasarius, selon l'usage des savants de son temps, qui changeaient volontiers leur nom. Il se composa lui-même l'épitaphe suivante :

Actius hic situs est, cineres gaudete sepulti :

Jam vaga post obitus umbra dolore vacat.

Bembo lui fit celle-ci qui est d'une latinité plus pure.

Da sacro cineri illi flores ; hic ille Maroni

Syncerus Musâ proximus, et tumulo.

Marini (Jean-Baptiste) connu sous le nom de Cavalier marin, naquit à Naples en 1569, et se fit de la réputation par ses poésies italiennes ; on estime surtout son poème d'Adonis : il est mort en 1625.

Borelli (Jean Alphonse) célèbre mathématicien, est connu de tous les gens de l'art par deux excellents traités, l'un de motu animalium, et l'autre de Ve percussionis, imprimé à Rome en 1680, in-4 °. Il mourut dans cette ville le 31 Décembre 1699.

Gravina (Janus Vincentius) littérateur et célèbre jurisconsulte, a été successivement comblé de bienfaits par Innocent XII. et par Clément XI. Il mourut à Rome en 1718, à 58 ans. La meilleure édition de ses ouvrages est celle de Leipsic en 1737, in -4°. avec les notes de Mascovius : on regarde ses trois livres de l'origine du Droit, originum Juris, libri tres, comme le plus excellent traité qui ait paru jusqu'ici sur cette matière.

Je puis nommer certainement trois grands artistes napolitains, l'un en Peinture, l'autre en Sculpture, et le troisième en Musique.

Rosa (Salvator) peintre et graveur, naquit en 1615, il a fait des tableaux d'histoire, mais il a principalement réussi à peindre des combats, des marines, des sujets de caprice, des animaux, des figures de soldats, et surtout des paysages, dans lesquels on admire le feuiller de ses arbres ; on a aussi quelques morceaux gravés de sa main qui sont d'une excellente touche. Il mourut à Rome en 1673.

Bernini (Jean-Laurent, surnommé le Cavalier) né en 1598, mort en 1680, était un génie bien rare par ses talents merveilleux dans la Sculpture et l'Architecture. Il a embelli Rome de plusieurs monuments d'architecture qui font l'admiration des connaisseurs ; tels sont le maître autel, le tabernacle, et la chaire de l'église de saint Pierre, la colonade qui environne la place de cette église, les tombeaux d'Urbain VIII. et d'Alexandre VII. la statue équestre de Constantin, la fontaine de la place Navonne, etc. tous ces ouvrages ont une élégance, une expression dignes de l'antique. Personne n'a donné à ses figures plus de vie, plus de tendresse, et plus de vérité. Louis XIV. l'appela à Paris en 1665, pour travailler au dessein du Louvre, et le récompensa magnifiquement, quoique les desseins de Claude Perrault aient été préférés aux siens pour la façade de ce bâtiment du côté de saint Germain l'Auxerrais.

Le Pergolèse, un des plus grands musiciens de ce siècle : son mérite supérieur et prématuré parut un crime aux yeux de l'envie. On sait que l'école de Naples est la plus féconde en génies nés pour la musique, mais personne ne l'a porté plus loin que le Pergolèse, dans l'âge où l'on est encore sous la discipline des maîtres ; par la facilité de la composition, la science de l'harmonie, et la richesse de la mélodie. Sa musique parle à l'esprit, au cœur, aux passions. Ses ouvrages sont des chefs-d'œuvre, la serva Padrona ; il maestro di musica intermèdes ; un Salve regina, et le Stabat mater, qu'on regarde comme son chef-d'œuvre ; il est mort à l'âge de 22 ans, en finissant la musique du dernier verset. (D.J.)

NAPLES, royaume de, (Géographie) grand pays d'Italie, dont il occupe toute la partie méridionale. Il est borné au N. O. par l'état ecclésiastique, et de tous les autres côtés par la mer. Il a environ 300 milles de longueur, et près de 80 milles de largeur. Les tremblements de terre y sont fréquents, mais d'ailleurs c'est une contrée délicieuse, où l'air est très-sain, et la terre très-fertîle en grains, vins, et fruits excellents. On divise ce royaume en douze parties, savoir la terre d'Otrante, celle de Bari, la Capitanate, le comté de Molise, l'Abruzze ultérieure et citérieure, la Basilicate, la Principauté citérieure et ultérieure, la terre de Labour. Il y a quantité de fleuves, mais qui doivent tous être considérés comme des torrents.

Cet état, le plus grand de l'Italie, passa dans le Ve siècle de la domination des Romains à celle des Goths, ensuite les Lombards en furent les maîtres, jusqu'à ce que leur roi Didier eut été vaincu et pris par Charlemagne. Les enfants de ce grand empereur partagèrent cet état avec les Grecs, qui n'y voulurent point de compagnons, et prirent la part des autres. Les Sarrasins leur en enlevèrent une grande partie vers la fin du ix. siècle et au commencement du Xe Ils y étaient très-puissants, lorsque dans le siècle suivant, les enfants de Tancrède, gentilhomme normand, les en chassèrent. Les descendants de ceux-ci y regnèrent jusqu'à Guillaume III. qui ne laissa point d'enfants. Constance, fille posthume de Roger, duc de la Pouille, porta cette riche succession à l'empereur Henri VI.

Après la mort de Conrad leur petit-fils en 1257, Mainfroi son frère bâtard, fut reconnu pour son héritier : mais Charles de France, frère de S. Louis, comte d'Anjou, de Provence, etc. ayant été investi du royaume de Naples et de Sicîle par le pape Clément IV. en 1265, défit et tua Mainfroi l'année suivante ; ensuite ayant pris dans une bataille en 1268 le jeune Conradin, véritable héritier du royaume de Naples, il fit trancher la tête à ce prince, ainsi qu'à son parent Frédéric, duc d'Autriche, au-lieu d'honorer leur courage ; enfin il irrita tellement les Napolitains par ses oppressions, que les François et lui furent en horreur.

Le sang de Conradin et de Mainfroi fut vengé, mais sur d'autres que celui qui l'avait répandu. Pierre III. roi d'Aragon, qui avait épousé Constance, fille de Mainfroi, fit égorger à Palerme tous les François en 1282, le jour de Pâques, au premier coup du son des vêpres. Ce massacre servit à attirer encore de nouveaux malheurs à ces peuples d'Italie, qui nés dans le climat le plus fortuné de la terre, n'en étaient que plus misérables ; de-là commença les fameuses querelles des deux maisons, d'Anjou et d'Aragon, dont on sait l'histoire. C'est assez de dire ici que Jeanne II. fille de Charles de Duras, qui s'était établie sur le trône de Naples, adopta Alphonse V. roi d'Aragon l'an 1420. Celui-ci y laissa en mourant Fernando son fils naturel : la bâtardise n'excluait point alors du trône. C'était une race bâtarde qui regnait en Castille ; c'était encore la race bâtarde de dom Pedro le Sévère qui était sur le trône de Portugal ; Fernando regnant à ce titre dans Naples, avait reçu l'investiture du pape, au préjudice des héritiers de la maison d'Anjou qui réclamaient leurs droits ; mais il n'était aimé ni du pape son suzerain, ni de ses sujets. Il mourut en 1494, laissant une famille infortunée, à qui Charles VIII. ravit le trône, sans pouvoir le garder, et qu'il persécuta pour son propre malheur.

La destinée des Français, qui était de conquérir Naples dans le XV. siècle, était aussi d'en être chassés. Gonsalve de Cordoue, qui mérita si bien le titre de grand capitaine, et non de vertueux, trompa d'abord les troupes de Louis XII. et ensuite les vainquit. Louis XII. perdit sa part du royaume de Naples sans retour. Nous avons une bonne histoire de toutes ces révolutions par Giannone traduite en français, en quatre volumes in -4°.

Ce royaume passa au roi d'Espagne Philippe V. en 1700, et tomba en 1705 entre les mains de l'Archiduc Charles, depuis empereur, sous le nom de Charles VI. il fut donné par le traité de Vienne en 1736, à l'infant dom Carlos qui le posséde aujourd'hui conjointement avec le royaume d'Espagne.

Ce royaume est un fief de l'Eglise, dont le possesseur rend tous les ans au pape le tribut d'une bourse de sept mille écus d'or et d'une haquenée blanche. C'est-là un témoignage encore subsistant de ce droit que les pontifes de Rome surent prendre autrefois avec tant d'art, de créer et de donner des royaumes. (D.J.)

NAPLES, golfe de, (Géographie) le golfe, ou la baie de Naples, est une des plus agréables qu'on puisse voir ; elle est presque ronde, d'environ trente milles de diamètre. Les côtés sont couverts de forêts et de montagnes. Le haut promontoire de Surrentum sépare cette baie de celle de Salerne. Entre l'extrémité de ce promontoire et l'île de Caprée, la mer se fait jour par un détroit large d'environ trois milles. Cette île est comme un vaste mole fait pour rompre la violence des vagues qui entrent dans le golfe. Elle est en long, presque dans une ligne parallèle à Naples. La hauteur excessive de ses rochers sert d'abri contre une grande partie des vents et des ondes. La baie de Naples est appelée le Crater par les anciens géographes, probablement à cause de sa ressemblance à une boule à moitié pleine de liqueur.

Virgile qui composait à Naples une partie de son énéide, a pris sans doute de cette baie le plan de ce beau havre, dont il donne la description dans son premier livre, car le port Lybien n'est que la baie de Naples en petit.

Est in secessu longo locus, insula portum

Efficit objectu laterum, quibus omnis ab alto,

Frangitur, inque sinus scindit sese unda reductos :

Hinc atque hinc vastae rupes geminique minantur

In coelum scopuli, quorum sub vertice late,

Aequora tuta silent, tum sylvis scena coruscis,

Desuper, horrentique antrum nemus imminet umbra, &c.

Aeneid. l. I. Ve 163.

" On voit dans l'éloignement une baie assez profonde, et à son entrée une île qui met les vaisseaux à l'abri des vents, et forme un port naturel. Les flots de la mer se brisent contre le rivage ; à droite et à gauche sont de vastes rochers, dont deux semblent toucher le ciel, tandis qu'ils entretiennent le calme dans le port ; de l'autre côté s'élève une épaisse forêt en forme d'amphithéâtre : c'est dans cette rade que les vaisseaux n'ont besoin ni d'ancres, ni de câbles pour se garantir de la fureur des aquilons ".

Ce golfe était nommé par les Grecs un vase, un bassin, à cause de sa forme. Ciceron l'appelle delicatus, parce que Bayes, l'endroit le plus délicieux de toute l'Italie, était située sur ce golfe ; les grands de Rome, et Ciceron en particulier, y avaient des maisons de plaisance. (D.J.)

NAPLES, gros de, (Soier.) Voyez l'article GROS DE TOURS.