S. f. (Géographie) Ce mot doit être employé dans la géographie de l'Empire romain lorsqu'il s'agit de grandes routes. C'est un terme latin, mansio, lequel signifie proprement demeure, séjour, et même ses autres acceptions sont toutes relatives à cette signification.

1°. Quand les Romains s'arrêtaient un petit nombre de jours pour laisser reposer les troupes dans des camps, ces camps étaient nommés mansiones ; mais s'ils y passaient un temps plus considérable, ils s'appelaient stativa castra.

2°. Les lieux marqués sur les grandes routes, où les légions, les recrues, les généraux avec leur suite, les empereurs mêmes trouvaient tous leurs besoins préparés d'avance, soit dans les magasins publics, soit par d'autres dispositions, se nommaient mansiones. C'était dans une mansion, entre Héraclée et Constantinople, qu'Aurelien fut assassiné par deux de ses gens. Ces mansions étaient proprement affectées à la commodité des troupes ou des personnes revêtues de charges publiques, et on leur fournissait tout des deniers de l'état. Celui qui avait l'intendance d'une mansion se nommait manceps ou stationarius.

3°. Il y avait outre cela des mansions ou gîtes pour les particuliers qui voyageaient, et où ils étaient reçus en payant les frais de leur dépense : c'étaient proprement des auberges. C'est de ce mot de mansio, dégénéré en masio, que nos ancêtres ont formé le mot de maison.

4°. Comme la journée du voyageur finissait au gîte ou à la mansion, de-là vint l'usage de compter les distances par mansions, c'est-à-dire par journées de chemin. Pline dit mansionibus octo stat regio thurifera à monte excelso. Les Grecs ont rendu le mot de mansion par celui de stathmos, . (D.J.)