LIVRES, (Histoire romaine) anciens livres d'oracles et de prédictions extrêmement accrédités chez les Romains. Ils furent apportés à Tarquin le Superbe, ou, selon Pline, à Tarquin l'ancien, par une vieille mystérieuse qui disparut comme une ombre ; on la crut sibylle elle-même. On assembla les augures, on enferma les livres dans le temple de Jupiter au capitole ; on créa des pontifes pour les garder ; on ne douta point que les destinées de Rome n'y fussent écrites. Ces livres prophétiques périrent cependant dans l'incendie du capitole l'an 671 de Rome, sous la dictature de Sylla ; mais on se hâta de réparer cette perte. On en recueillit d'autres dans la ville d'Eythrée et ailleurs ; on les rédigea par extraits. Auguste les renferma dans des coffres dorés, et les mit sous la base du temple d'Apollon Palatin qu'il venait de bâtir. Ils y demeurèrent jusqu'au temps d'Honorius en 405 de J. C. et cet empereur, dit-on, donna des ordres à Stilion de les jeter dans le feu. Traçons en détail toute cette histoire d'après les écrits de M. Freret, et faisons-la précéder de ses réflexions intéressantes sur cette maladie incurable de l'esprit humain, qui, toujours avide de connaître l'avenir, change sans-cesse d'objets, ou déguise sous une forme nouvelle les anciens objets qu'on veut lui arracher. Croyons que l'histoire des erreurs qui semblent les plus décriées, peut encore ne pas être aujourd'hui des recherches de pure curiosité. Lire la suite...