on écrit aussi LEIPSICK, et LEIPSIG, Lipsia, (Géographie) riche et célèbre ville d'Allemagne dans la Misnie, avec un château appelé Pleissembourg, et une fameuse université erigée sous l'électeur Frédéric, en 1409 : plusieurs souverains en ont éte les recteurs. Il se fait à Leipsic un grand commerce ; elle se gouverne par ses propres lois depuis 1263, et dépend de l'électeur de Saxe. Elle est remarquable par ses foires et par les batailles qui s'y donnèrent en 1630 et 1642. Elle a souvent servi de théâtre à de grands événements dans les guerres d'Allemagne. Elle est située dans une plaine et dans un terroir fertile, entre la Saale et la Mulde, au confluent de la Pleysse, de l'Elster et de la Barde, à 15 lieues S. O. de Wirtemberg ; 15 N. O. de Dresde ; 26 S. E. de Magdebourg ; 100 N. O. de Vienne. Long. suivant Rivinus, Cassini, Lieutaud et Desplaces, 29 d.51'. 30''. lat. 51 d.19'. 14''.

Il n'est peut-être point de ville en Allemagne qui ait donné la naissance à tant de gens de lettres que Leipsic : j'en trouve même plusieurs de célèbres. Tels sont, indépendamment de M. Léibnitz, savant universel ; tels sont, dis-je, les Carpzove, les Ettmuller, les Fabricius, les Jungerman, les Mencken, les Thomasius ; car l'abondance m'oblige de m'arrêter à cette liste, sans que mon silence pour d'autres puisse porter atteinte aux éloges qu'ils méritent.

Les Carpzoves, se sont distingués par leurs ouvrages de Théologie, de Littérature ou de Jurisprudence. L'on convient généralement que Benait Carpzovius mort en 1666, âgé de 72 ans, est le meilleur écrivain sur la pratique, les constitutions, les jugements, les décisions criminelles et civiles de l'Allemagne.

Les Ettmuller père et fils, ont brillé dans la Médecine. Les ouvrages du père souvent réimprimés, forment sept volumes in-fol. de l'édition de Naples de 1728.

Entre les Fabricius, personne ne doute que Jean Albert ne soit un des plus laborieux, des plus érudits, des plus utiles littérateurs du XVIIIe siècle. Sa bibliothèque grecque en 14 vol. in-4 ° ; sa bibliothèque latine en 6 volumes ; ses mémoires d'Hambourg en 8 volumes in-8 ° ; son code apocryphe du vieux et du nouveau Testament en 6 volumes in-8 °. en sont de grandes et de bonnes preuves. Cet homme infatigable est mort en 1736, âgé de 68 ans.

Les Jungerman frères se sont attachés avec honneur, l'un à la Botanique, l'autre à la Littérature. Louis a donné entr'autres ouvrages, l'Hortus eistetensis. Le littérateur Godefroy a publié le premier les commentaires de Jules-César en grec. Cette édition faite à Francfort en 1606 in-4 °. est extrêmement recherchée des curieux : le même savant a mis au jour une traduction latine des pastorales de Longin, avec des notes.

Nous devons à MM. Mencken père, fils, et petit-fils, le Journal de Leipsic, si connu sous le nom d'acta eruditorum ; ils n'ont point été discontinués ces actes des savants depuis 1683, et ils forment actuellement près de cent volumes in-4 °.

Entre les Thomasius, Christiern s'est illustré dans la Jurisprudence par son histoire du droit naturel ; par celle des disputes du sacerdoce et de l'empire, et par d'autres ouvrages écrits en latin ou en allemand.

Enfin Léibnitz seul aurait suffi pour donner du relief à Leipsic sa patrie. Ce fameux Léibnitz, dit M. de Voltaire " mourut en sage à Hanovre, le 14 Novembre 1716, à l'âge de 70 ans, adorant un dieu comme Newton, sans consulter les hommes. C'était peut-être le savant le plus universel de l'Europe ; historien infatigable dans ses recherches, jurisconsulte profond, éclairant l'étude du droit par la philosophie, toute étrange qu'elle parait à cette étude ; métaphysicien assez délié, pour vouloir réconcilier la Théologie avec la Métaphysique ; poète latin même, et de plus mathématicien assez bon pour disputer au grand Newton l'invention du calcul de l'infini, et pour faire douter quelque temps entre Newton et lui ". Voyez aussi sur ce beau génie l'éloge qu'en a fait M. de Fontenelle, Histoire de l'académie royale des Sciences, ann. 1716, et l'art. LEIBNITZIANISME. (D.J.)

LEIPSIC