(Géographie) province d'Italie au royaume de Naples, bornée N. par la terre de Bari et par le golfe de Venise, E. par le même golfe, S. O. par un grand golfe qui est entr'elle et la Basilicate. Cette contrée montagneuse abonde en olives, en figues et en vin. Elle est fort exposée aux courses des corsaires Turcs. C'est du cap d'Otrante que Pyrrhus conçut autrefois le dessein extravagant de joindre par un pont l'Italie à la Grèce : il aurait eu 13 lieues de quatre mille pas chacune.

La terre d'Otrante comprend l'ancienne Calabre et la Messapie où étaient les peuples Tarentini, Calabri, Salentini et Japyges. Elle a près de 120 milles de côtes, et est souvent broutée par les cavalettes, sorte de sauterelles ; mais les corsaires Turcs y sont bien plus à craindre : car quand ils y font des descentes, ils pillent la campagne et emmenent en esclavage tous les habitants qu'ils peuvent surprendre ; cependant malgré de si grands inconvéniens, la terre d'Otrante est peuplée, et compte au nombre de ses villes quatre archevêchés et dix evêchés. (D.J.)

OTRANTE, (Géographie) ancienne ville d'Italie au royaume de Naples, capitale de la terre d'Otrante, avec un archevêché et un port. Les Turcs la prirent sous Mahomet II. Ferdinand, roi de Naples, la reprit. Elle est à l'embouchure du golfe de Venise, à 24 milles S. de Tarente, 16 S. E. de Brindisi. Long. 36. 10. lat. 41. 21.

Les Latins ont connu cette ville sous le nom d'Hydrus, au genit. Hydruntis, ville de la Pouille la plus proche de la côte d'Epire. Son port qui est à 40 milles du cap de Leuca, était beaucoup meilleur avant que les Vénitiens l'eussent gâté, et l'on doit être surpris qu'il n'ait point été réparé, puisqu'étant bien entretenu, il rendrait un roi de Naples maître de l'entrée du golfe, en cas de mésintelligence entre lui et les Vénitiens. (D.J.)