(Géographie) nation considérable de l'Amérique septentrionale, autour du lac Ontario, autrement dit de Frontenac, et le long de la rivière qui porte les eaux de ce lac dans le fleuve de S. Laurent, que les François appellent par cette raison, la rivière des Iroquais. Ils ont au nord les Algonquins, à l'E. la nouvelle Angleterre, au S. le nouveau Jersey, et la Pensylvanie, à l'O. le lac Erié.

Ces barbares composent cinq nations ; les plus proches des Anglais sont les Aniez ; à 20 lieues delà sont les Annegouts ; à deux journées plus loin sont les Onontagues, qui ont pour voisins les Goyagonins ; enfin, les derniers sont les Tsonnomonans, à cent lieues des Anglais. Ce sont les uns et les autres des sauvages guerriers, assez unis entr'eux, tantôt attachés aux Anglais, et tantôt aux Français, selon qu'ils croient y trouver leurs intérêts.

Le pays qu'ils habitent, est aussi froid qu'à Quebec ; ils vivent de chair boucannée, de blé d'Inde, et des fruits qu'ils trouvent dans les bois et sur les montagnes ; ils ne reconnaissent ni roi, ni chef ; toutes leurs affaires générales se traitent dans des assemblées d'anciens et de jeunes gens. Ils sont partagés par familles, dont les trois principales sont la famille de l'Ours, celle de la Tortue, et celle du Loup. Chaque bourgade est composée de ces trois familles ; et chaque famille a son chef ; leur plus grand commerce est de castor, qu'ils troquent contre de l'eau-de-vie qu'ils aiment passionnément.

Leur argent et leur monnaie consiste en grains de porcelaine ; ces grains de porcelaine viennent de la côte de Manathe. Ce sont des burgos, sortes de limaçons de mer, blancs ou violets, tirants sur le noir ; ils en font aussi leur principal ornement ; ils se matachent le visage de blanc, de noir, de jaune, de bleu, et surtout de rouge. Se mattacher, est se peindre ; leur religion n'est qu'un composé de superstitions puériles, et leurs mœurs barbares y répondent.

Je n'entrerai point dans les détails : on peut consulter si l'on veut la rélation que M. de la Potherie a donné des Iroquais au commencement de ce siècle dans sa description de l'Amérique septentrionale ; mais il faut lire sur ce peuple l'ouvrage récent de M. Colden, intitulé, History of the five nations, London, 1753, in 8 °. c'est une histoire également curieuse et judicieuse. (D.J.)