SAINT - (Géographie) ville de France en Artais, capitale d'un bailliage, avec des fortifications, un château, et un évêché suffragant de Cambrai. Elle est sur la rivière d'Aa, dans un marais qui la rend très-forte, à 3 lieues d'Aire, 6 de Bergues, 8 de Dunkerque et de Calais, 8 de Béthune, 54 N. O. de Paris. Long. 19d. 54'. 57''. lat. 50d. 44'. 46''.

Cette ville a commencé par le monastère de Sithui, que l'évêque de Térouanne y bâtit vers l'an 648, dont il établit abbé S. Mommolein.

Suger, abbé de S. Denis, et bien plus illustre que S. Mommolein, était natif de S. Omer. Si l'église ne l'a pas écrit dans son martyrologe, l'histoire l'a consacré dans ses fastes. Il mourut âgé de 70 ans, après avoir été employé par Louis le Gros à l'administration des plus grandes affaires ; ensuite Louis le Jeune le nomma son premier ministre, et regent du royaume. Suger était d'une figure commune, et de médiocre naissance ; mais il est beau d'être né de soi-même. Il gouverna l'état avec zèle, avec sagesse, et avec une admirable probité.

Dausqueius (Claude), chanoine de Tournay, naquit à S. Omer en 1566. Il se fit jésuite je ne sai quand, quitta la société je ne sai quand, et pour quel sujet. Il n'était pas un littérateur inepte ; mais son style est obscur et affecté. Il eut une querelle avec des cordeliers, qui soutenaient que S. Paul avait été saint dès le ventre de sa mère : c'est là-dessus qu'il publia un livre intitulé sancti Pauli sanctitudo in utero, extrà, in solo, et in coelo latet. Paris 1627 in -8°. Son antiqui novig. latii orthographia, estimé par Saumaise et Vossius, fut imprimé à Tournay, Tornaci, en 1632, in-fol. et ensuite à Paris, en 1677. (D.J.)