(LE) Groenlandia, (Géographie) grand pays des terres arctiques, entre le détroit de Davis au couchant, le détroit de Forbisher au midi, et l'Océan septentrional où est l'Islande, à l'ouest : on ignore ses bornes au nord, et on ne sait pas encore si ce vaste pays est un continent attaché à celui de l'Amérique ou à celui de la Tartarie, ou si n'étant joint à pas un des deux, ce n'est qu'une ile.

Quoi qu'il en sait, il est habité par des sauvages ; et malgré le grand froid qui y règne, il s'y trouve du gros et du menu bétail, des rennes, des loups-cerviers, des renards, et des ours blancs ; on y a pris autrefois de très-belles martres, et des faucons en grand nombre. La mer est pleine de loups, de chiens, de veaux marins, et surtout d'une quantité incroyable de baleines, à la pêche desquelles les Anglais et les Hollandais envoyent chaque année plusieurs bâtiments.

La Peyrere a donné une relation du Groenland, qu'il a tirée de deux chroniques, l'une islandaise et l'autre danoise ; cette relation est imprimée dans les voyages au nord.

Il attribue la découverte de ce pays à Eric le Rousseau, norvégien, qui vivait dans le neuvième siècle ; plusieurs de ses compatriotes s'y fixèrent dans la suite, y bâtirent, et y établirent avec les habitants un commerce qui subsista jusqu'en 1348 : il se perdit alors ; et quelques tentatives que l'on ait faites depuis pour retrouver l'ancien Groenland, c'est-à-dire l'endroit autrefois habité par les Norvégiens, et où était leur ville de garde, il n'a pas été possible d'y réussir. Cependant Martin Forbisher crut avoir retrouvé ce pays en 1578, mais il ne put y aborder à cause de la nuit, des glaces, et de l'hiver ; une compagnie danoise y envoya deux navires en 1636, mais ils abordèrent seulement au détroit de Davis.

La partie des côtes la plus connue du Groenland, s'étend depuis environ 325d. de longitude jusqu'au premier méridien, et de-là jusqu'au 12 ou 13d. en-deçà ; sa latitude commence vers le 73d. on n'en connait point les côtes au-delà du 78d. (D.J.)