(Mythologie) fils de Borée et d'Orithie, qui devint roi de Thrace et épousa Rhodope. Ovide raconte cette fable en deux vers énergiques :

Nunc gelidos montes mortalia corpora quondam,

Nomine summorum sibi, qui tribuêre deorum.

Le livre des poissons qu'on a donné à Plutarque, parle de ce roi Haemus et de sa femme Rhodope, qui prenaient les noms de Jupiter et de Junon. Peut-être qu'effectivement ils périrent dans les montagnes de Thrace, où le peuple indigné de les voir s'égaler aux dieux, les avait obligés de se retirer. (D.J.)

HEMUS, (Géographie ancienne) haute et vaste montagne de Thrace ; elle s'étend depuis le mont Rhodope jusqu'à la mer Noire ; Pline lui donne six mille pas de hauteur : mais le P. Riccioli estime que l'Haemus, depuis l'endroit où l'on commence à le monter, n'a environ que douze à treize cent pas, non compris le reste de sa hauteur jusqu'au niveau de la mer, dont il ne donne point le calcul. On dit cependant que de son sommet on peut voir en même temps la mer Adriatique d'un côté, et la mer Noire de l'autre.

Les modernes ne conviennent pas sur le nom que porte à-présent cette montagne ; les uns disent que c'est le monte Argentaro des Italiens, le Balkan des Turcs, et le Cumowitz des Esclavons : le sentiment le plus général est que c'est le monte Costegnas ; mais ces divers noms n'appartiennent pas à toute la chaîne du mont Haemus. Aussi M. Delîle nomme Costegnas la chaîne qui sépare la Macédoine de la Romanie ; et mont Balkan, celle qui s'étend entre la Bulgarie et la Romanie. Le mont Argentaro pourrait bien être le même que la Clissura, l'une des parties de l'Haemus, selon Edouard Brown, qui a voyagé sur les lieux. Il regarde toutes les montagnes qui sont entre la Servie et la Macédoine, comme n'étant qu'une partie du mont Haemus ; et il pense que sous différents noms il s'étend depuis la mer Adriatique jusqu'au Pont-Euxin. (D.J.)