(Mythologie) surnom de Venus. Voyez APHACE. Ceux qui venaient consulter Venus aphacite jetaient leurs offrandes dans un lac proche Aphace ; si elles étaient agréables à la déesse, elles allaient à fond ; elles surnageaient au contraire, fût-ce de l'or ou de l'argent, si elles étaient rejetées par la déesse. Zozime qui fait mention de cet oracle, dit qu'il fut consulté par les Palmyriens, lorsqu'ils se révoltèrent contre l'empereur Aurelien, et que leurs présents allèrent à fond l'année qui précéda leur ruine, mais qu'ils surnagèrent l'année suivante. Zozime aurait bien fait de nous apprendre encore pour l'honneur de l'oracle, de quelle nature étaient les présents dans l'une et l'autre année : mais peut-être étaient-ils nécessairement de plume quand ils devaient surnager, et nécessairement de plomb quand ils devaient descendre au fond du lac, la déesse inspirant à ceux qui venaient la consulter, de lui faire des présents tels qu'il convenait à la véracité de ses oracles.
S. f. (Mythologie) divinité adorée par les Crétais et par les Eginetes ; elle avait un temple en Crète. Aphea, avant que d'être déesse, fut une Crétaise, appelée Britomartis, que sa passion pour la chasse attacha à Diane. Pour éviter la poursuite de Minos qui en était éperdument amoureux, elle se jeta dans la mer, et fut reçue dans des filets de pêcheurs. Diane récompensa sa vertu par les honneurs de l'immortalité. Britomartis apparut ensuite aux Eginetes qui l'honorèrent sous le nom d'Aphea.
S. m. (Mythologie) divinité célèbre des Egyptiens. C'était un bœuf qui avait certaines marques extérieures. C'était dans cet animal que l'âme du grand Osiris s'était retirée : il lui avait donné la préférence sur les autres animaux, parce que le bœuf est le symbole de l'agriculture, dont ce prince avait eu la perfection tant à cœur. Le bœuf Apis devait avoir une marque blanche et carrée sur le front, la figure d'un aigle sur le dos, un nœud sous la langue en forme d'escarbot, les poils de la queue doubles, et un croissant blanc sur le flanc droit : il fallait que la genisse qui l'avait porté, l'eut conçu d'un coup de tonnerre. Comme il eut été assez difficîle que la nature eut rassemblé sur un même animal tous ces caractères, il est à présumer que les prêtres pourvoyaient à ce que l'Egypte ne manquât pas d'Apis, en imprimant secrètement à quelques jeunes veaux les marques requises ; et s'il leur arrivait de différer beaucoup de montrer aux peuples le dieu Apis, c'était apparemment pour leur ôter tout soupçon de supercherie. Mais cette précaution n'était pas fort nécessaire ; les peuples ne font-ils pas dans ces occasions tous leurs efforts pour ne rien voir ? Quand on avait trouvé l'Apis, avant que de le conduire à Memphis on le nourrissait pendant quarante jours dans la ville du Nil. Des femmes avaient seules l'honneur de le visiter et de le servir : elles se présentaient au divin taureau dans un deshabillé dont les prêtres auraient mieux connu les avantages que le dieu. Après la quarantaine on lui faisait une niche dorée dans une barque ; on l'y plaçait, et il descendait le Nil jusqu'à Memphis : là les prêtres l'allaient recevoir en pompe ; ils étaient suivis d'un peuple nombreux : les enfants assez heureux pour sentir son haleine, en recevaient le don des prédictions. On le conduisait dans le temple d'Osiris, où il y avait deux magnifiques étables : l'une était l'ouvrage de Psammeticus ; elle était soutenue de statues colossales de douze coudées de hauteur ; il y demeurait presque toujours renfermé ; il ne se montrait guère que sur un préau, où les étrangers avaient la liberté de le voir. Si on le promenait dans la ville, il était environné d'officiers qui écartaient la foule, et de jeunes enfants qui chantaient ses louanges.
S. f. (Histoire de la Chevalerie) joute était proprement le combat à la lance de seul à seul ; on a ensuite étendu la signification de ce mot à d'autres combats, par l'abus qu'en ont fait nos anciens écrivains qui, en confondant les termes, ont souvent mis de la confusion dans nos idées.
Nous devons par conséquent distinguer les joutes des tournois ; le tournois se faisait entre plusieurs chevaliers qui combattaient en troupe, et la joute était un combat singulier, d'homme à homme. Quoique les joutes se fissent ordinairement dans les tournois après les combats de tous les champions, il y en avait cependant qui se faisaient seules, indépendamment d'aucun tournois ; on les nommait joutes à tous venans, grandes et plénières. Celui qui paraissait pour la première fois aux joutes, remettait son heaume ou casque au héraut, à moins qu'il ne l'eut déjà donné dans les tournois. Lire la suite...